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Le mystère du lac - image
© Elephant Story / TF1

Interview / Jeanne Le Guillou et Bruno Dega (“Le mystère du lac”)

Dernière mise à jour : avril 11th, 2020 at 11:35 pm

Le mystère du lac est la nouvelle mini-série de TF1 qui cartonne. Plus de 6 millions de spectateurs suivent chaque semaine les péripéties du personnage interprété par Barbara Schulz. L’interview série de Bulles de Culture des deux créateurs de la série, Jeanne Le Guillou et Bruno Dega, dans le cadre de la 17e édition du Festival de la Fiction TV de La Rochelle. Retour sur les secrets de fabrication d’une série à succès et notamment sur sa fin.

Synopsis :

Lorsque Lise Stocker, flic dans une brigade criminelle, revient dans sa ville natale pour s’occuper de sa mère atteinte de la maladie d’Alzheimer, elle est loin de s’attendre à se prendre son passé de plein fouet. Et pourtant, à peine revenue, on découvre qu’une adolescente de 16 ans a disparu après la fête du village. Une disparition qui bouleverse Lise. Et pour cause. Quinze ans auparavant, presque jour pour jour, ses deux meilleures amies avaient également disparu de la même manière. Sans laisser de traces.

Interview de Jeanne Le Guillou et Bruno Dega, créateurs de la mini-série Le mystère du lac

Le mystère du lac - image
© Elephant Story / TF1

Bulles de Culture : Votre série arrive juste après Disparue. Même point de départ mais pas la même histoire…

Bruno Dega  : Ça a le même point de départ que plein de séries. La seule différence avec toutes les autres séries  françaises, c’est que nous, c’est une série originale alors que Disparue, c’est une adaptation d’une série qui existait déjà.

Jeanne Le Guillou : Le Secret d’Elise aussi est une adaptation [NDLR : Le Secret d’Elise est une nouvelle série à venir sur TF1 qui est adaptée d’une série britannique]. Et le Harlan Coben aussi [NDLR : Une chance de trop est ausi une prochaine série de TF1 mais adaptée d’un roman de Harlan Coben]. Donc des trois séries qui sont sorties ou vont sortir, on est la seule originale. Et on s’y accroche aussi car ils parlent tous de spécificité française pour la fiction et la plupart des séries sont des adaptations.

Bulles de Culture : Quelle est donc l’idée de départ de la série ?

Bruno Dega : Quand on a eu cette idée, c’était il y a très longtemps parce qu’on a mis longtemps à la vendre à TF1. Ça remonte à 2 ans et demi. On avait envie de changer de braquet par rapport à ce qu’on écrivait. Parce qu’on était beaucoup dans la comédie et on avait envie de faire un truc dans la nature, avec un décor qui était important et dans quelque chose de thriller. Envie de se confronter à cette écriture.

Jeanne Le Guillou : On avait envie de raconter la vie d’une communauté aussi. Car ce qui nous intéresse en tant que scénariste, ce sont les personnages. On ne s’était jamais prêté à l’exercice du polar en tant que genre. Et on voulait aborder ce genre mais pas avec le point de vue du policier mais vraiment être au coeur des personnages, des protagonistes de l’histoire. D’un point de vue plus humain, en fait. On l’a pris comme un exercice de style pour nous.

Bulles de Culture : Comment travaillez-vous à deux ?

Bruno Dega  Au départ, on travaille vraiment à deux, c’est-à-dire on lance des idées, on parle, ce sont de très, très longues discussions. Chacun rebondit, là oui, là non…

Jeanne Le Guillou : Dès qu’on valide quelque chose qui nous va à tous les deux, on commence à noter des choses et après, la construction se dégage très rapidement. On part toujours des personnages, nous, on invente des gens. Et on a un axe, on sait globalement au bout d’un moment où on va, dans les grandes lignes et après on commence à découper par épisodes. Et là, ce qui est formidable, c’est que  la logique psychologique des personnages qu’on a créé va nous donner des choses auxquelles on aurait pas pensé. C’est comme s’ils existaient d’une certaine manière. Quelque fois, on se fait même trimballer par eux.

Bruno Dega  Des fois, on est surpris. Même quand on a décidé qu’il se passserait ça, le personnage nous emmène ailleurs et nous, on aime bien ça, se laisser surprendre par l’écriture. C’est pour ça que pour nous, l’écriture en atelier qui fonctionne très bien, qui est formidable mais avec des gens qui travaillent sur une intrigue A, une intrigue B, une intrigue C, c’est quelque chose qu’on a du mal à envisager parce que ça ne peut pas bouger, sinon on fait bouger les lignes des autres. Alors que nous, si tout à coup, on a une idée qui fait bouger toute la suite, si on la trouve meilleure, on s’en fiche.

Jeanne Le Guillou : Oui, je me souviens, on était en écriture sur l’épisode 3 ou 4, on avait rendu un épisode et…

Bruno Dega  Oui, sur le personnage de Mariane [NDLR : le personnage interprété par Marie-Anne Chazel].

Jeanne Le Guillou : Oui, ça retombait un peu et je me souviens que tout à coup, on avait décidé de bouger un truc dans l’épisode et on a entièrement réécrit en 4 jours cet épisode. On l’a rendu au producteur et il pensait qu’on avait changé un petit aspect pour dynamiser un peu l’épisode, il a été surpris et il a dit : c’est une autre histoire. C’est parti complètement ailleurs. Donc nous, on est extrêmement souple par rapport à nous-même. On s’en fiche de mettre à la poubelle. C’est pour ça que quand Bruno parle des ateliers d’écriture où chacun se répartit par personnage ou par séquence, c’est impossible de faire ça quand on a 15 auteurs à gérer, c’est impossible. Il faut être très peu pour avoir cette souplesse et réécrire en 4 jours en repartant sur une autre histoire.

Jean-Christophe Nurbel

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