Sur Bulles de Culture, art, cinéma, littérature, musique, spectacles, télévision... chaque jour, la culture sort de sa bulle.
LA GARÇONNE de Dominique Lancelot affiche série télé
Affiche de la série "La garçonne" © Christophe BRACHET - Alain GUIZARD / Créa Guillaume Champaux / Mother Production / FTV

Critique / “La garçonne” (2020) avec Laura Smet

Dernière mise à jour : novembre 24th, 2022 at 08:01 am

La garçonne de Dominique Lancelot compte parmi les séries inédites de la rentrée. Avec elle, France 2 propose à partir du lundi 31 août 2020 une série policière en six épisodes dans le Paris des années folles et dans la peau du personnage principal, une Laura Smet étonnante et touchante. La critique et l’avis série de Bulles de Culture.

Synopsis :

Dans le Paris de l’après Première Guerre mondiale, Louise Kerlac (Laura Smet) insiste impuissante au meurtre de l’un de ses proches. Pour échapper au même sort funeste, elle décide de se faire passer pour son frère jumeau Antoine (Tom Hygrek), devenu peintre plutôt que d’entrer à la criminelle. Cette position dans la police lui permet en outre d’enquêter sur la mort de leur père, non sans l’aide du  journaliste Roman Ketoff (Grégory Fitoussi).

La garçonne : une belle reconstitution du Paris des années folles

C’est dans la France victorieuse mais épuisée de l’après Première Guerre mondiale que La garçonne nous plonge. C’est d’abord ce qui frappe quand on découvre la série : un pays de blessés qui peinent à panser leurs plaies et dont les traumatismes sont profonds ; une France de la débrouillardise, dans laquelle on chasse les emplois pour pouvoir manger ; une France enfin dans laquelle on demande progressivement aux femmes de reprendre la place qui était la leur avant la guerre : celle de femme au foyer.

C’est cette injustice subie par Louise Kerlac (Laura Smet), remerciée de son poste d’ambulancière, qui entame la problématique de la position des femmes. L’intrigue policière s’en mêle et voilà notre héroïne contrainte à une transgression dangereuse : se faire passer pour son frère et intégrer la criminelle à sa place. Mais les investigations demandent à la jeune fille de reprendre le costume de son sexe pour espionner le milieu nocturne sulfureux des cercles artistiques et politiques de l’époque.

Cette pénétration au coeur des paillettes de l’argent, de l’art, ternies par la drogue, la corruption, le chantage,et les frasques, n’est vraiment pas sans intérêt. Sa représentation manque peut-être parfois d’un peu de nuances, il faut le reconnaître, mais c’est une belle façon de faire se rencontrer le policier, le romanesque et l’historique.

Une intrigue bien construite et bien menée

Si le début de La garçonne est plutôt lent, et qu’il faut un bon épisode pour voir tous les éléments se mettre en place et comprendre comment les maillons s’enchaînent et se relient, les épisodes sont ensuite rythmés, construits avec rigueur, bien réalisés.

Le romanesque l’emporte parfois sur le policier et l’historique, provoquant quelques lourdeurs dans l’avancée de l’intrigue. Les derniers épisodes font apparaître un peu plus d’invraisemblances, ce qui donne une impression de hâte dans la résolution définitive de l’énigme policière, dont certains aspects vont chercher un poil trop dans les complications.

Notre avis ?

Malgré les quelques défauts mentionnés plus haut de La garçonne, il n’en demeure pas moins que l’on passe un moment agréable pendant les six épisodes de cette série. Le jeu n’est pas toujours égal, certes, et certains maillons de l’histoire mériteraient d’un peu plus de finesse. L’ensemble est cependant cohérent et de bonne facture.

En savoir plus :

  • La garçonne a été diffusé sur France 2 à partir du lundi 31 août 2020 : épisodes 1 et 2 le lundi 31 août ; épisodes 3 et 4 lundi 7 septembre ; épisodes 5 et 6 lundi 14 septembre
Morgane P.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.