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Alien Covenant affiche critique film cinéma

Critique / “Alien: Covenant” (2017) de Ridley Scott : les origines du mal

Dernière mise à jour : octobre 5th, 2020 at 11:48 am

Cinq ans après Prometheus (2012), Ridley Scott nous replonge dans un espace hostile avec Alien: Covenant. Autant dire qu’on frétille à l’idée de retrouver les monstres à bave, mais aussi de savoir ce que sont devenus les survivants. Pour Ridley Scott et David l’androïde, est-ce un retour gagnant ? La critique et l’avis film de Bulles de Culture. 

Synopsis :

Les membres d’équipage du vaisseau Covenant, à destination d’une planète située au fin fond de la galaxie, découvrent ce qu’ils pensent être un paradis intouché. Il s’agit en fait un monde sombre et dangereux, cachant une menace terrible. Ils vont tout tenter pour échapper.

Un scénario (un peu) attendu

Alien: Covenant critique film photo
© 20th century fox

Si on a vu tous les films de la série Alien, on sait que des gens, scientifiques et/ou aventuriers vont mourir.  Aussi simple que dans Highlander, on sait qu’il n’en restera qu’un. Comme dans tout film d’horreur, on tire un malin plaisir à deviner celui qui va y passer en premier

Avec Alien: Covenant, on sait aussi que les méchants sont de grosses bêbêtes au crâne allongé qui bavent, se développent à l’intérieur de vous et n’ont même pas la décence de sortir gentiment du milieu d’incubation que vous devenez.  Tout ça avant d’aller dévorer vos coéquipiers ! Jusque-là, rien de nouveau donc sous les cocotiers. Sauf que Ridley Scott, étant revenu aux manettes de sa création datant de 1979, s’est mis en tête de nous expliquer le pourquoi du comment. Cela a commencé, presque mollement avec Prometheus (2012). Puis, nous ayant intentionnellement laissé sur notre faim, il vient nous achever avec Alien: Covenant.

Qui est à l’origine de tout ça ?

Il ne faut pas avoir inventé le fil à couper le beurre pour deviner rapidement ce qu’il en est.

Y a-t-il des développements surprenants ?

Pas vraiment.

Mais limiter Alien: Covenant à un banal film d’horreur serait totalement injuste pour son réalisateur Ridley Scott.

Alien: Covenant : la Rolls-Royce des films d’horreur

Alien: Covenant critique film photo
© 20th century fox

Ce n’est pas parce que l’histoire est attendue qu’elle doit être bâclée. À défaut de nous surprendre réellement au niveau du scénario, Ridley Scott reste un grand homme de cinéma et ça se voit. Qu’il s’agisse des scènes dans l’espace ou de l’animation des monstres, le réalisateur qui était en avance sur son temps en 1979, utilise parfaitement les outils modernes pour raconter son histoire.

Alien: Covenant est dans le futur, mais utilise des références modernes, notamment une passée dans la culture populaire, soit un clin d’œil presque inévitable à une autre franchise où se disputent côtés clair et obscur (hommage à George Lucas ?). Des côtés clair et obscur comme la lutte qui oppose Michael Fassbender à… Michael Fassbender. Une confrontation habilement représentée, le réalisateur faisant le choix judicieux non pas de recourir à des techniques sophistiquées mais à un jeu d’ombres et de lumières. Il démontre ainsi sa maîtrise de l’exercice.

Il faut dire Ridley Scott fait partie d’une génération de précurseurs. Des réalisateurs qui  nous ont livré tant de pépites qu’Hollywood, telle la tournée des Stars 80, se fait maintenant de l’argent sur notre nostalgie de ces films-là, à coup de reboots, de prequels et de sequels.

D’ailleurs, seule l’idée de faire partie de la saga de son adolescence peut expliquer la présence, plus que furtive, de James Franco dans le film.  Alors, aussi bien réalisés qu’ils soient, on peut se poser la question de savoir si Prometheus et Alien: Covenant étaient nécessaires…

Histoire d’un créateur et de son œuvre

Alien: Covenant critique film photo
© 20th century fox

Alors oui, il y a de l’horreur, du gore, mais non, Alien: Covenant n’est pas et ne pourra jamais être que cela.

Pourquoi ?

Parce que Ridley Scott, à l’instar d’un George Miller avec la saga Mad Max a réussi à créer un monde, un univers futuriste dont il a soigneusement défini tous les détails et dont l’imagerie et si forte qu’après lui, d’autres ont bien essayé mais pas forcément réussi à la retranscrire. C’est peut-être aussi cela qui l’a poussé à revenir. Responsable de cette création, il revient en achever le cycle, en nous livrant lui-même les origines du mal. Il est par ailleurs intéressant de trouver un parallèle entre le réalisateur et ce film.

Alien: Covenant critique film photo
© 20th century fox

En effet, à l’origine de toutes ces morts, il y a un créateur qui lui aussi veille sur ses œuvres. Reprenant ainsi les choses en main, on pourrait imaginer que  Ridley Scott lance un message sur les responsabilités humaines. Avec un accent particulier sur les dérives qui en découlent. Ainsi, Prometheus et Alien: Covenant parlent de manipulations génétiques qui ont dégénéré alors même que  Ridley Scott est a priori le champion pour créer des mondes où la foi ne fait pas loi.

Serait-il en fait un fervent chrétien désireux de mettre les hommes en garde contre les dangers de se prendre pour Dieu ?

Quelle que soit la réponse, le cinéaste Denis Villeneuve a tout intérêt à présenter une copie propre sur Blade Runner 2049. Le créateur veille…

En savoir plus:

Fanny N.

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