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♥ Critique / “Olive Kitteridge” (2014) de Jane Anderson

Dernière mise à jour : avril 23rd, 2021 at 01:30 am

Présentée hors compétition à la Mostra de Venise et au Festival international du film de Toronto, la mini-série Olive Kitteridge de Jane Anderson — diffusée en US+24 en novembre 2014 sur OCS City et rediffusée en avril 2015 sur OCS Max — a illuminé le festival Séries Mania en 2015 avec la magnifique performance de Frances McDormand (Mississippi Burning, Fargo) dans le rôle-titre. L’avis et la critique série enthousiastes de Bulles de Culture sur cette fiction coup de coeur qui a remporté le Prix du Public de la meilleure série à Séries Mania.

Synopsis :

Dans la petite ville de Crosby dans le Maine, Olive Kitteridge (Frances McDormand) est une professeure de mathématiques à la retraite. Misanthropique, stricte mais bien intentionnée, elle est mariée au pharmacien Henry Kitteridge (Richard Jenkins) et a un fils, Christopher (Devin Druid).

Olive Kitteridge : adaptation d’un roman récompensé du Prix Pulitzer de la fiction en 2009

Olive Kitteridge est une adaptation du roman éponyme d’Elizabeth Strout, Prix Pulitzer de la fiction en 2009. Sur 4 épisodes d’environ 60 minutes, cette mini-série raconte 25 ans de la vie du personnage principal et de sa communauté — avec des rôles de personnages secondaires très bien écrits. Le récit est fait d’allers-retours entre passé et présent, dont le flashback qui débute au premier épisode et se conclut au dernier.

Savoir si l’histoire d’une série ou d’un film va nous toucher peut se percevoir dès son générique de début. Ici, l’équipe de yU+co (Ugly Betty, Desperate Housewives) propose une jolie déclinaison de blanc (sucre, neige, pilules, nuages…) sur une musique mélancolique de Carter Burwell (Fargo, Mildred Pierce), faite de notes de piano et de cordes.

La série est donc le magnifique portrait d’une femme, épouse, mère de famille ni bonne ni mauvaise. Contrairement à son mari plus ouvert et social, elle est rabat-joie et multiplie les répliques cinglantes. Ce qui donne lieu à de très amusants dialogues en ping-pong entre ses interlocuteurs et elle. C’est le cas, par exemple, dans une scène à table entre son mari, son fils et elle à propos de la dépression de Rachelle Coulson (Rosemarie DeWitt), la mère d’un camarade de classe de son fils.

Magnifique et sensible portrait d’une femme et de son couple

Avec notamment Tom Hanks en producteur exécutif, Olive Kitteridge est une série haut de gamme de HBO dans son écriture et sa réalisation. La scénariste Jane Anderson nous fait partager un quart de siècle de la vie d’une femme avec une touche poétique et mélancolique. Les situations s’enchaînent avec fluidité et simplicité, comme dans cette scène de l’épisode 2 où un amusant jeu de porte amène à une scène où Olive apprend, malgré elle, ce que certaines personnes pensent vraiment d’elle.

Mais le plus beau dans cette histoire est le couple qu’Olive forme avec son mari Henry. Malgré le rejet et le dégoût qu’elle semble perpétuellement afficher à son égard, celui-ci continue malgré tout à l’aimer avec tendresse. Cette relation, la réalisatrice Lisa Cholodenko (Tout va bien ! The Kids Are All Right, 2010) la filme avec sensibilité et pour raconter toutes ses années, elle accorde autant d’importance aux silences, aux regards qu’à la justesse des voix et des gestes. Elle nous offre également une utilisation parcimonieuse mais subtile de trucages numériques visibles dans le film.

Olive Kitteridge : une série drôle, touchante et profondément humaine

Olive Kitteridge profite enfin de la présence au casting d’excellents comédiens.

En tête, Frances McDormand habite totalement son personnage — elle est d’ailleurs à l’origine du projet et est productrice exécutive sur la série — mais également Richard Jenkins (Six Feet Under) en mari touchant, Peter Mullan (The Fear, Top of The Lake) en collègue romantique et désabusé et Bill Murray (Un jour sans fin, Lost in Translation) en amusant veuf riche.

Notre avis ?

Drôle, touchante et profondément humaine, Olive Kitteridge est un très beau portrait de femme concocté par la romancière, la scénariste, l’actrice et la réalisatrice.

Si vous faites partie de ceux qui prennent plaisir à se plonger dans un roman, Olive Kitteridge est assurément une mini-série à ne pas manquer.

C’est un coup de coeur de Bulles de Culture.

En savoir plus :

  • Olive Kitteridge a été rediffusé sur OCS Max à partir du mois d’avril 2015. Elle est disponible en streaming et en replay sur OCS Go
Jean-Christophe Nurbel

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