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Les Grandes Grandes Vacances - poster

[ITW] #SerieSeries, Sébastien Oursel (Les grandes Grandes Vacances)

Dernière mise à jour : mai 29th, 2019 at 10:36 am

“Une série qui ne se prête pas à une deuxième saison”

Les Grandes Grandes Vacances - image
© 2015 Les Armateurs / Blue Spirit Studio

DT : Vous couvrez toute la guerre en une saison. Vous vouliez tout couvrir d’un coup parce que vous ne saviez pas comment cela allait être reçu ?

SO : Tu vois, c’est le genre de série qui ne se prête pas à une deuxième saison. On s’est dit qu’on irait jusqu’à la Libération, jusqu’à ce que les Alliés libèrent la région. A un moment, il y a eu l’idée de faire un unitaire sous forme de long métrage, en plus de la série. Mais c’était difficile d’inventer d’autres personnages, de recoller à la série…

DT : En fait, c’est vraiment pensé comme un long métrage.

SO : Voilà, c’est ça. Maintenant, on nous parle de faire éventuellement une collection, tu vois, avec France TV et réfléchir à ce que l’on pourrait raconter d’autres avec des personnages d’une autre époque historique, mais toujours au XXe siècle. On est en train d’y réfléchir. C’est possible, rien n’est fait. En tout cas, c’est une envie, de rester sur ce ton…

DT : Et ça ouvre la porte pour aborder de nouvelles thématiques, de nouveaux univers, pourquoi pas un True Detective pour les enfants, plus soft évidemment… (rires)

SO : Pourquoi pas, mais je pense que ce qui nous couvre, c’est le fait que ce soit des événements historiques. On n’est pas au présent, donc on peut raconter les choses telle qu’elles sont. Mais oui, tu as raison, cela peut ouvrir à des nouvelles propositions, pourquoi pas plus polar, plus noires, et qui soient plus pêchues…

DT : Comme la japanim’…

SO : Oui, comme font les japonais. Mais l’idée n’est pas d’avoir un ton irrévérencieux. Çà, les américains le font très bien, avec des séries destroy – je pense à Gravity Falls, South Park… –, ça fait des années qu’ils savent très bien le faire, mais ce sont des séries pour les ados ou les jeunes adultes. C’est pas l’idée pour nous. L’idée, ça serait d’avoir des séries un peu comme les japonais, plus familiales, qui font rire, qui font pleurer, qui font peur, qu’il y ait de la violence non éludée…

DT : Si elle du sens…

SO : Si elle a du sens, bien sûr… et qui nous donne effectivement une autre offre d’animation. L’animation, ça peut raconter des choses pour les adultes aussi. Il y a pleins de rendez-vous dans l’année où tu as des long-métrages qui prennent les gens au niveau émotionnel. Toy Story 3, ça fait chialer quand même !

DT : Mais il y a toujours – un peu – cette idée selon laquelle “les dessins animés, c’est pour les enfants”.

SO : Voilà, on a ça, c’est vrai. Et en même temps, il y a des institutions, des syndicats (l’Agraf, la SACD, la Guilde des Scénaristes…) et on peut expliquer ce que l’on fait. Et maintenant, les diffuseurs le savent, on peut faire autre chose. Ça marche, on n’a pas fait un flop, la presse est positive et ça propose autre chose, comme tu dis, avec un ton différent. Et nous, on a adore ça. Et tous nos potes scénaristes nous disent : on a envie de faire des choses comme ça !

DT : Donc quel est le problème ?

SO : Le problème, c’est les producteurs et les diffuseurs, les annonceurs qui nous disent : nous, on n’a pas l’habitude de faire ça, il y a le pré-school qui ne fait pas trop de vagues. Après, il y a des choses très, très bien qui se font. On n’est pas les seuls à avoir fait des choses comme ça. Ce que je veux dire, c’est relancer le feuilletonnant, remettre de l’émotion…

DT : Aborder des thématiques sérieuses…

SO : Aborder des thématiques sérieuses, c’est clair.

Denis Tison

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