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Série Series - Todd A. Kessler et Eric Rochant
© Jean-Christophe Nurbel
Bulles de Culture

#SerieSeries, Regards croisés Todd A. Kessler (Bloodline) & Éric Rochant (Le Bureau des Légendes)

Dernière mise à jour : avril 11th, 2019 at 04:29 pm

Influences américaines et européennes

 

SF : Pour moi, Bloodline fait européen et Le Bureau fait américain.

TAK : On est influencé par les uns et les autres. Les deux séries sont des séries de genre. Avec l’espionnage, Eric s’est intéressé à la vraie vie de ses gens alors que nous, c’est un drame familial. On voulait un personnage moteur et laisser le public prendre leur prendre décision par rapport à cette famille. Donc oui, ça ressemble à une série européenne. On voulait surtout prendre son temps.

SF : Les scènes à deux personnes de Bloodline font penser à Ingmar Bergman. Êtiez-vous surpris ?

ER : Non, car en Europe, quand on écrit un drame en familial, on sait qu’on va écrire de longues scènes entre le père et la fille, la mère et le fils… Ils ont donc eu le courage de le faire et ce sont mes scènes préférées car on prend le temps de décrire l’atmosphère lourde et amener de la violence aux personnages. Ces scènes sont les plus violentes de la série. Aux US, ils pensent scènes primitives. Pour écrire un drame familial aux US, vous avez besoin de ces scènes primitives, de savoir ce qu’il est passé entre les personnages car quelque chose s’est passé dans le passé. Alors qu’en Europe, on sait que parfois, rien ne s’est passé dans le passé. Aux US, vous avez besoin de ces scènes car cela vous donne quelque chose à montrer, à dire. C’est la différence entre EU et US, ce côté show, spectacle.

TAK : Ce qui nous intéresse dans Bloodline, c’est de montrer les rôles qu’on joue dans une famille et ce qui se passe quand on ne veut plus les jouer. Si on est responsable et un jour, on ne veut plus l’être. Que se passe-t-il au niveau de la structure familiale ? Peut-être qu’en tant qu’américains, on cherche la raison : pourquoi cela arrive ?  On va le cacher et au final, le montrer. On ne veut pas raconter une histoire avec une seule raison pour expliquer cela. Le truc aux US est de mettre à l’épreuve rapidement le personnage par l’action, même si celle-ci n’est parfois pas réaliste. Cela détermine le personnage et l’univers de la série. On cherche des raisons et ça a été la grande question quand on a travaillé sur cette famille.

SF : Ingmar Bergman a été une inspiration ?

TAK : Je pense que c’était présent dans nos têtes mais on n’en a pas trop parlé. On a beaucoup parlé de Crimes et Châtiments car il y a un meurtre dans notre série et sur la question de savoir ce que cela veut dire de tuer quelqu’un, peut-on vivre une double vie… O.J. Simpson a aussi été un personnage fascinant pour cela… Une autre influence est le film Festen car c’est un drame familial avec un secret, le père qui a abusé de ses enfants. La scène du discours où le fils se lève et expose la famille est un moment incroyable. Mais il y a une raison et tout ça était dans nos têtes.

Jean-Christophe Nurbel

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