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Critique / “L’Adieu à la nuit” (2018) d’André Téchiné

Dernière mise à jour : février 16th, 2022 at 10:51 am

L’Adieu à la nuit d’André Téchiné avec Catherine Deneuve et Kacey Mottet-Klein est sorti dans les salles de cinéma le mercredi 24 avril 2019. Le film évoque le destin d’un jeune homme qui souhaite partir en Syrie pour faire le djihad mais est retenu par sa grand-mère. L’avis et la critique film de Bulles de Culture. 

Synopsis :

Muriel (Catherine Deneuve) est folle de joie de voir Alex (Kacey Mottet-Klein), son petit-fils, qui vient passer quelques jours chez elle avant de partir vivre au Canada.  Intriguée par son comportement, elle découvre bientôt qu’il lui a menti. Alex se prépare à une autre vie. Muriel, bouleversée, doit réagir très vite…

L’Adieu à la nuit : encore une œuvre de Téchiné sur la jeunesse

L'Adieu à la nuit Photo Catherine Deneuve, Kacey Mottet Klein avis critique film
© Curiosa Films – Bellini Films – Arte France Cinema – ZDFArte – Legato Films – Films Boutique

Le réalisateur André Téchiné s’attaque une nouvelle fois une œuvre “de jeunesse”. Après Quand on a 17 ans (2016) ou encore L’Homme qu’on aimait trop (2014), le cinéaste porte son attention sur le décryptage de la jeune génération, comme pour garder à 76 ans les traces d’un modernisme éternel. L’Adieu à la nuit est même un choc de générations entre deux grands talents, l’un en devenir, Kacey Mottet-Klein, déjà vu dans Mon enfant de Mohamed Ben Attia, et l’autre icône du cinéma français, Catherine Deneuve. Pourtant, l’osmose de cette belle confrontation ne prend pas. En cause principalement, un problème de direction d’acteurs de la part d’André Téchiné qui impose un rythme dans les dialogues qui manquent de naturel. Les échanges ne s’articulent pas bien pour un texte trop récité.

Ce défaut dans le rythme est en fait le reflet d’un problème global dans la narration. En effet, le cinéaste instaure une dramaturgie très lente. Au lieu d’être captivés par ce départ prochain en Syrie, c’est vite l’ennui qui nous guette, étriqués dans ce haras où se déroule l’action et dont le lieu de tournage s’est porté dans les Pyrénées Orientales. On retrouve ainsi les stigmates d’un précédent film du réalisateur, La Fille du RER (2011) sur la fausse agression d’une jeune femme dans le RER D en 2004. En s’emparant là encore d’un fait ultra-médiatisé, la proposition d’André Téchiné est trop descriptive, montrant avec trop d’intériorité la psychologie dévastée des personnages.

Un manque de modernisme

L'Adieu à la nuit Photo Kacey Mottet Klein, Oulaya Amamra critique avis film
© Curiosa Films – Bellini Films – Arte France Cinema – ZDFArte – Legato Films – Films Boutique

Enfin, L’Adieu à la nuit est un peu le ressassement a posteriori d’un sujet qui a été déjà abordé avec brio au cinéma. Dur pour le film de passer après le très touchant Les Cowboys (2015) de Thomas Bidegain avec François Damiens et Finnegan Oldfield ou encore le plus moyen Exfiltrés (2019) d’Emmanuel Hamon, sorti il y a quelques mois.

D’autant que le contexte politique actuel s’attache désormais à la question du retour de ces soldats (et de leurs familles) partis pour le Djihad, l’état islamique ayant officiellement pris fin suite à la reconquête des territoires syriens par les forces arabo-kurdes.

Notre avis ?

L’Adieu à la nuit manque de modernisme, paradoxe pour un réalisateur qui met en avant son désir de jeunesse éternel. C’est bien dommage.

En savoir plus :

  • Date de sortie France : 24/04/2019
  • Distribution France : Ad Vitam
Antoine Corte

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