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Senses film critique affiche

[Critique] “Senses” (2018) : une série pour grand écran ?

Dernière mise à jour : avril 16th, 2021 at 05:09 am

Senses est un film fleuve du japonais Ryusuke Hamaguchi d’une durée de 5h17. L’oeuvre est divisée en 5 parties par sa sortie salles en France. Néanmoins, le cinéma Max Linder propose ce samedi 5 mai 2018 de diffuser l’ensemble de cette saga féminine. L’avis et la critique de Bulles de Culture. 

Synopsis :

A Kobe, au Japon, quatre femmes partagent une amitié sans faille. Du moins le croient-elles : quand l’une d’elles disparaît du jour au lendemain, l’équilibre du groupe vacille. Chacune ouvre alors les yeux sur sa propre vie et comprend qu’il est temps d’écouter ses émotions et celles des autres…

Senses et Asako, grosses actualité pour Ryusuke Hamaguchi

Le réalisateur Ryusuke Hamaguchi a une grosse actualité cinématographique ce mois de mai 2018. Après son Senses découpé pour sortir sur trois mercredis consécutifs à compter du 2 mai, c’est également en sélection officielle du Festival de Cannes que le cinéaste japonais sera mis sous les projecteurs avec son film Asako. Avant cette déferlante cannoise, Senses met en appétit, de quoi peut-être le positionner dans les favoris pour remporter un prix si l’oeuvre présentée en compétition est de si bonne qualité.

A travers les 4 parcours d’amies d’une quarantaine d’années, on appréhende toute une culture asiatique et ses problématiques. Si les questions autour du mariage, au centre du récit, ont tendance à davantage sacraliser une institution par rapport au régime occidental, on se rend compte que les thématiques abordées revêtent finalement un caractère universel. Le choix d’un conjoint, la difficulté du divorce ou même la méthode pour élever les enfants, ces femmes sont en quelque sorte des Desperate Housewives d’une autre culture.

Faut-il pour autant filer la métaphore et s’attendre à une sitcom américaine ? Certainement pas. En effet, si le distributeur présente cette oeuvre comme “la première série au cinéma”, c’est résolument un film de cinéma dans son entier qu’il faut prendre en considération. En cela, la soirée au cinéma Max Linder est la meilleure condition pour en découvrir toute la subtilité.

La vie quotidienne de femmes ordinaires

Le réalisateur Ryusuke Hamaguchi marque indéniablement son empreinte dans une mise en scène soignée. Les scènes contemplatives dans un jardin fleuri ou les longs moments de dialogues sont autant de marques culturelles qui dissocient encore le cinéma asiatique du reste du monde. Du coup, on apprécie particulièrement la démarche artistique à la limite de l’ésotérisme. Nombreuses scènes sont de belles clartés évoquant un certain côté mystique. La filiation avec la réalisatrice Naomi Kawase (Les délices de Tokyo, Still The Water) n’est en cela pas très loin lorsqu’on retrouve les hôtes de Senses autour d’une table pour de bonnes dégustations culinaires.

Avec Senses, on rentre dans la vie quotidienne de femmes ordinaires. Ces actrices du quotidien, Sachie Tanaka, Hazuki Kikuchi, Maiko Mihara, et Rira Kawamura, ont d’ailleurs convaincu au Festival de Locarno en 2015 en obtenant un prix d’interprétation collectif pour ce film.

En savoir plus :

Antoine Corte

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