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Une chenille dans le coeur - poster

♥ [CRITIQUE] “Une chenille dans le cœur” par Mariana Lézin : Droit au cœur !

Dernière mise à jour : avril 11th, 2019 at 05:10 pm

Retour sur Avignon le Off 2015 avec ce nouveau coup de cœur de Bulles de Culture à l’Espace Alya d’Avignon, Une chenille dans le cœur est venu se lover, au fil des minutes, à notre insu, dans notre cœur et nous a emmené sur le chemin d’un conte initiatique touchant. Un combat pour la vie écrit par Stéphane Jaubertie, et mis en scène par Mariana Lézin de la Compagnie Troupuscule Théâtre.

Synopsis :

Une petite fille est née sans colonne vertébrale. Pour survivre, cette petite chenille a besoin d’un corset fait uniquement de bois, aujourd’hui devenu trop étroit. Mais au pays des arbres, il n’en reste plus qu’un seul, farouchement défendu par un bûcheron bourru et solitaire. Il n’abattra jamais cet arbre car, entre ses racines, repose les cendres de sa mère.
Cette chenille va devoir user de toute son envie de vivre pour convaincre l’homme d’abattre cet arbre et de lui tailler son ultime corset, celui qui fera d’elle un papillon lui permettant de vivre toute sa vie de femme…
C’est au fil de la confrontation de leurs souvenirs et de leurs convictions que se déroule ce conte initiatique qui résonne en vous et vous fait aussi, vous spectateur, vous confronter à vos valeurs, vos émotions, votre vécu.

Une chenille dans le coeur - image
© Lionel Moogin

Un univers magique, non s’en rappeler celui de Tim Burton, vous embarque dès les premières secondes tant les interprètes l’aiment, cette pièce, tant ils croient à ce qu’ils jouent, aux émotions qu’ils déclenchent en vous.

Trois interprètes habités, des textes ciselés, des musiques appropriées, jouées sur scène par un guitariste, un décor juste et épuré animé d’images holographiques d’un arbr, d’une lumière bleutée plongeant l’ensemble dans davantage d’imaginaire, de magie, hors du temps.

Une chenille dans le cœur :
Un combat pour la vie

 

L’Enfant : Caroline Stella, interprétant cette petite fille qui a soif de vivre et dont la survie tient à un corset de bois à ajuster au fur et à mesure qu’elle grandit, joue avec tant de justesse et de sincérité que vous l’aimez instantanément. Elle, ce qu’elle voit, c’est l’avenir. Son avenir avec son droit à la vie, à la différence, son avenir de femme.

Le Bûcheron : Paul Tilmont, incarné de tout son être dans son personnage, vous capte dès ses premiers mots tant sa voix, son ton est posé avec justesse et tant sa présence dégage de certitudes, de solitude et de souffrances aussi. Lui c’est le passé auquel il s’accroche. Le souvenir de cette mère qu’il a si peu connu et qui, dans ses rêves, renaîtra de ses cendres enterrés au pied de l’ultime arbre pour venir à nouveau cajoler son fils. Tellement ancré dans cette douleur qu’il ne voit aucun avenir, qu’il ne pourra s’en sortir seul.

La Présence : pivot de l’histoire, ce personnage magique et mystérieux, interprété par Thomas Matalou, fait le lien entre le passé et le futur, questionne les personnages. Il appartient à la pièce et en même temps reste en dehors. Il conte, il chante, il rassure, il interprète un personnage au besoin de l’histoire. L’acteur, sous son haut de forme, jongle et incarne avec facilité et subtilité chacune de ces facettes.

Un conte initiatique hors du temps

 

Une chenille dans le coeur - image
© Lionel Moogin

Le conte joue en permanence sur l’allégorie de l’arbre et de l’homme : l’ancrage de l’arbre par ses racines / de l’homme par ses racines familiales, le tronc qui pousse droit ou tordu en fonction des vicissitudes de la vie. Cette petite fille orpheline qui pousse comme elle peut sans racine, sans réconfort et soutien parental pour l’aider à grandir droit. Et ce bûcheron, portant sur ces épaules le poids de sa solitude, est profondément ancré à son arbre qui représente sa mère. Au-delà des mots du texte, cette allégorie est portée par des images holographiques d’un arbre mouvant, personnage à part entière, parfois imaginaire, projetées sur un écran, des cubes en plexi symbolise les troncs coupés de cette forêt abattue…

Devant Une chenille dans le cœur, on y rit, on y pleure, on y réfléchit, bref un conte initiatique qui vous touche en plein cœur !

 

En savoir plus :

  • Une Chenille dans le cœur à Avignon Le Off 2015 à L’Espace Alya puis les 14 et 16 novembre 2015 au Centre Culturel Jean Ferrat (Cabestany), le 5 décembre 2015 à l’Espace Jean-Pierre Cassel (Céret)…
  • Une Chenille dans le cœur à Avignon Le Off 2017 à L’Espace Alya du 7 au 30 juillet à 18h45 (relâches les 12, 19, 26 juillet)
Cathy Ellissèche

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