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Call Me By Your Name affiche film

Critique / “Call Me By Your Name” (2017) : Luca Guadagnino a la pêche

Dernière mise à jour : novembre 18th, 2022 at 09:19 am

Call Me By Your Name de Luca Guadagnino est en pleine course pour les Oscars. Ce film, adapté du livre d’André Aciman, traite des premières amours d’un jeune italien dans les années 1980. Ces frasques gays passionnelles sortent au cinéma le mercredi 28 février 2018 en France. L’avis et la critique film de Bulles de Culture.

Synopsis :

Été 1983. Elio Perlman (Timothée Chalamée), 17 ans, passe ses vacances dans la villa du XVIIe siècle que possède sa famille en Italie à jouer de la musique classique, à lire et à flirter avec son amie Marzia (Esther Garrel).

Son père, éminent professeur spécialiste de la culture gréco-romaine, et sa mère, traductrice, lui ont donné une excellente éducation, et il est proche de ses parents. Sa sophistication et ses talents intellectuels font d’Elio un jeune homme mûr pour son âge, mais il conserve aussi une certaine innocence, en particulier pour ce qui touche à l’amour.

Un jour, Oliver (Armie Hammer), un séduisant Américain qui prépare son doctorat, vient travailler auprès du père d’Elio. Elio et Oliver vont bientôt découvrir l’éveil du désir au cours d’un été ensoleillé dans la campagne italienne qui changera leur vie à jamais.

Call Me By Your Name, contemplation et lenteurs pour parler d’amour

En 2016, Luca Guadagnino proposait sa vision de l’amour au cinéma avec A Bigger Splash, remake de La Piscine. D’une manière extrêmement contemplative, il s’attachait aux frasques amoureuses d’une rock star, interprétée par Tilda Swinton, en proie aux désirs avec Matthias Schoenaerts et à la jalousie avec Dakota Johnson.

Call Me By Your Name reprend les thèmes d’un réalisateur qui aime avant tout parler de sentiments. Le cinéaste italien s’isole cette fois-ci dans sa campagne natale pour raconter les premiers émois amoureux d’un jeune homme gay.

Les découvertes du jeune Elio sont sensoriels lorsqu’à la vue d’Oliver, il découvre l’ampleur de sa sexualité. De ce fait, la mise en scène se calque sur cette initiation à la passion pour adopter un rythme posé. On est résolument dans une mise en scène d’ambiance.

A ce rythme, il est vrai qu’on se sent bien dans cette contrée italienne. On est un peu comme en vacances avec un décor mettant en valeur cette verdure estivale au sein d’une grande villa.

En amour, on le sait, il ne faut jamais brusquer… Néanmoins, Call Me By Your Name aurait pu donner un coup d’accélérateur au sein d’une narration résolument descriptive.

En cela, Luca Guadagnino reste enfermé dans un style qu’il avait déjà largement mieux exploré dans A Bigger Spash. Cette séduction par la caméra a des petits airs de Terrence Malick.

Néanmoins, on tombe avec ce film dans les travers de la redondance. D’autant que les explorations d’un amour juvénile peuvent lasser par son côté niaiseux et le côté novice du personnage principal ne peut pas tout expliquer.

C’est un peu l’indigestion de pêches quand il décide de s’astiquer dans une scène qui renvoie à l’épisode de la tarte aux pommes d’American Pie.

Timothée Chalamet, grande révélation du film

Call Me By Your Name arrive cependant à avoir ses petits rayons de soleil.

C’est bien sûr avec la brillante interprétation de l’acteur Timothée Chalamet, la grande révélation du film, que le film va particulièrement émouvoir. Les larmes du comédien, nommé au Oscars, appellent la compassion et laissent en empathie.

De même, Luca Guadagnino prouve ses talents de direction d’acteurs lors d’une scène grandiose où le père, joué par Michael Stuhlbarg, explique à son fils la passion magique de l’amour. L’acteur irradie de nostalgie, laissant rejaillir dans nos esprits les doux traits d’un Robin Williams réincarné.

Autre gros point positif de Call Me By Your Name, c’est évidemment la musique avec quelques chansons très poétiques composées par Sufjan Stevens, dont Mystery of Love, parfaite pour les soirées lounge d’hiver.

Notre avis ?

Call Me By Your Name n’est certes pas à la hauteur du buzz dont il fait l’objet depuis quelques semaines avec sa course acharnée vers des prix à Hollywood. Le film, lent et parfois laborieux, a cependant une grâce qui mérite d’être saluée.

En savoir plus :

Antoine Corte

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