Petit Pays avis critique film 2020 affiche

Critique / “Petit Pays” (2020) : le témoignage poignant d’un génocide

Dernière mise à jour : mai 17th, 2021 at 04:06 pm

Le film Petit Pays d’Eric Barbier est dans les salles de cinéma ce vendredi 28 août. L’oeuvre avec Jean-Paul Rouve est l’adaptation du best seller de Gaël Faye, auteur originaire du Burundi. L’avis et la critique film de Bulles de Culture sur ce long métrage relatant les massacres terribles lors du génocide rwandais. 

Synopsis :

Dans les années 1990, un petit garçon (Djibril Vancoppenolle) vit au Burundi avec son père (Jean-Paul Rouve), un entrepreneur français, sa mère rwandaise (Isabelle Kabano) et sa petite soeur (Delya de Medina). Il passe son temps à faire les quatre cents coups avec ses copains de classe jusqu’à ce que la guerre civile éclate mettant une fin à l’innocence de son enfance.

Petit Pays : immersion dans la vie quotidienne au Burundi

Petit Pays photo Les 3 mousquetaires avis critique film 2020
© JERICO FILMS – SUPER 8 PRODUCTION – PATHÉ – FRANCE 2 CINÉMA – SCOPE PICTURES – PETIT PAYS FILM

Le Burundi, tout le monde en a entendu parlé mais peu de personnes savent où il se situe exactement. Premières images du film, une carte du pays montre que celui-ci touche le Rwanda. Puis, un zoom arrière fait prend conscience de la taille minuscule de ce petit état au sein du continent Africain, resté pourtant tristement dans les mémoires suite aux terribles évènements ethniques.

Petit Pays débute par une immersion dans la vie quotidienne et paisible des habitants du Burundi sous le prisme des yeux d’un petit garçon, Gaby Chappaz. Celui-ci, un brin chenapan, est entouré d’un groupe soudé de cinq garçons, regroupés sous le nom “Les 3 mousquetaires”. Cette fine équipe s’adonne ainsi aux petites bêtises caractéristiques de cet âge de l’innocence. Ils vendent aux automobilistes quelques mangues volées à des prix exorbitants et n’écoutent pas bien en classe, ce qui leur vaut les réprimandes bienveillantes de leur institutrice française, Madame Economopoulos.

Sur le plan familial, Gabriel vit avec son père français expatrié, sa petite soeur et sa mère Rwandaise. Malgré la dureté de cette dernière avec ses enfants, dont la culture africaine n’est pas propre aux longues embrassades, la famille coule des jours heureux comme en témoigne la scène de voiture où ils fredonnent tous ensemble la chanson Sambolera Mayi Son de l’artiste burundaise Khadja Nin.

Un film plus cru que le livre

Petit Pays critique avis Jean-Paul Rouve film 2020
© JERICO FILMS – SUPER 8 PRODUCTION – PATHÉ – FRANCE 2 CINÉMA – SCOPE PICTURES – PETIT PAYS FILM

Tout jusque-là est très fidèle au livre de Gaël Faye. On retrouve tous les détails qui avaient conquis à la découverte de ce Prix Goncourt des Lycéens en 2016. Cependant, le film Petit Pays va malheureusement perdre cette narration juvénile, inhérente au roman de Gaël Faye, lorsque les tensions politiques interviennent dans le scénario.

En effet, à la suite d’un coup d’État contre le président du Burundi élu démocratiquement, une guerre civile survient au Burundi, désorganisant toute la région. Et les deux tribus Hutus et Tutsis vont s’entretuer à travers un génocide sans précédent.

Le point de vue dramaturgique va se recentrer davantage sur le combat du père, obligé de tenir sa famille à bout de bras et de les protéger des horreurs extérieures. Le long métrage montre alors des scènes bien plus dures et plus crues que celles décrites dans le livre.

L’un des moments le plus bouleversant est lorsque la mère de Gabrielle, devenue folle en découvrant sa famille abattue par les Hutus, vient voir sa fille en douce tous les soirs dans son lit, l’obligeant à chanter des incantations pour rendre hommage aux morts.

Notre avis ?

Eric Barbier est devenu un expert en adaptation littéraire. Mais après avoir s’être attelé de manière très brillante à l’oeuvre de Romain Gary avec La Promesse de l’aube, le réalisateur ne réussit que partiellement le passage au cinéma avec Petit Pays, préférant un film hommage aux victimes du massacre au Burundi qu’un drame intimiste porté par le regard d’un jeune enfant confronté dans son incrédulité à l’atrocité humaine.

L’actrice Isabelle Kabano est par contre stupéfiante dans le rôle de cette mère qui perd la raison.

En savoir plus :

Antoine Corte

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