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Interstellar de Christopher Nolan affiche film cinéma
Affiche du film "Interstellar"

Critique / “Interstellar” (2014) : l’odyssée de l’espace

Dernière mise à jour : juin 19th, 2022 at 12:09 pm

Après Alfonso Cuarón et son expérience immersive 3D (Gravity, 2013), c’est au tour du réalisateur Christopher Nolan de se lancer dans l’aventure spatiale avec Interstellar — projet qui devait être initialement réalisé par Steven Spielberg. L’avis et la critique film de Bulles de Culture.

Synopsis :

Alors que la vie sur Terre touche à sa fin, un groupe d’explorateurs s’attelle à la mission la plus importante de l’histoire de l’humanité : franchir les limites de notre galaxie pour découvrir si l’homme peut vivre sur une autre planète…  

Interstellar : une vision maoïste de la société américaine

Interstellar de Christopher Nolan image film cinéma
Mackenzie Foy et Matthew McConaughey dans le film “Interstellar” © Warner Bros Entertainment

Ni philosophique (2001 : l’odyssée de l’espace) ni sensoriel (Gravity), le long métrage Interstellar s’appuie sur le scénario catastrophe prophétique de la disparition des ressources vitales sur Terre et le besoin inhérent de coloniser d’autres planètes pour la survie de l’espèce. Le projet s’annonce donc prometteur sur le papier, mais au final, Interstellar ne se révèle malheureusement pas aussi marquant que les précédents projets du réalisateur (The Dark Night, Inception).

Si l’avenir de la Terre décrit par le film s’inspire probablement de la grande sécheresse et des tempêtes de poussière que les États-Unis ont essuyés dans le Middle-west durant la Grande Dépression, on ne peut s’empêcher de penser aussi à la Chine qui, à certains moments de son Histoire, obligea certaines catégories sociales à retourner aux champs.

Cette vision presque maoïste de la société américaine dans le film a ainsi un côté très amusant.

Des éléments futuristes plutôt bien réussis

Interstellar de Christopher Nolan image film cinéma
dans le film “Interstellar” © Warner Bros Entertainment

Ici, c’est l’ex-ingénieur de la NASA, Cooper (Matthew McConaughey), que l’on a forcé au retour à la terre, dans une société où tout programme technologique d’envergure a été remplacé par des tentatives de sauvetage de l’agriculture et où l’école va jusqu’à réviser l’Histoire de la conquête spatiale en la dépeignant comme une grande mascarade.

Le film Interstellar débute par la longue description d’une région poussiéreuse et à l’agonie à travers les regards de Cooper et ses deux enfants. Et, comme souvent dans les films américains se situant à la campagne, le réalisateur filme aussi de hautes et imposantes étendues de champs de maïs, en s’attardant sur le quotidien de ce père de famille qui n’est pas à sa place dans une ferme agricole.

Aussi, quand le grand Professeur Brand (Michael Caine) lui propose de prendre la tête d’une équipe pour partir à la recherche de nouvelles planètes susceptibles d’accueillir des colonies humaines, l’ex-pilote de navette spatiale accepte cette mission, plus pour assouvir son besoin d’aventures que pour sauver la planète.

Commence alors un long voyage où les protagonistes se confrontent concrètement aux théories scientifiques sur les trous de vers, les trous noirs ou encore la légendaire relativité d’Einstein. Le scénario rebat aussi les cartes de l’espace-temps à travers la théorie des cordes.

Le voyage spatial offre également une panoplie d’éléments futuristes plutôt bien réussis. En effet, le réalisateur a privilégié les constructions en dur aux effets spéciaux avec, par exemple, un vaisseau ravitailleur en forme de roue gigantesque ou encore un couple de robots non-humanoïde — hommages non dissimulés à 2001 : l’odyssée de l’espace. De même, les décors extérieurs des planètes inhospitalières visitées ont été filmés dans des conditions climatiques extrêmes en Islande.

Un film de science-fiction ambitieux mais long et sans surprise

Le film Interstellar propose aussi quelques belles scènes cinématographiques : comme le ressenti du poids de la gravité avec un personnage en danger ou encore cette très réaliste absence de son quand les personnages sortent dans l’espace — ce que n’avait pas osé faire Alfonso Cuarón.

Et puis, il y a le casting : le toujours excellent Matthew McConaughey qui apporte sa touche terrienne à ce pilote-ingénieur — une touche qui avait donné tout son charme à des films comme Mud – Sur les rives du Mississippi et la série True Detective) ; la belle et froide Anne Hathaway qui se réchauffera au contact du personnage de McConaughey ; l’infatigable Michael Caine toujours présent au côté de Christopher Nolan depuis Batman Begins (2005) ; et Jessica Chastain, la fille de Cooper, qui a fort joliment grandi.

Notre avis ?

Malgré un final peu inspiré et très alambiqué, Interstellar est un film sur l’amour, l’espace et la famille. Christopher Nolan signe un film de science-fiction ambitieux, même si un peu long et sans surprise.

En savoir plus :

Jean-Christophe Nurbel
Elsa V.

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