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Derapages 2019 image affiche série télé ARTE

Critique / “Dérapages” (2019) avec Eric Cantona

Dernière mise à jour : novembre 16th, 2021 at 04:45 pm

Diffusé sur ARTE à partir du jeudi 23 avril 2020, Dérapages est une mini-série de Pierre Lemaitre (Prix Goncourt pour Au revoir là-haut en 2013) et Perrine Margaine, librement inspiré d’un roman du premier et avec l’acteur Eric Cantona dans le rôle-titre. La critique et l’avis série de Bulles de Culture.

Synopsis :

Alain Delambre (Éric Cantona), ancien DRH, est au chômage depuis six ans. Bientôt en fin de droits, il multiplie les boulots ingrats pour faire face à la précarité, mais une altercation avec un employeur met fin à ce fragile équilibre. Malgré le soutien de sa femme Nicole (Suzanne Clément), il commence à perdre pied.

L’espoir renaît lorsqu’un cabinet de recrutement lui propose un entretien pour un poste alléchant. Derrière ce mystérieux cabinet, officie Alexandre Dorfmann (Alex Lutz), PDG d’Exxya, une multinationale en difficulté qui prépare un important plan de licenciement…

Dérapages : d’après une incroyable histoire vraie

Derapages 2019 image série télé
© Stéphanie Branchu

Avec un tournage à Paris et en Ile-de-France (La Défense, Maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, Tribunal de grande instance de Créteil…), un scénario de Pierre Lemaitre et Perrine Margaine, une image de Tommaso Fiorilli, un montage de Camille Toubkis, une musique originale d’Eric Neveux et une réalisation de Ziad Doueiri, Dérapages est un thriller social basé sur un roman de Pierre Lemaitre (Cadres noirs, éditions Calmann-Lévy, 2010), lui-même inspiré d’un incroyable fait divers, une fausse prise d’otages organisée au sein de France Télévisions.

Ce polar social est dans la lignée d’une autre série télé du même genre inspirée de la littérature, Aux animaux la guerre (2018) d’Alain Tasma, soit une fiction où la violence de la réalité sociale actuelle brise tellement les individus que ceux-ci n’ont  plus rien à perdre quand s’offrent une possibilité pour eux de s’en sortir et de regagner leur dignité.

Réintégrer la société à tout prix

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© Stéphanie Branchu

Sous les traits de l’instinctif Eric Cantona, Alain Delambre est un ancien cadre désormais chômeur senior (“le dernier type qu’on embauche quand il y a du boulot et le premier qu’on vire quand il y a une charrette”) depuis longtemps qui enchaîne les petits boulots pour survivre. Père de deux filles (Alice de Lencquesaing et Louise Coldefy) qui ont quitté la maison, il vit toujours avec sa femme (Suzanne Clément) dans le vieil appartement familial dont ils n’ont plus les moyens de payer la rénovation.

Et c’est accompagné de la voix de ce “personnage qui pose la question de la survie dans un monde impitoyable” (dixit son interprète dans le dossier de presse de la série) que nous allons découvrir l’engrenage infernal dans lequel celui-ci est tombé.

Dépressif, colérique, endetté et poursuivi en justice par un ancien collègue qui lui éclame des dommages et intérêts exorbitants, Alain Delambre n’a en effet plus rien à perdre quand un consultant en recrutement (Xavier Robic) lui fait miroiter une embauche en participant à la simulation d’une prise d’otages dans le but de sélectionner un cadre pour une entreprise internationale d’aéronautique présidée par un très ambitieux cadre interprété par Alex Lutz.

Cette opportunité miraculeuse de pouvoir enfin réintégrer à nouveau la société,  notre anti-héros est prêt à tout pour la saisir, quitte à mettre à mal ce en quoi il tient le plus, son couple et sa famille.

Déterminé à décrocher le poste, il va donc mettre tous les atouts de son côté en s’attachant les services d’un ami chômeur et informaticien (Gustave Kervern) et d’un ancien du RAID (Yann Collette).

Mais quand il se rendra compte que les dés sont pipés et que cette embauche sur laquelle il a tout misé n’est en fait qu’un simulacre, il va décider de prendre les choses en main et de tenter le tout pour le tout.

Et face au machiavélique manager incarné par Alex Lutz et au dangereux barbouze joué par Adama Niane, le “joker” va faire preuve d’une tenacité à toute épreuve et révéler un talent insoupçonné pour la stratégie du “coup d’avance” et des coups de bluff aussi bien lors du jeu de rôle imaginé par des cadres sans scrupules qu’en prison et au procès retentissant qui s’ensuivront.

Un récit prenant sur fond de méthodes de management inhumaines

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© Stéphanie Branchu

Avec une mise en scène toute en tension, accentuée par la musique originale d’Eric Neveux, la série Dérapages s’appuie sur un casting solide aussi bien pour les premiers que pour les seconds rôles.

Ainsi, au côté des Eric Cantona, Alex Lutz, Suzane Clément, Gustave Kervern, Alice de Lencquesaing, Adama Niane, Louise Coldefy (websérie Il revient quand Bertrand ?), Xavier Robic (série NOX) et Yann Collette (long métrage Un couteau dans le cœur) déjà cités, mentionnons également les présences au fil des épisodes de :

Notre avis ?

Nous tenant de bout en bout par la confession du personnage principal en plan serré et face caméra, la série Dérapages et ses 6 épisodes de 52 minutes nous offrent un récit prenant jusqu’à un dénouement final où tous les coups sont encore de mise dans un univers où les méthodes de management inhumaines ont droit de cité et sont même encouragés.

En savoir plus :

  • Dérapages est diffusé sur ARTE les jeudi 23 et 30 avril 2020 à 20h55
Jean-Christophe Nurbel

Un commentaire

  1. Frranchement, on passe un bon moment. MAIS, les personnages féminins sont creux et caricaturaux et surtout, il est largement tant de se renseigner sur le système judiciaire français, parce que RIEN ne se passe, dans la vraie vie, comme dans la série. Le procès français n’est pas le procès américain. C’est le Président des assises qu’iinterroge l’accusé. et jamais une juge d’instruction ne donne à une avocate des conseils (d’ailleurs idiots) pour sa défense. Quant à la fille avocate, qu’elle reprenne vite le chemin de la fac, elle est nulle à pleurer.. Enfin, le fait de retirer sa plainte ne change rien pour le procès puisque c’est le parquet qui poursuit… Autre problème, quand on a pris des cadres en otage et qu’on a la carrure de Cantona, on est assez tranquille en détention et même plutôt une star….Bref, il faudrait un consultant POLICE JUSTICE pour être un peu crédible.

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