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L'EFFONDREMENT Station Service
© Canal+ - Wlliam Dupuy

[Critique] “L’Effondrement”, la nouvelle création Canal+ décalé

La nouvelle série création décalée de Canal+, intitulée L’Effondrement, débute ce soir en deuxième partie de soirée sur la chaine payante juste après la diffusion de La Guerre des Mondes. Sur deux lundis consécutifs, les soirées télé promettent d’être joyeuses grâce à cette programmation. L’avis et la critique série de Bulles de Culture sur L’Effondrement

Synopsis :

Dans cette série anthologique, on suit plusieurs destins d’individus et de familles, à différents moments de l’effondrement, tentant de survivre tant bien que mal dans un monde qui ne tourne plus rond, entre manque de ressources (énergie, nourriture…), émeutes, panique et insécurité.

L’Effondrement, la série tournée en plan séquence

Les trois réalisateurs de L’Effondrement, Bastien Ughetto, Guillaume Desjardin, Jérémy Bernard, rencontrés sur les bancs de l’école de cinéma, sont arrivés au bureau de Canal+ avec un concept fou : proposer une série d’anthologie composée d’épisodes de 15 minutes tournés pour chacun en un plan séquence. Le pari semblait oser. A priori, on se dit que c’est un bon moyen pour produire du contenu pour pas cher. Mais après découverte des premiers épisodes, cette perspective de petit budget cache en réalité un contenu très original

Paradoxalement, l’épisode d’ouverture est le moins accrocheur. Il a une introduction un peu inerte permettant de découvrir l’univers apocalyptique dans lequel va baigner l’Effondrement. Le monde a basculé dans le néant. Les premières pénuries d’essence et de nourriture se font sentir. Une mafia du pétrole s’organise. Ayant pris le contrôle d’une station service, ce réseau propose d’échanger quelques litres d’essence contre des denrées alimentaires.Les pauvres automobilistes se font racketter de toutes leurs vivres pour obtenir cet or noir, devenu ressource nécessaire pour survivre. Le climat de tension va faire ressortir les plus bas instinct de l’homme, capable de tout en période de crise. Philippe Rebbot incarne ce chef mafieux avec brio, lui qui a toujours eu la nonchalance d’un anarchiste. 

Deux épisodes particulièrement intenses

La série L’Effondrement prend une tournure captivante à l’occasion de ses épisodes 2 et 4. La réussite de ce deuxième épisode tient en grand parti à la remarquable performance de Thibault de Montalembert (série Dix pour cent). On sent ressortir l’âme de l’acteur de théâtre émérite complètement à l’aise avec les prestations sans reprises. La mise en scène déborde d’ingéniosité faisant commencer l’histoire au sein d’une riche demeure boisée pour finir le plan séquence 15 minutes plus tard dans un avion dans les airs. La préparation du tournage est tellement bien maitrisée qu’on en oublie presque que la caméra n’a été coupée à aucun moment de ces intenses péripéties.    

Photo Bastien Ughetto l'Effondrement critique avis
© Canal+ – William Dupuy

Enfin, comment ne pas revenir sur le dernier épisode visionné, l’épisode 4, véritable coup de coeur à ce stade. C’est l’un des réalisateurs, Bastien Ughetto, qui y tient le rôle titre. A plus d’un mois de l’Effondrement, son personnage essaye de s’occuper comme il peut de personnes âgées regroupées dans une maison de retraite. Alors que les médicaments et la nourriture viennent à manquer, le jeune infirmier refuse de laisser ses patients seul face à l’adversité de la situation mondiale. La force morale de l’histoire prend clairement ici le pas sur le concept de la série. Les scénaristes livrent ici un récit captivent ou la nature humaine n’est plus montrée comme égoïste mais au contraire d’un esprit de compassion et de solidarité sans faille. 

L’Effondrement est donc une série qui à l’atout d’exprimer à la fois des valeurs fortes grâce à des histoires très bien écrites avec en plus le concept du plan séquence qui renforce son originalité.  

En savoir plus :

  • L’Effondrement est diffusé sur Canal+ et en streaming sur myCanal à partir du 11 novembre 2019
  • 8 épisodes de 15-20 minutes chacun
Antoine Corte

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