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Les Fêlés_Affiche HD

[CRITIQUE] “Les Fêlés” débarque à Avignon le Off 2017

Dernière mise à jour : juin 13th, 2020 at 05:41 pm

La pièce de théâtre Les Fêlés de Philippe Sohier, mis en scène par Delphine Gustau et Serge Bonafous est jouée dans le cadre du festival Avignon Le Off 2017 du 7 au 30 juillet 2017 au Théâtre des Brunes. Nous l’avons découvert en avant-première au Théâtre du Marais, à Paris. Notre avis.

Synopsis :

Après avoir fait connaissance avec Armelle (Cloé Horry) et Arthur (Serge Bonafous), remontez le temps, 7 ans plus tôt, le lendemain de leur première nuit d’amour, pour comprendre pourquoi ils sont fêlés !

Des dialogues épatants…

 

Les Fêlés _Cloé Horry et Serge Bonafous 1
© Christine Coquilleau

Les Fêlés est une pièce contemporaine sur le couple et les sacrifices du quotidien. L’histoire débute par la rupture entre Armelle (Cloé Horry) et Arthur (Serge Bonafous). Pourquoi deux personnes qui semblent si différentes sont-elles ensemble depuis 7 ans ? Pour répondre à cette question, les deux comédiens vont nous faire revivre au travers de flashbacks les moments clés de l’histoire de leurs personnages.

Un des points forts de la pièce réside dans l’écriture des dialogues. Les répliques fusent de façon fluide et naturelle ; chaque mot semble avoir été choisi avec soin pour rendre la pièce la plus réaliste possible. Le résultat est épatant !

…une mise en scène soignée…

 

Les Fêlés _Cloé Horry et Serge Bonafous 1
© Christine Coquilleau

L’ouverture très réussie impose d’emblée une atmosphère. L’ambiance sonore et lumineuse contribuent à la cohérence de la pièce et ne sont pas comme souvent de simples démonstrations d’un savoir-faire. Le décor est simple mais efficace. Encore une fois, il sert véritablement l’intrigue, tout en habillant parfaitement la scène.

Un des ressorts comiques de la pièce réside dans la différence entre les caractères des deux personnages. Armelle est complètement folle, a de nombreuses lubies et s’enfonce dans des mensonges dont elle ne peut que difficilement s’extraire. Arthur est fainéant et passe ses journées à pianoter sur son smartphone. Ces exagérations de caractères, accentuées par le très bon jeu des comédiens, se révèlent manifestement efficaces.

… mais une construction dramaturgique décevante

 

Les Fêlés _Cloé Horry et Serge Bonafous 1
© Christine Coquilleau

La pièce est découpée en quatre scènes. La première, qui présente la rupture du couple, précède deux flashbacks qui entraînent le spectateur au commencement de la relation. La pièce s’achève en nous ramenant à la scène initiale : la boucle est bouclée. Cette structure dramaturgique est souvent efficace. On a pu la voir récemment avec la pièce musicale 31 de Gaétan Borg et Stéphane Laporte. Malheureusement, l’intrigue est ici moins riche que dans 31. Il y a moins de fils à démêler et les flashbacks perdent un peu de leur sens.

Enfin, certains éléments de l’intrigue m’ont rendu mal à l’aise. L’auteur a souhaité évoquer des sujets sensibles voir tabous dans un but comique, mais la mayonnaise ne prend pas. L’humour noir demande une précision redoutable, qui n’est pas bien maîtrisée ici.

Malgré quelques bémols, Les Fêlés est une pièce très agréable, interprétée par deux acteurs talentueux.

Cet article vous est proposé par Tony Comédie, blog d’opinion sur l’actualité de la comédie musicale partenaire de Bulles de Culture.

 

En savoir plus :

  • Les Fêlés à Avignon Le Off 2017 du 7 au 30 juillet 2017 au Théâtre des Brunes
Bulles de Culture - Les rédacteur.rice.s invité.e.s

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