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Stronger affiche film

[Critique] “Stronger” (2017) : Force de reconstruction

Dernière mise à jour : avril 8th, 2021 at 12:50 am

Stronger de David Gordon Green a tenté la course aux Oscars mais même si sa prestation au Festival International du Film de Toronto 2017 a fait des remous, il n’a pas obtenu les nominations escomptées. La statuette dorée pour Jake Gyllenhaal, ça sera pour plus tard. La critique et l’avis de Bulles de Culture sur le film. 

Synopsis :

En ce 15 avril 2013, Jeff Bauman (Jake Gyllenhaal) est venu encourager Erin (Tatiana Maslany) qui court le marathon : il espère bien reconquérir celle qui fut sa petite amie. Il l’attend près de la ligne d’arrivée quand une bombe explose. Il va perdre ses deux jambes dans l’attentat. Il va alors devoir endurer des mois de lutte pour espérer une guérison physique, psychologique et émotionnelle.

Stronger, héros des temps modernes

Stronger fait parti de ces films traitant de faits divers contemporains. En cela, on trouve un petit air  de ressemblances avec les œuvres récentes de Clint Eastwood ou quand l’Amérique aime relater les parcours de ses héros modernes. On peut notamment citer Sully (basé sur l’histoire vraie de l’amerrissage d’un avion sur l’Hudson en 2009) ou Le 15h17 pour Paris (tentative d’attentat dans le Thalys en 2015). Ironie de l’agenda des sorties, le film de David Gordon Green sort d’ailleurs le même jour que ce dernier long-métrage. Mais de cette réalité à peine digérée, il en sort souvent hélas un traitement stéréotypé. Stronger n’échappe pas à la règle. On y voit des drapeaux américains flottant à en perdre de vue avec cette personnification de l’héroïsme très caractéristique. En effet, le personnage principal se retrouve malgré lui érigé comme modèle de l’Amérique moderne, là où il n’avait que pour seule velléité de séduire sa copine.

Un mélodrame trop cliché sur la reconstruction

David Gordon Green utilise les gros traits, assez clichés, pour incarner la pugnacité de son protagoniste. Il le dresse en métaphore d’une force collective contre le terrorisme. Du coup, le parcours initiatique de reconstruction est une sorte de mélodrame assez grossier sur la force de l’amour dans la reconstruction d’un être. On aura connu Jake Gyllenhaal plus investi. Il lui manque l’étincelle de son incarnation qui nous avait si convaincu dans Night Call (2014) ou La Rage au ventre (2015). Au niveau français, on a eu Patients de Grand Corps Malade et Mehdi Idir qui parlait de reconstruction avec plus de pudeur. A côté, Stronger n’a pas cette force dramatique, expliquant peut-être poruquoi a été boudé dans diverses cérémonies de prix.

En savoir plus :

  • Date de sortie France : 07/02/2018
  • Distribution France : Metropolitan FilmExport
Antoine Corte

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