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Critique / “Les Suffragettes” (2014) : quand les femmes se font entendre !

Dernière mise à jour : mars 8th, 2021 at 12:10 am

Carey Mulligan, Helena Bonham Carter et Meryl Streep se retrouvent sous la houlette de Sarah Gavron pour nous rappeler une période noire et pas si lointaine dans la vie des femmes : la lutte pour leur droit de vote dans Les Suffragettes (Suffragette). L’avis et la critique film de Bulles de Culture.

Synopsis :

Angleterre, 1912. Maud (Carey Mulligan), une jeune femme issue d’un milieu modeste travaillant dans une blanchisserie, se retrouve engagée dans le mouvement féministe des suffragettes. Se rendant compte que les manifestations pacifiques ne mènent à rien, elle commence à se radicaliser, quitte à perdre son foyer, son enfant ou même sa vie dans son combat pour l’obtention du droit de vote pour les femmes.

Les Suffragettes : les femmes, l’histoire et le cinéma    

Les suffragettes - photo
© Steffan Hill

Ces derniers temps, le cinéma nous a souvent parlé de l’histoire sous forme de biopic et on en a soupé de tous ces illustres hommes qui ont tant fait pour notre liberté. La place des femmes dans l’Histoire, à l’exception évidemment d’une certaine Reine qui vit à quelques heures en Eurostar, n’est que très rarement soulignée. Un oubli que Les Suffragettes de la réalisatrice Sarah Gavron vient réparer de la plus belle des façons qu’il soit. Si l’actrice Meryl Streep incarne un personnage historique, la leader du mouvement féministe anglais Emmeline Pankhurt, c’est la comédienne Nathalie Press qui fait revivre Emily Davidson, une suffragette dont la détermination a fait beaucoup pour l’avancée de la lutte.

Les Suffragettes relate surtout avec une simplicité très efficace le quotidien des femmes de cette époque. Il amène à comprendre les raisons pour lesquelles chacune d’entre elles a pu décider de se rebeller, de s’exprimer, voire à commettre le pire.

Les femmes et le militantisme     

Les suffragettes - photo
© Steffan Hill

Sarah Gavron nous présente ainsi les multiples facettes du militantisme, différents portraits de femmes qui se sont engagées dans la lutte. Cela va de la dame de la haute société, qui a eu la chance de recevoir un peu d’instruction, à la petite blanchisseuse, qui a travaillé dur toute sa vie et qui a subi les assauts d’un homme à qui la loi octroie le droit de tout faire, y compris n’importe quoi. Ces différentes catégories de femmes se retrouvent sous la même bannière, certaines plus resquilleuses que d’autres, toutes unies par le sentiment que la vie peut être vécue autrement. 

Où sont les hommes ?

La réalisatrice anglaise n’oublie dans son film Les Suffragettes pas de présenter, outre l’homme oppresseur :

  • celui qui veut juste réprimer les velléités d’un être qu’il estime inférieur ;
  • celui qui croit au combat de sa femme et l’aide ;
  • celui qui désemparé par cette nouvelle facette de sa femme — c’est le cas du mari de Maud, interprété par Ben Whishaw — se réfugie derrière la loi ;
  • celui qui désabusé, ne croit tout simplement pas à une issue positive pour les femmes face au rouleau-compresseur qu’il incarne, soit le responsable de la police secrète joué par l’imposant Brendan Gleeson.

Les Suffragettes retrace le contexte historique de façon juste car il relate les réalités de l’époque, en évoquant tous ses acteurs. Il nous laisse prendre acte de tous les conflits intérieurs que connaissent les deux camps, aussi bien du côté oppresseur que du côté opprimé. Il ne faut pas oublier que ces femmes qui luttaient subissaient également des attaques de la part de leurs propres congénères.

Maud, ZE rôle pour Carey Mulligan ?

Les suffragettes - photo
© Steffan Hill

Carey Mulligan est excellente dans le rôle de Maud, cette jeune femme ordinaire au début apeurée et discrète puis de plus en plus déterminée au fil du film et prête à faire le sacrifice de sa vie pour que d’autres femmes aient des lendemains meilleurs. Une notion de don de soi au mépris de sa propre santé que l’on retrouve également chez Edith Ellyn — une Helena Bonham Carter dont on avait oublié la singulière beauté, tant elle joue souvent grimée. Mais il ne faudrait surtout pas comparer leurs comportements perpétrés au nom d’une certaine vérité à ceux que l’on voit dans l’actualité de ces derniers jours.

Les Suffragettes est donc un de ses films qui rappellent la force des images sur grand écran. En effet, le cinéma nous distrait, nous ramène un peu de joie ou de rêve dans un quotidien souvent bien morne. Mais le cinéma peut également nous rappeler que certaines personnes se sont battues afin que nous puissions vivre en toute liberté. Difficile en tant que femme de ne pas être remuée par le destin de ces femmes qui “ne voulaient pas enfreindre les droits, mais les écrire” !

En savoir plus :

Fanny N.

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