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The Assassin et Chronic affiches films cinéma
Festival de Cannes 2015

[Critiques Cannes 2015] “The Assassin” & “Chronic”

Dernière mise à jour : août 4th, 2019 at 11:41 pm

Une vague mélancolique s’empare du Festival de Cannes. On arrive à la fin. Les couloirs se vident, les cannois reprennent peu à peu leurs petites habitudes, la gare est bondée. En compétition, on découvre deux films dont les sujets ne sont pas là pour redonner de la gaieté. Ah, nostalgie, quand tu nous tiens… Les avis et critiques films de Bulles de Culture sur The Assassin (聶隱娘) du taïwanais Hou Hsiao-Hsien et Chronic du mexicain Michel Franco.

The Assassin, magnifique mais soporifique

The Assassin - image
© Spot Films

Synopsis :

Dans la Chine du 9e siècle, Nie Yinniang (Shu Qi) a été élevée par la communauté des Assassins pour devenir une véritable justicière. A son retour en famille après des années d’exil, on lui donne pour mission de tuer le gouverneur d’une province dissidente, également l’homme qu’elle aime. Elle est alors confronter à un choix crucial.

La mise en scène est absolument spectaculaire. Le film The Assassin est une peinture sur soie sublime durant toute sa durée. On y voit des paysages luxuriants avec des couleurs magnifiques. Les décors et les costumes sont sublimés. On retrouve également cette longue tradition des films d’arts-martiaux avec des chorégraphies millimétrées et dignes d’un Tigre et dragon.

Pourtant, fatigué par cette quinzaine, on a du mal à tenir sur cette longue intrigue complètement effilée et qui manque cruellement de rythme. Les plans sont longs, sans action.

Le choix du réalisateur est donc clairement de faire passer le visuel avant le scénario. The Assassin est une proposition intéressante qui mériterait quelque chose au palmarès.

Chronic, fin de vie

Chronic - image
© D.R.

Synopsis :

David (Tim Roth) s’occupe de personnes en phase terminale. Avec certains de ses clients, il noue des relations d’amitié qui dépassent le simple cadre professionnel.

Profondément dur et touchant, Chronic distille énormément d’émotions. On est tout d’abord ému par la complexité des situations que le protagoniste a à gérer. Il est confronté toute la journée à la mort sans jamais flancher. La fin de vie est éminemment compliquée, surtout quand le patient indique qu’il préfère la mort à la souffrance.

On est également marqué par la construction du personnage de David. En lui donnant un passé douloureux, le scénariste construit sa caractérisation sur une base solide. Il permet au spectateur de se projeter en lui et de l’accompagner dans sa reconstruction.

Enfin, toujours sur le fil du rasoir dans la relation soignant-patient, l’affection est de mise. Elle est même parfois ambiguë entre les deux. L’intrigue de Chronic joue beaucoup sur ces non-dits parfois gênants.

La caméra est tremblante, comme si le réalisateur manifestait de l’émotion à travers son image. Elle filme un Tim Roth absolument divin qui mériterait haut la main un prix d’interprétation.

Plus que deux films de la compétition avant de pouvoir donner un pronostic, la tension commence à être palpable…

En savoir plus :

Antoine Corte

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