Amon Tobin, metteur en scène le plus doué de sa génération ?

Dernière mise à jour : février 25th, 2022 at 12:47 pm

La consécration Live en 2011

et un trésor d’inédits

sous forme de presse mécanique

 

© D.R.

Avec le spectacle ISAM 2.0, Amon Tobin a enfin la possibilité de mettre des images stupéfiantes – en utilisant les techniques du mapping – sur son univers musical insoumis et grandiose.

 

© D.R.

2012 voit également sortir un coffret luxueux (en édition limitée) rendant hommage au sorcier brésilien. Sous forme de presse mécanique se fermant grâce à quatre vis et boulons (cf. photo ci-contre), ce coffret est un véritable trésor qui regorge en majorité d’inédits. On y trouve les premières créations d’Amon Tobin jamais sorties jusque-là, deux live – dont un avec le London Metropolitan Orchestra -, une pléthore de remix, de collaborations et d’inédits ainsi que des mini-posters. Au total : 6 vinyles, 7 CD, 2 DVD !!

On y retourne ? Ci-dessous, le morceau Machine Gun (Amon Tobin Remix [2011]) qui est à l’origine un titre de Noisia, groupe originaire des Pays-Bas et opérant dans le dubstep, pour faire simple.
Je vous conseille vivement de regarder la vidéo en même temps que  d’écouter le son – ce qu’on ne fait pas forcément – afin de ne rater aucune miette de ce “spectacle”.

Amon Tobin s’approprie ce titre, Machine Gun, pour en faire une pièce musicale de techno assez violente mais au combien jouissive. Ça commence tout doucement, une ritournelle innocente puis vers deux minutes c’est comme si les nuages devenaient gris, même noirs. Il y a un micro silence, suivi par une déferlante sonore, comme si une pluie de météorites s’abattait soudain.

La Guerre Des Mondes de sieur Spielberg, oui ou une simple invasion extra-terrestre, voilà de quoi ce “son” est fait. Alors c’est de la techno, survitaminée, mais avec les riches textures sonores propres à Amon Tobin qui entourent le beat littéralement destructeur. C’est parfait !

À noter que la vidéo ci-dessus illustre encore une fois le visuel (un des nombreux) du show I.S.A.M. 2.0. : l’alliance de l’image et du son est tout simplement e x t r a o  rd i n a i r e. C’est un peu l’équivalent de la symbiose entre musique et film dont Stanley Kubrick avait le secret. Autrement dit, le résultat est hypnotique !

Le dernier morceau que je désire vous faire écouter est ce qu’Amon Tobin a produit de plus cool, de plus apaisé… pour contraster avec le morceau précédent. Slowly apparaît sur Supermodified (2000).

 

En France, il y a deux ou trois groupes que je vois marcher sur les traces de la légende, même s’ils ont commencé quasiment à la même époque. Je veux parler de Ezekiel, High Tone ou encore Zenzile sur certains albums. Ils ont tous en commun cette espèce de musicalité visuelle, cette énergie à euphoriser l’imaginaire de ses auditeurs.

Si on remonte dans le temps, il y a un français, fameux, inégal mais génial. Il s’appelle Jean-Michel Jarre. Lui aussi avait également ce talent universel de bercer l’esprit de ses auditeurs. Ce sera peut-être l’objet d’une autre “série”, un jour !

Voilà, en guise de conclusion, je dirais que je recommande chaudement cet artiste, que dis-je, ce Dieu vivant, et de l’écouter au casque pour s’évader de l’instant présent. C’est comme une espèce de drogue douce, garantie sans effet secondaire.

Ce qui rend Amon Tobin unique, ce qui le fait se distinguer des autres faiseurs d’électro, c’est une  volonté et une capacité à surprendre constamment son auditeur. Il a su au fil de ses albums se renouveler sans jamais choisir la voie de la facilité.

Amon Tobin est un faiseur de son réel qui illustre avec bonheur des images virtuelles et des émotions réelles qui en font un artiste musical hors-pair et intemporel dans le genre électronique et musical tout court.

      
En savoir plus :

• Amon Tobin (site officiel anglophone)
• Les albums d’Amon Tobin sont édités par le label Ninja Tunes