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Moonlight affiche

[CRITIQUE] “Moonlight” (2017) de Barry Jenkins

Dernière mise à jour : avril 4th, 2020 at 04:46 pm

Après avoir obtenu le Golden Globes du meilleur film dramatique, Moonlight, réalisé par Barry Jenkins, a une porte ouverte pour remporter quelques Oscars. Il sort sur les écrans français le 1er février 2017. Notre avis sur ce film à statuettes. 

Synopsis :

Le passage à l’âge adulte d’un jeune homme, Chiron (Alex R. Hibbert, Ashton Sanders, Trevante Rhodes), pendant l’ère de la guerre contre la drogue à Miami.

 

Trois moments d’une vie compliquée

 

Huit ans après Medicine for Melancholy, le réalisateur Barry Jenkins a été cherché un texte d’un dramaturge noir américain, Tarell Alvin McCraney, pour aboutir à Moonlight. Ce dernier a grandi dans le quartier pauvre de Liberty City à Miami où il tire l’ensemble de son inspiration. Cela aboutit au récit initiatique d’un jeune noir confronté sur une vingtaine d’années au racisme, à la drogue, à l’homophobie et aux problèmes familiaux…

Ca fait un peu beaucoup pour un même film ! Et pourtant, Barry Jenkins construit une histoire structurée en trois actes, couvrant trois périodes charnières de la vie du héros. Ce portrait se fait de manière elliptiques en choisissant des moments clés, censés avoir un impact sur l’identité de Chiron, qui se fait d’ailleurs appelé selon les époques soit Little, soit Black.

 

Moonlight, un film trop contemplatif

 

Moonlight image
© A24 / DCM

 

Sur le papier, c’est extrêmement intéressant. Le projet semble osciller entre Boyhood (2014) de Richard Linklater et Collision (2004) de Paul Haggis. Mais à l’image, il manque quelque chose à Moonlight. On est certes face à une très belle image. Miami est filmé sous un angle populaire, loin des effets clinquants. Cependant, on se lasse un peu à force d’instants de vie sans ampleur.

On attend désespérément un semblant d’action. Le film reste trop dans la contemplation. On pense notamment à la scène de baignade, où Chiron se baigne avec son père adoptif (Mahershala Ali). Autre moment lancinant, la fameuse rencontre finale d’une lenteur collégiale. Dans cette voiture, on attend qu’il se passe quelque chose. On aimerait que ce long dialogue aboutisse. Finalement, on sera assez déçu de ce cinéma de bavardage.

Chaque arc ne va pas jusqu’au bout. On aurait aimé que Barry Jenkins fasse ses coupes plus tard, pour donner plus de consistances aux scènes. De même, l’homosexualité du personnage principal est traité avec beaucoup trop de retenu. On ne voit pas de réelle avancement entre le début et la fin de Moonlight.

 

Naomie Harris touchante

 

Moonlight image
© A24 / DCM

 

Bien sûr, on trouvera Naomie Harris extrêmement touchante dans le rôle réaliste d’une toxicomane prête à sacrifier son enfant pour la drogue. Cependant, ces dérives semblent déjà vus au cinéma, à travers des oeuvres comme Requiem for a dream (2001) de Darren Aronofsky.

Aussi, Moonlight nous parait trop consensuel et légèrement ennuyeux pour susciter notre emballement.

 

En savoir plus :

  • Date de sortie France : 01/02/2017
  • Distribution France : Mars Films
Antoine Corte

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