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[Interview] Vladimir de Fontenay, réalisateur de “Mobile Homes”

Dernière mise à jour : mai 25th, 2019 at 03:34 pm

“Quand on a fait le premier casting, Franck est venu avec des poulets et en T-shirt alors qu’il faisait -35 degrés”

Bulles de Culture : Comment as-tu choisi les comédiens de Mobile Homes ? Par exemple Imogen Poots (Green Room, Broadway Therapy) a une beauté épurée qui tranche de façon assez touchante avec le monde très dur dans lequel elle vit.

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Vladimir de Fontenay : Dans la vraie vie, elle avait quelque chose d’un peu clownesque, une façon de ne pas du tout se prendre au sérieux, très légère. Elle arrive à rire un peu de tout, elle appréhende les choses avec humour. Comme le personnage d’Ali allait vivre les choses au premier degré, de façon très frontale et rude, je trouvais intéressant qu’elle ramène de la vie. Je me suis dit qu’elle permettrait à Ali d’aborder les choses sans conscience d’elle-même, avec un détachement.
Pour Bone [NDLR : interprété par Franck Oulton], je ne voulais pas un enfant-acteur car ils travaillent souvent par mimétisme de ce qu’ils voient chez les adultes ou à la télévision. Je ne voulais pas non plus qu’il y ait une conscience trop grande du personnage : que ce soit un enfant traumatisé, battu, ou qu’il puisse avoir un jugement par rapport à la vie de ses parents. On a fait du casting sauvage, et je me suis dit que si on trouvait un enfant dans une ferme, on gagnerait beaucoup de temps. Il connaitrait les animaux, il se serait confronté au monde adulte dans le travail. Peut-être qu’il serait moins intimidable qu’un enfant qui aurait grandi en ville.

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On a trouvé Franck, qui vit dans une ferme où il y a 500 poulets. Quand on a fait le premier casting, il est venu avec des poulets et il était en t-shirt alors qu’il faisait -35 degrés. C’était un enfant qui était tout le temps dehors, hyper à l’aise avec les adultes. Pendant la préparation du film, pour le désinhiber et diminuer la peur du regard de l’autre, une comédienne, Margaux Vallé, est allée passer trois semaines à la ferme vivre avec lui, le filmer, lui faire faire des petits exercices. Ce qui est génial avec un enfant qui n’est pas entrainé à faire l’acteur, c’est que c’est une bombe à retardement sur un plateau. À chaque fois, il te ramène de la réalité. Il s’inspire du réel qui l’entoure tout le temps : un oiseau qui passe qu’il va regarder, un technicien qui se casse la figure et qui va le faire rire pendant la prise…

Zoé Klein

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