Sur Bulles de Culture, art, cinéma, littérature, musique, spectacles, télévision... chaque jour, la culture sort de sa bulle.
Red Sparrow de Francis Lawrence affiche

Critique/ “Red Sparrow” (2018) : l’oiseau en cage

Dernière mise à jour : novembre 22nd, 2020 at 12:18 am

Après son adaptation de la célèbre trilogie de Suzanne Collins, Hunger Games (2013-2015), le réalisateur Francis Lawrence revient avec un film d’espionnage où une fois de plus, Jennifer Lawrence tient le rôle-titre. Red Sparrow aura-t-il le même succès ? L’avis et la critique film de Bulles de Culture.

Synopsis :

Une jeune ballerine (Jennifer Lawrence), dont la carrière est brisée nette après une chute, est recrutée contre sa volonté par les services secrets russes. Entraînée à utiliser ses charmes et son corps comme des armes, elle découvre l’ampleur de son nouveau pouvoir et devient rapidement l’un de leurs meilleurs agents. Sa nouvelle cible est un agent infiltré de la CIA en Russie (Joel Edgerton). Entre manipulation et séduction, un jeu dangereux s’installe entre eux.

Guerre froide entre les États-Unis et la Russie : l’éternel cliché ?

Adapté du roman Le Moineau rouge de Jason Matthews, le film Red Sparrow met en scène la sempiternelle dualité entre la Russie et les États-Unis d’Amérique qui existe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Mais l’œuvre est-elle une succession de caricatures ou bien l’expression d’un scénario original ?

Malheureusement, la trame de Red Sparrow est un peu convenue : les sentimentalistes Américains, prêts à tout sacrifier pour aider leurs partenaires, contre les froids patriotes russes, ne reculant devant rien pour défendre les intérêts de leur pays. Le scénario suit donc une logique traditionnelle mais est-il pour autant caricaturale ?

En un sens oui. Le personnage interprété par Jennifer Lawrence (Mother, 2017 ; Passengers, 2016) est une femme talentueuse qui évolue dans les hautes sphères protégées du Bolchoï, où un cygne blanc pouvant prendre son envol à tout instant. Mais elle s’aperçoit rapidement que ses impressions de libertés ne sont qu’une façade. Elle n’est en réalité qu’un oiseau en cage qui cherchera son émancipation tout au long du film.

Red Sparrow de Francis Lawrence (Hunger Games – La révolte : Partie 2, 2015) diffuse donc l’idée que chaque Russe est un pion de l’échiquier, au service de l’intérêt supérieur du Roi, de la patrie. L’individu n’existe pas, uniquement le bien commun. L’Amérique elle, est un sauf-conduit, la garantie d’une liberté innée…

Malgré tout, lorsque l’on regarde l’actualité géopolitique actuelle, on pourrait se demander qui emprunte à la caricature : la fiction ou la réalité ?

Red Sparrow : un jeu d’acteurs au service de l’intrigue

Certes, le socle sur lequel repose Red Sparrow est sans surprise. Mais l’œuvre de Francis Lawrence possède des qualités. Dans un premier temps, son atmosphère. Le film est une véritable mosaïque dont les tesselles empruntent au splendide et au sombre, donnant une ambiance morne et voilée ponctuée d’éclatant. Le spectateur sera probablement emporté par ce savant mélange des images, mais également par l’intrigue qui tient en haleine jusqu’à la fin du film.

Mais surtout, le jeu des acteurs principaux donne de la crédibilité à ce scénario ordinaire. Aucune fausse note dans les interprétations de Jennifer Lawrence, Joel Edgerton (Jane Got A Gun, 2015 ; Exodus: Gods and Kings, 2014) et Matthias Schoenaerts (Danish Girl, 2015 ; De rouille et d’os, 2012) qui rendent convainquant les manipulations au cœur de l’intrigue.

Notre avis ?

Red Sparrow est un film que l’on aurait aimé plus transgressif, mais la mise en scène du secret reste un filon prolifique pour la fiction.

En savoir plus :

Pierre L.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.