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[Critique] “L’Autre Rio” (2018) d’Émilie Beaulieu-Guérette

Dernière mise à jour : mars 25th, 2019 at 12:27 pm

Les Jeux Olympiques de Rio se sont déroulés en 2016. Deux ans seulement mais cela semble déjà très loin. Avec le long métrage documentaire L’Autre Rio, la réalisatrice Québécoise Émilie Beaulieu-Guérette a posé son regard d’anthropologue sur la vie des habitants pendant cet évènement mondial. L’avis et la critique film de Bulles de Culture.

Synopsis :

Rio de Janeiro, Août 2016. Les Jeux Olympiques d’été battent leur plein. À quelques pas du stade Maracanã, mais bien loin de l’attention internationale, une communauté de déshérités s’invente un quotidien dans un immeuble désaffecté. Malgré la misère, la violence des gangs et la militarisation du quartier, les occupants survivent avec ingéniosité et résilience. Ignorée par les reportages sensationnalistes, leur parole digne et généreuse témoigne d’un monde, où la réalité d’aujourd’hui s’estompe derrière les aspirations de demain.

L’Autre Rio : deux mondes parallèles

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© Extérieur Jour

Deux mondes parallèles, c’est exactement ce que montre L’Autre RioD’un côté, un village olympique construit pour des sportifs qui ne font que passer. De l’autre, des habitants vivant dans des conditions inimaginables mais qui s’efforcent de garder leur dignité. À quelques mètres l’un de l’autre, l’opulence et la pauvreté. Avec comme arbitre, les autorités qui s’assurent que telles des parallèles, ils ne se croisent jamais. Il faut absolument les cacher au reste du monde qui a alors une vue imprenable sur les feux d’artifices. Émilie B. Guérette nous éclaire sur le quotidien de ces oubliés.

Deux chemins qui se croisent, une histoire de confiance

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© Extérieur Jour

La vie et la mort se croisent souvent à IBGE (Institut brésilien de géographie et de statistiques). On se doute bien et on l’entend à certains moments dans L’Autre Rio, la mort rôde dans la cité. Qu’elle soit due à l’insalubrité, à la violence physique, à la drogue ou à une balle perdue. On aime cependant le choix d’Émilie B. Guérette de n’en montrer que quelques bribes. Et ce même si elle aurait voulu en montrer plus, elle n’aurait pas pu…

La direction prise par la réalisatrice est claire, tout comme sa position vis-à-vis du sujet. Et c’est sans doute son regard d’anthropologue qui nous aide à comprendre la psychologie de ceux qui vivent dans cette cité. Ce regard qui fait le choix du bon échantillonnage de cette population et permet d’en connaître les multiples facettes. Qui sont-ils ? Comment en sont-ils arrivés là ?  On s’aperçoit bien vite que toutes ces personnes ont très souvent une chose en commun et en relation avec leur enfance. On constate que chacun appréhende différemment l’environnement selon son origine. Et on se dit surtout que la réalisatrice a du mérite d’avoir pu recueillir leur parole car s’il y a une chose qu’un environnement violent crée intrinsèquement, c’est la méfiance….

De la beauté au milieu des ordures

Par son approche singulière, loin des histoires de cartels et de médailles d’or, L’Autre Rio vaut donc la peine d’être vu. Au-delà de cette souffrance sous-jacente, omniprésente, L’Autre Rio est plein d’instants de pure beauté, et même si cela fait effectivement cliché que ce soient encore les enfants les plus concernés par ce qu’elle dénonce. Émilie B. Guerette nous attache à ces “personnages”. Ce ne sont pas les ordures dont on se souvient à la fin de la projection mais de la beauté de tous ces êtres humains…

En savoir plus:

  • Date de sortie France : 10/10/2018
  • Distribution France : Extérieur Jour
Fanny N.

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