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© Tijana Pakic

Critique & Interview / Karimouche (“Folies Berbères”) : “Un clin d’œil à ma double culture”

Karimouche : voilà un nom unique. Et aussi un univers déjà bien fort et qu’elle nous représente à l’occasion d’un nouveau disque disponible depuis ce 15 janvier 2021 : Folies Berbères. Le jour de sa sortie, Bulles de Culture a appelé la dame pour parler musique, culture… et mode. Notre critique et notre avis musique sur ce nouvel album ainsi que notre interview et les confidences de l’artiste.

Karimouche chante aux Folies Berbères

Populations originelles du Maghreb et de l’ensemble de l’Afrique du Nord, les Berbères ne représenteraient plus qu’une part minoritaire de la population de la région. Mais on continue le show… on fait brûler la “mèche” chante d’entrée de jeu sur son disque Karimouche, une “rescapée” de cette culture qu’elle entend bien faire revivre. En pleine découverte de ses origines, grâce notamment au pouvoir de la lecture, elle a nous a accordé un entretien très sympathique et humain par téléphone.

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© Tijana Pakic

Comme on s’en doutait assez aisément, le titre Folies Berbères de ce nouvel album est bien un clin d’œil à la salle de spectacles du 9e arrondissement de Paris : “Les Folies Bergère sont un cabaret mythique français. Je trouvais ça marrant de faire un clin d’œil, avec ma culture berbère qui représente la France multiculturelle, à ce lieu connu dans le monde”, nous explique tout d’abord Karimouche.

Diversité de sons dans les tympans

Après le titre de l’album Folies Berbères, parlons à présent des morceaux.

Très colorés, authentiques et forts, ils témoignent de la dynamique et de l’esprit de liberté, de l’esprit bohème de sa culture. “Au départ, j’ai travaillé titre par titre et ensuite, il s’est avéré qu’un fil conducteur et une cohérence sont apparus, confie l’artiste de 40 ans. Je parle de ce qui m’entoure, de l’état actuel de la société, de la quête d’amour et de ses chagrins, des passages à vide de tout le monde… mais aussi des passages joyeux comme dans les titres Princesses, Bonheur, Polluée.

Même si le thème est grave, il y a toujours derrière une musique élevée et gaie. En général, c’est comme ça dans tout mon album, donc la construction du disque s’est faite naturellement. Ma voix, mon flow est la même sur chaque album. J’ai toujours eu envie d’accompagner les instruments. Je me suis baladée entre un flow très hip-hop, reggae ou de pure chanson.”

Nous l’avons rapidement compris lorsque les dix titres de l’album Folies Berbères se lançaient les uns après les autres dans notre playlist : un seul style, ça lasse vite cette artiste. Alors que mêler les styles – et les costumes — l’amuse beaucoup plus ! Le but de l’art est justement de mélanger, et Karimouche ne nous contredit pas en interview : “On n’invente réellement jamais rien mais on ajoute, on ajoute sa propre histoire qui fait la différence. C’est comme la mode, elle ne fait que muter et parfois, elle mélange.”

Hip-hop, trip-hop, musique orientale… se mêlent en effet dans l’allégresse et avec une grande cohérence. “J’ai l’habitude de dire que je suis une mélangeuse. Je suis une salade à moi toute seule (rires).”

Drôle, cette artiste l’est. La couleur de son univers témoigne d’une envie de ne pas trop se prendre au sérieux. De prendre du recul avec le monde pour mieux l’étreindre. A partir de là, la séduction avec l’auditeur est possible car Karimouche démontre sa sensibilité. “J’ai toujours eu besoin de cette auto-dérision car j’ai commencé par le stand-up et que c’est une étape importante de ma vie professionnelle. Mon expérience a ensuite fait que j’ai touché à la danse, à la mode, à différents univers musicaux. Cet album est un tableau de ce que je suis en ce moment, de cette mutation que je vis. Ce ne sont pas que des chansons engagées, il y a aussi simplement l’envie de me rapprocher de ma culture berbère qui m’est plus inconnue que ma culture française. Je lis beaucoup de choses sur les berbères, sur leurs objets, sur les rites.”

Une artiste également costumière

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© Tijana Pakic

Karimouche s’intéresse donc à une culture et sait donc de manière plus instinctive ce qui lui va. Dans le titre Princesses, elle avoue par exemple vouloir “de la haute couture, (…) des mots cousus sur mesure”.

Se partageant actuellement entre Paris et Lyon, l’artiste va cependant revenir très bientôt s’installer dans la capitale de la mode après y avoir étudié à ESMOD Paris.J’ai toujours beaucoup dessiné, fait de la couture et ça m’a influencé dans mon choix d’école. J’ai continué le théâtre en autodidacte et j’ai intégré ESMOD, option costume de scène. Être costumière pour des compagnies de danse ou de théâtre m’a appris beaucoup de choses, y compris d’être dans l’ombre afin d’observer le show des coulisses.”

On a déjà hâte de voir quelles seront ses tenues de scène… même s’il faut s’attendre à, bien sûr, un mélange : “Je peux très bien arriver en jogging, et puis très chic et très élégante”, annonce-t-elle d’emblée à l’autre bout du fil. Les répétitions vont en tout cas bon train en attendant la réouverture officielles de toutes les salles de spectacle en France.

En attendant, le clip du titre Apocalypse Now sera disponible sur son compte YouTube officiel le 22 janvier 2021.

Propos recueillis par téléphone le vendredi 15 janvier 2021.

En savoir plus :

  • Folies Berbères, le nouvel album de Karimouche, est disponible depuis le 15 janvier 2021 chez AT(h)OME et Sony Music Entertainment
  • Site officiel de Karimouche
Luigi Lattuca
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