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Oliver Twist
© D.R.

[CRITIQUE] “Oliver Twist, le musical” (2016) par Ladislas Chollat

Dernière mise à jour : avril 5th, 2019 at 01:30 am

Oliver Twist, le musical est l’adaptation en comédie musicale du livre écrit par Charles Dickens. Le spectacle français, produit par Alexandre Piot, mis en musique et écrite par Shay Alon et Christopher Delarue et mis en scène par Ladislas Chollat, fait halte dans une Salle Gaveau à Paris complètement rénovée pour l’occasion, avant de partir en tournée dans toute la France. Notre avis sur le spectacle. 

Synopsis :

Nous sommes au XIXème siècle.Les jeunes sont considérés comme des bons à rien qui coûtent plus qu’ils ne rapportent. Parmi eux, Oliver Twist, 15 ans. Échappé d’une maison de redressement, il part à la recherche d’une famille qu’il pense perdue…

À Londres, il ne fait pas bon vivre sans protection et sans argent. Enrôlé par une bande de voleurs aux mœurs douteuses, Oliver y est nourri et vêtu en échange de quelques tours de passe-passe. Dickens, jeune voleur espiègle, rusé et Nancy, demoiselle au grand cœur, lui apportent aide et soutien dans sa quête de famille.

Après une arrestation pour un vol qu’il n’a pas commis, Oliver fait la connaissance de M. Brownlow, un vieil homme riche et solitaire. Cette rencontre pourrait bien changer sa vie à jamais…

 

Oliver Twist, le musical :
un spectacle à la Broadway

 

Oliver Twist
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Oliver Twist, le musical est un spectacle français qui a été pensé pour rivaliser avec les grandes comédies musicales américaines que l’on connait comme Le Roi Lion, Cats ou Le Bal des Vampires. Pourtant, avec un budget moindre que ces dernières, le spectacle s’en sort admirablement.

Grâce à une Salle Gaveau complètement réaménagée avec une scène ouverte et des éléments de décors très minimalistes qui fonctionnent principalement par projections d’images sur le mur, on réussit à être complètement immergé dans une atmosphère pesante d’un Londres malfamé du XIXème siècle.

Les numéros de danse ont également belle allure, principalement lors des collectifs où prêt d’une quinzaine de comédiens se lancent dans des cambrioles et claquettes. A ces moments là, on est dans l’ambiance d’un show musical de haute qualité.

Les chansons reflètent aussi une certaine maitrise d’écriture, dont on sent l’appétence des auteurs à travailler dans le milieu de la comédie musicale. En effet, Shay Alon, le directeur musical et compositeur, a imaginé plusieurs airs récurrents dont la mélodie retentit comme un fil rougecomme par exemple le beau “Ce qu’il faut faire” chanté par l’acteur principal, Nicolas Motet, qui est à Oliver Twist ce qu’est “I dreamed a dream” pour les Misérables.

Très apprécié également, cette reprise medley après entracte, particularité des pièces de broadway, qui donne une belle aura à ce spectacle.

Des détails à rectifier

 

Oliver Twist
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Néanmoins, Oliver Twist, le musical souffre évidemment de défauts, en partie dus à sa jeune existence. Le débit de paroles des comédiens est trop accéléré, rendant parfois difficile la compréhension du texte, heureusement surtitré en anglais. Les mimiques de Nicolas Moter sont un peu trop exagérés, il sourit et saute de joie un peu beaucoup pour un pauvre orphelin. Tout cela va bien sûr se roder à force de représentations.

Plus compliqué à rectifier, ce sont les instants un peu trop bavards de la pièce. On aurait préféré un Olivier Twist beaucoup plus chanté avec moins de scènes parlées, surtout lorsqu’on sait la qualité des chorégraphies en groupe. Aussi, on aimerait en prendre davantage plein les yeux.

A ce propos, si Oliver Twist, le musical veut égaler Broadway, il manque un élément primordial engendrant une légère déception : un final grandiose. On reste un peu sur notre fin et il manque ainsi au spectacle un “bouquet final” signant la fin de ce qui fût globalement un artifice réjouissant.

 

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Antoine Corte

2 Commentaires

  1. On reste sur notre “faim”. Pas “fin” ;o)
    Un spectacle “à la Broadway”, à condition de n’avoir jamais vu un spectacle à Broadway, car je trouve qu’on est très très loin de la qualité Broadway. Le livret est pauvre, on a l’impression qu’il a été écrit en 2 heures) on ne comprend rien aux chansons à plusieurs, le jeune Oliver est quand même trop vieux pour le rôle, si vocalement, il s’en sort bien en général (sauf les notes basses) il grimace beaucoup, bafouille, n’articule pas assez dans les moments dialogués, et joue assez mal les moments de faiblesse, on dirait plutôt qu’il surjoue l’ivresse, l’espace scénique est trop étriqué, ça se bouscule, les décors ne sont pas toujours très bien conçus (l’omniprésence des affreuses tentures même quand l’action se passe “chez les bourgeois”), des anachronismes dans les dialogues (“super”, “j’hallucine”, “vachement”, “tu sais quoi ?”) des maladresses dans les paroles de chansons (“Il est interdit de rien laisser” pour dire :”Interdit de laisser la moindre miette dans les assiettes”), des grossièretés inutiles, etc… Les chorégraphies sont parfois limite, la présence d’Oliver sans le dernier tableau avant l’entracte n’est pas logique, puisqu’il vit à présent chez son protecteur, bref, il faut pas mal d’indulgence pour se laisser convaincre. Il s’agit donc davantage d’une adaptation libre d’Oliver Twist. Les prénoms sont changés, l’histoire est modifiée, ce ne sont plus des enfants orphelins mais des jeunes délinquants, etc…
    La comédie musicale OLIVER ! existait déjà, avec des personnages, des chansons et un livret nettement supérieurs, on se demande bien pourquoi on n’a pas repris cette œuvre-là au lieu de créer ce nouveau musical bien en-dessous, et à tous les niveaux, de la version de Lionel Bart.

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