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Critique / “Kursk” (2018) de Thomas Vinterberg : le péché d’orgueil

Dernière mise à jour : octobre 14th, 2021 at 09:11 pm

Après la réalisation de La Chasse (2012) où Mads Mikkelsen interprétait un instituteur faussement accusé d’attouchement sur une de ses élèves, Thomas Vinterberg revient avec le long métrage Kursk pour aborder un sujet tout aussi contemporain, le naufrage du sous-marin nucléaire russe K-141 Koursk, avec Léa Seydoux et Matthias Schoenaerts en tête d’affiche. L’avis et la critique film de Bulles de Culture

Synopsis :

KURSK relate le naufrage du sous-marin nucléaire russe K-141 Koursk, survenu en mer de Barents le 12 août 2000. Tandis qu’à bord du navire endommagé, vingt-trois marins se battent pour survivre, au sol, leurs familles luttent désespérément contre les blocages bureaucratiques qui ne cessent de compromettre l’espoir de les sauver.

Re-situons le contexte : le naufrage du sous-marin nucléaire K-141 Koursk survient pendant l’été en 2000. A ce moment là, Vladimir Poutine est fraîchement élu président de la Fédération de Russie en mars de la même année, et se repose paisiblement dans sa Datcha de la Mer Noire. Bien que Kursk ne soit pas un film géopolitique, Thomas Vinterberg (La communauté, 2016 ; Loin de la foule déchaînée, 2015 ; La Chasse, 2012) tente de raconter de manière objective les épreuves des sous-mariniers, pris au piège de cette carcasse suite aux explosions, ainsi que la gestion de la catastrophe par le Kremlin.

Kursk, une œuvre instructive

Kursk Léa Seydoux Matthias Schoenaerts critique film avis
© Europacorp

Cet événement qui a ému le monde entier est peut-être peu connu, voire oublié. La raison ? A la date de ce drame, les smartphones n’existent pas : aucune notification nous a averti de la catastrophe. Seuls le journal télévisé de notre tube alors encore majoritairement cathodique, les ondes ou autre journaliste nous tiennent informés. Un temps lointain où internet se démocratise progressivement dans les domiciles.

Le film Kursk, réalisé par Thomas Vinterberg, est une belle œuvre. Avec cette histoire inspirée du récit chronologique du livre Sauvez le Kursk ! de Robert Moore, publié en France aux éditions de l’Archipel en 2018, les spectateurs peuvent suivre la gestion par la Fédération Russie d’un événement prenant une dimension internationale où dissimulation, sauvegarde des apparences sont de mises. Une conduite pour préserver un prestige perdu au détriment des hommes et des familles, dont la détresse est communicative et palpable durant toute la projection.

Une dimension dramatique judicieusement dosée

Kursk Colin Firth critique film avis photo
© Europacorp

Le long métrage Kursk met habilement en scène l’orgueil de l’Etat de Russie et ses tentatives exagérées pour camoufler ses insuffisances. Et afin d’apporter une dimension dramatique à son œuvre, le réalisateur Thomas Vinterberg fait jouer devant sa caméra Matthias Schoenaerts (Frères Ennemis, 2018; Red Sparrow, 2018; The Danish Girl, 2015; De rouille et d’os, 2012) et Léa Seydoux (Juste La Fin du Monde, 2016; 007 Spectre, 2015; La Belle et la Bête, 2014) qui interprètent un jeune couple, parents d’un jeune garçon et dans l’attente d’un second. La finesse de leur jeu assoit une crédibilité supplémentaire au film.

Les spectateurs seront également ravis de retrouver Colin Firth (Le Jour de mon retour, 2018; Mamma Mia! Here We Go Again, 2018; Kingsman: Le Cercle d’or, 2017) et Peter Simonischek, apprécié dans le film Toni Erdmann (2016).

La volonté de construire le scénario sur les faits et sur une base objective est appréciable. Elle laisse le spectateur contempler un drame cinématographique sans tomber dans le manichéisme perpétuel.

En savoir plus :

Pierre L.

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