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Le dindon affiche
Affiche du film "Le Dindon"

Critique / “Le Dindon” (2019) de Jalil Lespert

Dernière mise à jour : août 19th, 2022 at 04:32 pm

Le Dindon de Jalil Lespert est en salles de cinéma depuis le 25 septembre La critique et l’avis film de Bulles de Culture sur ce long métrage avec Dany Boon, Guillaume Gallienne et Alice Pol.

Synopsis :

Monsieur de Pontagnac (Guillaume Gallienne) a eu un coup de foudre pour une jolie jeune femme. Ce qu’il n’avait pas prévu c’est que celle-ci n’est autre que Victoire (Alice Pol), la femme d’un de ses amis, Vatelin (Dany Boon). Et si le notaire le prend plutôt bien, Victoire, elle n’est pas si simple à manipuler.

Surtout, la mésaventure a lancé dans leur société un sujet – et un petit jeu étonnant autour de la fidélité des uns et des autres. Alors quand entrent dans l’arène Rediop (Ahmed Sylla), soupirant de Victoire, et Suzy (Jessica Sherman), ancienne flamme de Vatelin, le jeu se corse encore.

Le Dindon : aussi vite expédié qu’à oublier !

Adapter Feydeau n’est pas une mince affaire ! C’est pourtant le pari que s’est donné Jalil Lespert en essayant de moderniser cette pièce de 1896. Son principal objectif, a-t-il déclaré au moment de la présentation de son film au Festival du Film Francophone d’Angoulême en 2019, a été de donner un vent de féminisme à cette œuvre d’antan.

Et c’est pour le coup totalement raté.

La gente féminine censée prendre le pouvoir de cette nouvelle adaptation ne sont que les faire-valoir des désirs masculins. Tandis que Victoire est courtisée grossièrement par Monsieur de Pontagnac, son mari ne pense qu’à la tromper avec une belle blonde américaine.

Le vent de renouveau passe alors par l’introduction d’un couple de lesbiennes interprété sans trop de goût par Camille Lellouche en proie à l’exagération et aux mimiques, tout comme ses collègues masculins qui cabotinent beaucoup trop.

Jalil Lespert échoue complètement dans son vent de renouveau et reste coller à une pièce qu’il n’arrive pas à adapter.

Le Dindon pousse ce vaudeville du XIXe à l’extrême en le rendant risible et sans saveur. Le film ressemble plus à une pièce de théâtre filmée qu’à une réelle adaptation cinématographique. En conséquence, on se moque de ses personnages dont on arrive pas à s’attacher.

Pourtant, le casting est exceptionnel. C’est peut-être là que le bât blesse.

Lors de la rencontre avec l’équipe du film, on senti très clairement que la direction artistique n’appartient plus à Jalil Lespert, qui a du abdiquer face à la prise de pouvoirs de ses acteurs, Dany Boon et Guillaume Gallienne (tous les deux co-scénaristes de ce film), dans la tenue du projet.

C’est d’ailleurs l’icône de Bienvenue chez les Ch’tis à qui il est evenu de parler de l’ambiance de tournage et de la difficulté de monter le film, laissant le réalisateur, pourtant présent, dans une posture de représentation.

Le Dindon aura tout de même le mérite d’une production aux visuels soignés. Les décors très colorés nous placent dans une ambiance rétro, faisant penser à celle de la série Les Petits Meurtres. La belle reconstitution historique d’une rue en scène d’ouverture a dû exploser le budget d’une production qui a de l’allure mais pas de fond.

Notre avis ?

D’une durée relativement courte, Le Dindon est vite expédié et aussitôt oublié.

En savoir plus :

Antoine Corte

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