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Jojo Rabbit critique film 2020 affiche

Critique / “Jojo Rabbit” (2019) de Taika Waititi

Dernière mise à jour : mai 3rd, 2021 at 12:24 pm

Jojo Rabbit est un film satirique de Taika Waititi avec Sam Rockwell et Scarlett Johansson. Le long métrage est nommé 5 fois pour la prochaine cérémonie des Oscars, notamment dans la catégorie meilleur film. Il est dans les salles de cinéma depuis le 29 janvier 2020. Avis et critique film de Bulles de Culture. 

Synopsis :

Jojo (Roman Griffin Davis) est un petit allemand solitaire. Sa vision du monde est mise à l’épreuve quand il découvre que sa mère (Scarlett Johansson) cache une jeune fille juive dans leur grenier. Avec la seule aide de son ami aussi grotesque qu’imaginaire, Adolf Hitler, Jojo va devoir faire face à son nationalisme aveugle.

Jojo Rabbit, un parfum Wes Anderson

Dans le premier plan du film, le très jeune Jojo en uniforme militaire est prêt à rejoindre la Deutsches Jungvolk, la subdivision de la jeunesse hitlérienne. Le garçon, complètement fanatisé par le régime nazi, déclare vouloir “abandonner sa vie” pour son Fürher. C’est alors que surgit à l’image un Hitler burlesque, joué par le réalisateur lui-même, comme meilleur ami imaginaire de l’enfant qui ressemble davantage à un bouffon de foire plutôt qu’à un haut chef d’état.

Le film enchaîne avec un générique anachronique aux sons des Beatles marquant d’emblée le côté décalé de l’oeuvre. Puis, on découvre le capitaine Klenzendorf, sous les traits de l’acteur Sam Rockwell, chargé de former des jeunes recrues à une guerre, présentée davantage comme une farce que comme un conflit dramatique. Le comédien assume son côté loufoque laissant aisément transparaître une ressemblance avec Bill Muray, acteur fétiche du réalisateur également hautement décalé Wes Anderson

Du burlesque à l’anecdotique

Jojo Rabbit adopte d’ailleurs un style emprunté au cinéaste de La Vie aquatique. L’intensité donnée aux couleurs, le burlesque des situations ou encore la narration très saccadée sont autant d’indices qui font un parallèle entre ce film et l’univers du créateur de Moonrise Kingdom.

L’aspect déluré, impulsé par les scènes d’exposition, va laisser cependant place à une noirceur grandissante au fil des plans. Jojo Rabbit perd alors de sa teneur caustique et s’oriente vers un style plus larmoyant, se rapprochant de l’univers d’un film tel que Le Garçon au pyjama rayé.

C’est dans ce glissement narration dramatique que le film perd sa vitalité initiale, préférant le classicisme d’une oeuvre sur la Seconde Guerre mondiale à des modèles tels qu’Inglorious Basterds (Quentin Tarantino) ou Le Dictateur (Charlie Chaplin).

Jojo Rabbit, aux apparats d’un feel good movie plutôt attrayant, se mût finalement en une oeuvre anecdotique sur l’horreur du régime nazi.

En savoir plus :

Antoine Corte

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