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#SeriesMania 2015 – [CRITIQUE] “The Casual Vacancy” (2015) de J.K. Rowling

Dernière mise à jour : mai 31st, 2019 at 08:00 am

À l’heure où l’écrivain à succès J.K. Rowling, auteure de la saga Harry Potter, planche sur le scénario d’une trilogie adaptée de l’univers de son magicien fétiche, la chaîne BBC One décide de mettre en image son premier livre pour adultes, The Casual Vacancy (Une Place à Prendre, en français), en mini-série écrite par Sara Phelps et diffusée par OCS City à partir du 1er mai 2015. Nous l’avons vu en exclusivité au festival Séries Mania, voici notre avis.

Synopsis :

Dans le petit village anglais typique de Pagford, une guerre fait rage. En effet, le conseil municipal se réunit afin de savoir s’il va voter l’expulsion des habitants du quartier défavorisé pour construire des luxueuses bâtisses. Alors que le projet vient juste d’être refusé, un des membres de la mairie, Barry Fairbrother (Rory Kinnear), décède brutalement. Le village s’organise pour l’élection de son remplaçant, susceptible, selon le candidat, de remettre au goût du jour l’entreprise de construction.

 

The Casual Vacancy - image
 © D.R.

Si avec The Casual Vacancy, on s’attend à se poser tranquillement devant la télé pour regarder un conte pour enfants, on se trompe grandement. La série est au contraire un drame politico-social qui ose montrer la misère humaine au grand jour.
D’une réalité crue extrême, elle aborde des sujets épineux tels que les luttes de classes, la dépendance à la drogue et l’adolescence malheureuse.

Les personnages sont une transposition intelligente d’une société anglaise caricaturée, comme par exemple, les deux horribles vieux du village, Howard (Michael Gambon) et Shirley Mollison (Julia McKenzie), qui tiennent une fromagerie et qui ne pensent qu’à leurs intérêts.
De même, J.K. Rowling n’en oublie pas ses passions d’écriture de toujours, c’est-à-dire la jeunesse anglaise avec des portraits atypiques d’adolescents et de leur mal-être : l’un, Andrew ‘Art’ Price (Joe Hurst), a des boutons tandis que l’autre, Stuart ‘Fats’ Wall (Brian Vernel), est un obsédé sexuel.

The Casual Vacancy - image
 © D.R.

 

L’axe de la dramaturgie de The Casual Vacancy est porté sur le personnage de  Krystal Weedon (Abigail Lawrie). Jeune adolescente, elle vit dans un taudis avec une mère toxico et un frère en bas-âge. Elle subit les affres de la vie, au gré des différents protagonistes qui croisent son existence sans lui porter beaucoup d’intérêt : un petit copain qui ne pense qu’à coucher avec elle, un travailleur social démuni, des bourgeois qui la méprise…

D’ailleurs, c’est pour s’approprier ce personnage que la scénariste Sara Phelps a pris le parti de modifier substantiellement l’intrigue du roman. Et elle a bien fait puisque cette proposition singulière apporte de la clarté dans l’intrigue de The Casual Vacancy. Comme elle l’a expliqué lors d’un débat à l’issue de la projection au festival Séries Mania : “j’ai construit cette série en trois parties pour faire thèse, antithèse, synthèse”.

The Casual Vacancy - image
 © D.R.

Si le projet tient la route, il manque cependant un peu de rythme à The Casual Vacancy, surtout dans le premier épisode. En cela, il est dommage d’attendre le dernier volet pour sentir monter la pression.
Quelques petites déceptions également sur les prises de vues. On se sent étriqué dans un décor axé essentiellement sur la place principale du village. Il aurait été plus plaisant de montrer plusieurs facettes de ce lieu afin de mieux faire passer l’ambiance anglaise.

C’est pourtant un pari réussi pour cette mini-série (3 épisodes de 60 minutes). À tel point que les producteurs anglais ont déjà posé une option sur les prochains romans de J.K. Rowling.

 

En savoir plus :

Antoine Corte

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