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AFFICHE PLAIRE, AIMER ET COURIR VITE de Christophe Honoré film cinéma

Critique Cannes 2018 / “Plaire, aimer et courir vite” : douceur violente d’une histoire d’amour intimiste

Dernière mise à jour : décembre 1st, 2021 at 10:53 am

Plaire, aimer et courir vite, le film de Christophe Honoré avec Vincent Lacoste, Pierre Deladonchamps et Denis Podalydès est en compétition officielle au Festival de Cannes 2018. L’œuvre sort dans les salles de cinéma en France le 10 mai. L’avis et la critique film de Bulles de Culture. 

Synopsis :

1990. Arthur (Vincent Lacoste) a vingt ans et il est étudiant à Rennes. Sa vie bascule le jour où il rencontre Jacques (Pierre Deladonchamps), un écrivain qui habite à Paris avec son jeune fils. Le temps d’un été, Arthur et Jacques vont se plaire et s’aimer. Mais cet amour, Jacques sait qu’il faut le vivre vite.

Plaisir, aimer et courir vite : notre avis sur ce film vu au Festival de Cannes en 2018

Christophe Honoré livre ici un film à l’esthétique superbe. Il nous avait habitués à cette lumière si particulière notamment dans Les Chansons d’amour (2007) ou Les Biens-aimés (2011).

Dans Plaire, aimer et courir vite, il utilise son ambiance bleutée si caractéristique pour recréer l’univers de l’année 1993. Ce moment, pas si lointain, est bien singulier. La maladie du Sida y fait encore des ravages. Pourtant, le syndrome, toujours stigmatisé homosexuel, commence à rentrer dans les mœurs. La parole se libère et les hommes, ou les femmes, entre eux/elles, commencent à pouvoir s’aimer.

Le choix du réalisateur est de développer deux personnages très singuliers.

L’un, Arthur, résolument désinvolte, sort avec des femmes pour son confort mais tombe amoureux de garçons. Il est passionné de littérature.

L’autre, Jacques est totalement assumé. Il sort dans le milieu gay et s’aguiche d’une pluralité d’amants. Il est pourtant un écrivain émérite à la culture débordante. Il est néanmoins porteur du Sida.

La condescendance et la finesse des deux vont se réunir autour d’une scène ultra-référencée dans laquelle le futur couple se rencontre dans une séance de La Leçon de piano (Jane Campion).

Christophe Honoré va ainsi faire de son Plaire, aimer et courir vite un hommage au monde artistique, en citant également François Truffaut, en reprenant la chanson Les Gens qui doutent d’Anne Sylvestre ou en faisant lire du Walt Whitman.

Une œuvre intimiste

Cependant, le film  laire, aimer et courir vite est avant tout une œuvre intimiste, loin des combats d’Act Up qui n’est qu’évoqué. Cette histoire d’amour impossible rend bouleversant les propos de Christophe Honoré. 

La construction d’une idylle apparait impossible avec cette échéance mortuaire. Pire, c’est cette volonté de Jacques de ne plus aimer qui rend bouleversant le propos du film. Pourtant, le cœur est parfois plus fort que la raison et le personnage craquera, s’offrant une dernière idylle.

Le style du réalisateur est toujours bien là. En effet, il garde un scénario très verbeux aux longues tirades.

De même, il utilise à plein les scènes métaphoriques, comme celle du bain où Jacques se souvient de son amant décédé.

Il reste enfin pour incarner cette tragédie shakespearienne deux acteurs fabuleux avec chacun sa personnalité.

Vincent Lacoste, toujours un brin Beaux Gosses, devient l’icône d’un cinéma plus exigeant.

Tandis que Pierre Deladonchamps tient un rôle superbe pour lequel on évoque déjà un Prix d’interprétation au Festival de Cannes 2018.

Notre avis ?

Plaire, aimer et courir vite, c’est la douceur violente d’une histoire intimiste, accompagnée d’une démarche artistique assumée.

En savoir plus :

  • Date de sortie France : 10/05/2018
  • Distribution France : Ad Vitam
Antoine Corte

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