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Mention particulière image Marie Dal Zotto
© Jean-Philippe Baltel / Caminando Productions / TF1

Critique / “Mention particulière” (2017) : une bachelière pas comme les autres

Dernière mise à jour : juin 7th, 2020 at 02:10 pm

Une jeune trisomique qui passe le bac en candidat libre, c’est l’histoire de Mention particulière de Christophe Campos, la jolie fiction de TF1 diffusée le lundi 6 novembre 2017. L’avis et la critique de Bulles de Culture sur ce téléfilm en deux parties.

Synopsis :

Laura (Marie Dal Zotto), 20 ans, a décidé de passer son bac, comme n’importe quelle jeune fille de son âge, sauf que Laura n’est pas tout à fait comme les autres : trisomique, elle doit braver ses difficultés, les doutes de son entourage et le regard parfois cruel des autres. Épreuve après épreuve, entre émotion et comédie, Laura se bat pied à pied pour arracher une chance qu’on voudrait lui refuser et vivre la vie qu’elle s’est choisie.

Mention particulière : un téléfilm primé et basé sur une histoire vraie

Prix du Jeune espoir féminin Adami pour la jeune actrice Marie Dal Zotto et prix du Meilleur scénario pour les scénaristes Nathalie Hugon, Vincent Robert, Nicolas Mercier et Claire Lemaréchal, la fiction unitaire Mention particulière a séduit au Festival de la Fiction TV de La Rochelle 2017. Et il y a de quoi !

Tout d’abord, drôle et émouvant, ce téléfilm traite avec subtilité le sujet sensible du handicap dans une famille et dans le cadre d’une scolarité. Ensuite, son scénario d’une jeune femme atteinte d’un handicap mental incurable qui passe le baccalauréat est inspirée d’une histoire vraie. En effet, en 2014, Yasmine Berraoui, une jeune Marocaine a obtenu son bac avec mention malgré le fait qu’elle soit atteinte de la même maladie génétique que le personnage du film : la trisomie 21. Alors comment ne pas être touché par une aussi belle histoire de dépassement de soi malgré les obstacles internes et externes ?

Jouer et déjouer les regards portés sur le handicap

Devant la caméra sensible du réalisateur Christophe Campos (Parents mode d’emploi, Clem), Laura se démène donc tant bien que mal pour être comme les autres en passant notamment son baccalauréat pour faire des études supérieures et devenir journaliste pour “montrer comment [elle voit] les gens et pas le contraire”. Et l’intérêt de cette fiction unitaire Mention particulière est que comme le long métrage Le Huitième Jour (1996) de Jaco van Dormael, le personnage principal du téléfilm est incarné par une actrice de 29 ans, Marie Dal Zotto, qui est atteinte du même handicap que son personnage. Cela donne bien évidemment davantage de crédibilité à cette histoire d’apparence incroyable — en plus d’une bachelière marocaine, un bachelier italien, atteint également de la trisomie 21, a obtenu son bac en 2012 — et donne ainsi plus de force au propos optimiste du téléfilm.

En plus, grâce à ce choix, Mention particulière peut habilement jouer et déjouer les regards et les a priori que peuvent avoir les personnages dans la fiction mais aussi nous téléspectateurs vis-à-vis de ce handicap. C’est ainsi le cas dès une scène de casting au début du téléfilm où le jury de ce casting et nous pensions voir la vraie Laura alors qu’elle ne faisait que jouer une scène.

Un regard intéressant et touchant

Enfin, si la performance de la jeune Marie Dal Zotto est à souligner dans Mention particulière — c’est son premier rôle à la télévision —, il ne faut pas oublier le reste du casting réussi avec notamment les parents aimants mais parfois maladroits de Laura, incarnés par Bruno Salomone (Fais pas ci, fais pas ça) et Hélène de Fougerolles (Meurtres à Strasbourg) — déjà parents dans une autre fiction de TF1, la série Le Secret d’Élise — ainsi que Chloé (Maïra Schmitt), la petite sœur adolescente de Laura qui essaie d’exister dans une famille accaparée par sa grande sœur, Adèle (Clémence Joneau), la copine de Laura qui est malade comme elle, et le proviseur (Jonathan Lambert) qui incarne la lourdeur de l’administration face à des cas particuliers.

Bref, si le happy end final de cette fiction unitaire, dont le tournage a eu lieu à Toulouse, paraît quelque peu forcé et rapide — ceux qui la rejetaient se mettent subitement à l’apprécier —, cela n’enlève rien à la force de cette  Mention particulière qui offre dans un format de téléfilm en deux parties de 52 minutes un regard intéressant et touchant sur le quotidien d’une personne handicapée. Une vraie bonne surprise à découvrir sur TF1.

En savoir plus :

  • Mention particulière a été diffusé sur TF1 le lundi 6 novembre 2017 à 21h
Jean-Christophe Nurbel

3 Commentaires

  1. Je suis en train de visionner ce sublime film sur tf1 suis moi même handicapée paraplégique j’ai été très émue par ce film qui traite d1 manière réaliste le handicap de la trisomie sans pour cela tomber dans le pathos et le fait que le rôle de laura elle même trisomique donne encore plus de réalisme à ce film

  2. Bravo à Laura (actrice) qui dans son naturel d’handicap a su convaincre ce qu’est la trisomie aux gens normaux qui peuvent s’appuyer sur ce film afin de porter un autre regard ou jugement. Je ne doute pas que cela a du être difficile de tourner car moi-même connait le sujet ayant aussi une enfant trisomique. Encore félicitations à Marie Dal Zotto et toutes l’équipe et la production. Très beau film.

  3. Voici ce que je répondais à un imbécile qui a posté une critique (cette série est une daube) sur “Mention particulière” dans Allo Ciné:

    Si vous n’aimez pas, n’en dégoûtez pas les autres et ce n’est pas du tout une daube !

    Imaginez un seul instant la galère que doit traverser cette jeune fille parce qu’elle est différente ! Même si le scénario ne vous convient pas, vous devriez considérer le message de cette magnifique série: la différence est gênante pour les “trous du c..’ de votre genre !

    Quant aux trois acteurs principaux : Marie Dal Zotto, Bruno Salomone et Hélène de Fougerolles, ils jouent merveilleusement bien !

    Ceci dit, ma petite fille de 2 ans est triso 21, je lui souhaite un avenir comme cette superbe actrice Marie Dal Zotto. En tant que grand-père, je la protégerai comme le père de cette superbe série !

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