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Critique / "Rogue One: A Star Wars Story" (2016) : ils visèrent la Lune pour nous faire atterrir dans les étoiles 1 image

Critique / “Rogue One: A Star Wars Story” (2016) : ils visèrent la Lune pour nous faire atterrir dans les étoiles

Dernière mise à jour : décembre 25th, 2021 at 09:41 pm

Walt Disney Studios et Lucasfilm ont-ils eu raison d’offrir pour Noël ce nouvel opus au 7ème art ? Rogue One: A Star Wars Story de Gareth Edwards dévoile les plans de l’Étoile de la Mort de l’infâme Empire. Vous pourrez en coiffer votre sapin car… elle resplendit ! L’avis et la critique film de Bulles de Culture sur ce nouvel opus de la franchise Star Wars

Synopsis :

Rogue One: A Star Wars Story nous entraîne aux côtés d’individus ordinaires qui, pour rester fidèles à leurs valeurs, vont tenter l’impossible au péril de leur vie. Ils n’avaient pas prévu de devenir des héros, mais dans une époque de plus en plus sombre, ils doivent absolument dérober les plans de l’Étoile de la Mort, l’arme de destruction ultime de l’Empire.

Il s’est écoulé une génération entre Star Wars : Un nouvel espoir (1977) et La revanche des Sith (2005)Rogue One: A Star Wars Story vient s’immiscer dans les 28 ans d’une histoire d’amour folle entre les cinéphiles et l’œuvre de George Lucas. Ce bel opus réalisé par Gareth Edwards (Godzilla, 2014) captivera tout le monde, de celui qui porte un pyjama Wookiee depuis sa tendre enfance au néophyte dépucelé par Star Wars : Episode VII – Le Réveil de la Force (2015). Les puristes, quant à eux, seront soumis à un vrai dilemme…

La racine du Mal

Rogue One : a Star Wars story image 5
© Lucas Films

L’intrigue des six premiers épisodes est construite sur les déboires d’une lignée, les Skywalker, dont les membres possèdent un don exceptionnel : celui de maîtriser la Force. Dans ce prologue de l’épisode IV, c’est la famille Erso qui se trouve dans les nœuds de l’histoire.

Tout d’abord, la protagoniste de l’œuvre. Jyn Erso interprétée par Felicity Jones (Inferno, 2016) est une jeune femme impétueuse et insoumise qui va se joindre à l’Alliance Rebelle pour entreprendre une mission désespérée : récupérer les plans de l’Étoile de la Mort, arme titanesque de l’Empire. Mais au-delà de la défense de ses convictions, Jyn y voit un moyen de retrouver son père, Galen Erso créateur de l’astre sombre.

Galen Erso, interprété par Mads Mikkelsen (La chasse, Casino Royal) est un brillant scientifique ainsi qu’un théoricien hors pair. Il travaille sur ce projet funeste sous l’œil attentif du Directeur Orson Krennic (Ben Mendelsohn).

On retrouve donc dans Rogue One: A Star Wars Story l’âme des précédents épisodes. Dans le but de sauver sa famille, le père est contraint au sacrifice et à faire de sombres choix. Jyn doit alors composer avec cet héritage pour tracer sa destinée. Le poids du passé est alors pesant.

Rogue One: A Star Wars Story : une contrainte au service d’un mythe

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© Lucas Films

Est-ce un choix de Gareth Edwards d’user d’une recette qui a fait ses preuves pour ce Rogue One: A Star Wars Story ?

Sans doute.

Cette gourmandise n’est pas sans déplaire. Outre d’offrir une cohérence, les ingrédients exploités par le réalisateur offre un brin de nostalgie, dont la dégustation y est plus savoureuse et pérenne qu’avec Star Wars, épisode VII – le Réveil de la Force de J. J. Abrams.

Certes, Gareth Edwards a pris la liberté de ponctuer son film de quelques exotismes confirmant l’entrée dans l’ère Disney. Il apporte par ailleurs, de nouvelles épices en nous faisant goûter à de tout nouveaux personnages :

  • pour commencer, l’officier Cassian Andor respecté au sein de l’Alliance. Un personnage déterminé pourvu d’une grande intelligence, incarné par Diego Luna (Blood Father, Harvey Milk) ;
  • Donnie Yen interprète Chirrut Îmwe un moine aveugle capable de lire dans le cœur de ceux qui l’entourent. Il incarne cette foi en la Force ;
  • ensuite, le symbole de la repentance est symbolisé par le personnage de Bodhi Rook (Riz Ahmed), un pilote de vaisseau de transport qui travaille pour l’Empire ;
  • et enfin, l’indispensable robot K-2SO que nous vous laisserons découvrir !

Certains y verront des analogismes aux précédents épisodes. J’y décèle une touche personnelle respectant son ascendance.

En choisissant cette période de la saga qui s’intercale entre les épisodes III et IV, le réalisateur est astreint à la fidélité du décor. L’atmosphère du 4e opus est recréée avec précision, notamment avec la présence de visages familiers. Ces rétrospectives séduiront et raviront les adorateurs du premier âge. La force du film réside dans cette loyauté envers l’ambiance créée par George Lucas.

L’apothéose de l’intrigue n’étant aucunement mystérieuse, on peut alors se demander l’utilité de Rogue One: A Star Wars Story. Est-ce de la pellicule imprégnée dans un dessein lucratif ?

George Lucas, sur les traces de Ian Fleming ?

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© Lucas Films

La reprise de cet imaginaire par Walt Disney augure un destin qui suit les pas de James Bond : une série de films.

L’émerveillement risque-t-il de s’estomper ? La lassitude nous envahira-t-elle ?

La Force suscite un état quasi orgasmique chez les spectateurs. Le plaisir renaît chaque fois que le sabre laser est brandi. Et si chaque nouvel épisode nous propose ce sentiment, comme celui provoqué par Rogue One: A Star Wars Story, alors nous récidiverons et nous nous réinstallerons sur les fauteuils rouges. Et si les nouveaux opus laissent une libre créativité aux prochains réalisateurs, chacun pourra y apporter sa pierre à l’édifice. Il appartiendra alors aux spectateurs de construire sa propre opinion, la difficulté étant d’accepter les innovations, fer de lance d’un écart aux origines.

Voulons-nous une impertinente nouveauté ou une puritaine continuité ?

Il faudra choisir.

En savoir plus :

Pierre L.

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