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© Jean-Louis Fernandez

[CRITIQUE] “Volver” (2016) : rencontre entre Jean-Claude Gallotta et Olivia Ruiz

Dernière mise à jour : avril 5th, 2019 at 01:30 am

Volver est une comédie musicale signant une rencontre artistique entre le chorégraphe Jean-Claude Gallotta et la chanteuse Olivia Ruiz. Bulles de Culture a découvert le spectacle au Théâtre National de Chaillot. Notre avis. 

Synopsis :

Joséphine Blanc (Olivia Ruiz) est une jeune émigrée qui arrive en France dans les années 30 pour fuir le fascisme de son pays natal, l’Espagne. Très vite, elle est isolée et n’arrive pas à se faire une place dans un Paris réfractaire à s’ouvrir aux étrangers. Un jour, Joséphine rencontre un homme qu’elle va aimer de passion destructrice.

 

Volver, un récit biographique

 

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© Jean-Louis Fernandez

 

Pour Volver, Jean-Claude Gallotta décide de mettre en avant l’histoire vraie de la grand-mère d’Olivia Ruiz en axant son récit sur deux thématiques fortes : l’amour et le rejet de l’étranger. Le spectacle, relativement sombre, montre l’engagement des deux artistes à raconter une histoire qui les touche de près avec une volonté de faire un parallèle osé avec la situation politique actuelle. Les images projetées en fond de scène nous rappelle d’ailleurs qu’actuellement 50 millions de personnes sont dans une situation apatride.

Les Chansons d’Olivia Ruiz

 

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© Jean-Louis Fernandez

 

Pour constituer la bande sonore de Volver, Jean-Claude Gallotta a choisi 13 titres des précédents albums d’Olivia Ruiz afin de les assembler et de constituer une histoire. On retrouve aussi bien les grands classiques La Femme Chocolat ou bien J’traine des pieds, complètement ré-orchestré, mais aussi des chansons plus méconnues comme Paris ou Quijote.

Le choix musical est particulièrement original car il fait ressurgir des petites pépites d’Olivia Ruiz qu’on avait presque oublié. Il donne un nouveau visage à sa discographie en la teintant de mélancolie et d’un fort désir d’évasion. En fer de lance, sa chanson Volver, qui sert de titre au spectacle, prend de la consistance au regard de l’histoire de sa grand-mère.

On peut néanmoins regretter que Jean-Claude Gallotta ait fait l’impasse sur certaines oeuvres plus joyeuses de la chanteuse, passant à côté de tout un pan de sa discographie, en pense notamment à J’aime pas l’amour qui aurait pu tout à fait s’insérer dans la thématique du spectacle.

Si l’histoire colle plutôt bien à certaines chansons, d’autres se marie un peu plus difficilement à l’intrigue comme Le Tango du Qui, écrite à la base pour parler de schizophrénie.

La danse expérimentale

 

 

Les morceaux s’accompagnent d’une chorégraphie à consonance expérimentale. Si certains gestes sont difficiles à comprendre, on est bluffé par la grande maitrise des tableaux de groupe où 10 danseurs sont d’une synchonicité remarquable.

Plus particulièrement, Jean-Claude Gallotta a su donner une gestuelle particulière à Olivia Ruiz, dont le feu de ses concerts est ici intelligemment canalisé. On prend néanmoins plaisir à retrouver la fougue iconique de l’artiste sur certains titres finaux, se laissant à plus de spontanéité.

Assombri par une histoire dure et bouleversante, Volver est radieux grâce à une Olivia Ruiz pimpante et solaire.

 

 

En savoir plus :

  • Volver au Théâtre National de Chaillot (Paris, France) du 6 au 21 octobre 2016
Antoine Corte

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