Dernière mise à jour : septembre 24th, 2020 at 10:11 pm
Fille de Camille Laurens parait pour la rentrée littéraire 2020. En 2020, Camille Laurens née en 1957 semble définitivement installée comme une référence dans le milieu littéraire. Elle est nommée membre de l’académie Goncourt en Février et est en charge d’une nouvelle chronique littéraire dans le Monde des livres. Une reconnaissance donc pour cette spécialiste de l’autofiction qui développe une œuvre fondée sur ses expériences de vie analysées avec délicatesse, sensibilité et la volonté d’en rendre compte par un style précis et subtil. . La critique et l’avis de Bulles de Culture
Synopsis :
Dès le début du roman, la parole est donnée à Laurence au moment de sa naissance en 1959 (2 ans après l’auteure donc !). Et ce sont donc quarante années d’impressions de vie qui défilent au cours des pages du livre depuis la naissance de Laurence jusqu’à l’adolescence de sa propre fille Alice née dans les années 1990. Un récit donc qui ne cache pas son origine autobiographique (Laurence comme un double de Camille Laurens) mais qui ne veut pas s’enfermer dans un genre littéraire sauf peut-être celui de l’autofiction chère à l’auteure.
Le malheur d’être née fille
Ce récit de 40 ans de vie est aussi une thèse sur les difficultés de naître fille dans les années 1955 dans une famille dominée par un père machiste, médecin de province normand, peu sympathique qui, de toute évidence, aurait préféré être père de garçons plutôt que de deux filles.
Nous assistons au déroulement de la vie de Laurence mais surtout à sa vie de fille : découverte de sa différence avec les garçons, éveil de la sexualité, inceste par le frère ainé du père, rêves érotiques, premières règles et pour terminer ce chapitre I, premier avortement.
Laurence est une enfant en manque d’affection, sauf de ses grands-parents. Elle se réfugie dans la lecture, les études où elle y brille (Camille alter ego de Laurence obtiendra une agrégation de lettres !).
Le drame de l’enfant mort qui intensifie le roman
A mi- livre, chapitre II, Laurence attend un garçon ce qui réjouit toute sa famille et en particulier le père de Laurence. Mais celui-ci, en favorisant un jeune médecin inexpérimenté et incompétent pour l’accouchement, va précipiter la catastrophe : le petit Tristan meurt juste après sa naissance.
Le roman Fille devient alors plus touchant et le récit s’intensifie autour de ce drame. Ce deuil est le point central du livre et sort le récit d’une certaine banalité. A noter qu’il est aussi un événement fondateur dans l’œuvre de Camille Laurens qui reviendra dans plusieurs livres sur la mort de son propre enfant dans des circonstances analogues.
L’espoir
En savoir plus :
- Fille, Camille Laurens, Gallimard, août 2020, 240 pages, à partir de 13.99 euros