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Le flambeur de la Caspienne de Jean-Christophe Rufin

Critique / “Le flambeur de la Caspienne” (2020) : Rufin, un conteur qui sait nous charmer

Avec le flambeur de la Caspienne, Jean Christophe Rufin est maintenant définitivement installé comme un écrivain apprécié de nombreux lecteurs.  L’ancien médecin, diplomate, a rejoint l’académie française en 2008 et publie depuis environ un roman par an.  En 2018, il publie le volume 1 de Les énigmes de Aurel le Consul (le Suspendu de Conakry). Paru pendant le début de l’été 2020, et aussitôt dans les listes de meilleures ventes, le flambeur de la Caspienne est le volume 3 de la saga. L’avis et la critique de ce livre. 

Cet article vous est proposé par un rédacteur-invité, le chroniqueur Gilles M..

Synopsis :

Aurel le Consul (Aurel Timescu) est affecté pour ce volume 3 à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan. Dès son arrivée, il se présente à l’ambassadeur de France  mais l’accueil de celui-ci est glacial. Il informe Aurel de son désir de le renvoyer à Paris rapidement.
En s’informant un peu plus, Aurel découvre que l’épouse de l’ambassadeur, Marie-Virginie Delmas, 45 ans, vient de mourir dans des circonstances bizarres.  Elle aurait fait une chute  en réalisant un reportage photographique d’un château médiéval dans le territoire autonome Azerbaïdjanais du Nakhitchevan. En regardant sa  photo,  il lui promet de la venger.

Un anti-héros sympathique

Aurel  a des prédécesseurs dans les sagas  policières ou diplomatiques. On pense au Prince Malko Linge héros de la série de romans d’espionnage SAS écrite par Gérard de Villiers. Chaque aventure de SAS (Son Altesse Sérénissime) se déroule dans un pays précis qui fournit le cadre à des exploits palpitants mais autant Malko est sportif, élégant, séducteur autant Aurel est chétif, le plus souvent habillé de façon désuète, plus amateur de piano que de pistolet extra plat et méfiant voir terrorisé avec les femmes  séductrices.

Mais Aurel est débrouillard, acharné, sympathique. Il sait développer les relations amicales qui vont lui permettre d’avancer vers la vérité. 

Un héros  diplomate-détective, ridicule et génial à la fois à qui on souhaite de vivre plus de 200 aventures dans des villes et pays différents comme son collègue !

Le plaisir du dépaysement

Apres Conakry en Guinée et Maputo, capitale du Mozambique, l’histoire du livre le flambeur de la Caspienne se situe  à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, que nous suivons Aurel, spécialiste des affectations diplomatiques, dans des pays mal connus voir punitifs du point de vue des RH de la diplomatie Française.

Surprise !  Bakou s’avère une ville plutôt agréable. L’architecture  des vieux quartiers date du premier boom pétrolier, dans la deuxième partie du XIXe siècle donne un aspect “Petit-Paris haussmannien” au  centre-ville et les quais de la mer Caspienne constituent un lieu de promenade agréable.

Autres source de dépaysement et de découverte, le flambeur de la Caspienne  nous ouvre à la réalité du fonctionnement d’une ambassade et aux différentes occupations de son personnel. Par exemple, la visite d’une délégation de sénateurs, la description de leurs motivations et de leurs comportements, l’impact sur le quotidien du personnel de l’ambassade sont décrits avec justesse. Aurel sera faire des sénateurs ses alliés pour dévoiler la vérité sur le flambeur de l’ambassade.

Jean Christophe Rufin : un conteur qui sait nous charmer

L’intrigue progresse à partir des rencontres d’Aurel. Il y a donc de nombreux dialogues dans le roman qui rendent la lecture aisée et agréable. Le lecteur peut se divertir dans un récit qui, pour être léger, et souvent comique, n’en est pas moins documenté, sur les questions géopolitiques et sociales d’un pays, qui possède des frontières communes avec la Géorgie, l’Iran, la Russie et avec l’Arménie

L’auteur des flambeur de la Caspienne, comme apaisé, n’ayant plus rien à prouver, utilise son expérience de la vie diplomatique et des relations humaines pour nous divertir. Nous aimons l’imaginer continuer cet automne, isolé dans son chalet de montagne, jubiler avec Aurel. 

Nous serons donc au rendez-vous pour une nouvelle lecture très plaisante. Aurel apparait de plus en plus sympathique et nous attendons avec impatience sa prochaine nomination !   

En savoir plus :

  • Le flambeur de la Caspienne, Jean-Christophe Rufin, Flammarion, juin 2020, 322 pages, à partir de 13,99 euros.
Antoine Corte

Un commentaire

  1. Je l’ai lu par nostalgie. Je connais Bakou, j’ai aussi passé un mois de vacances au bord de la Caspienne, et je garde des souvenirs très agréables des hommes de là-bas qui savent faire la cour à une femme. J’ai retrouvé l’hôtel Intourist, les boulevards, l’odeur du naphte… C’est tout. Une description de la « cuisine » consulaire, sans intérêt. Beaucoup d’efforts pour faire rire le lecteur, avec un personnage caricatural. Beaucoup de remplissage, avec des phrases banales. Ce livre peut servir de manuel pour un écrivain débutant : comment faire un roman populaire sur un pays sans le connaître, en utilisant quelques schémas familiers et des clichés : pétrole, argent, mafieux, dissidence… Évidemment ! Karimov, le grand méchant, n’apparaît même pas dans le roman… C’est dire ! Rufin prétend que Gérard de Villiers voulait qu’il reprenne le S.A.S. Mais Gérard de Villiers connaissait toutes les ficelles du milieu qu’il décrivait ! Ce n’est pas du tout le cas de Rufin. Il faut savoir pénétrer à l’intérieur ! Gérard de Villiers savait le faire. Si au moins Rufin était un grand styliste… Mais non. Juste à la fin, il y a un passage sur Aurel, pas mal.

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