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Aferim! - poster

Aferim!, ce cinéma venu d’ailleurs

Dernière mise à jour : avril 5th, 2019 at 01:33 am

Aferim! - posterFort de son Ours d’argent à la dernière Berlinale, Aferim! de Radu Jude est sorti sur nos écrans début août. Bulles de Culture vous explique pourquoi il ne faut surtout pas manquer ce film roumain !

Synopsis : Au milieu du 19ème siècle, Un policier et son fils sont embauchés par un riche propriétaire pour ramener un esclave en fuite afin qu’il reçoive un châtiment exemplaire pour avoir séduit sa femme. La course poursuite va être semée d’embuches.

Une œuvre sarcastique et enjouée….

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© Eurozoom
Le marketing autour du film ne s’est pas trompé. L’œuvre est présentée au grand public comme étant un héritage roumain de Django Unchained de Quentin Tarantino. Il faut dire que Aferim ! en porte tous les traits. Le sujet des deux films est centré sur la persécution d’une communauté.

Pour Quentin Tarantino, c’est la traite des noirs alors que Radu Jude évoque le comportement xénophobe envers les Roms. Mais au-delà de cette similitude, on retrouve également dans l’œuvre roumaine tout le sarcasme et le dynamisme inhérent à la cinématographie du réalisateur de Pulp fiction.

On pense notamment à la scène où le protagoniste explique qu’il est normal que le mari porte une correction sévère à sa femme lorsque celle-ci n’est « sage », tout en devant prendre en considération le degré de sottise de cette dernière.

L’œuvre du cinéaste roumain est également enjouée et dynamique. On se prend à danser sur la musique tzigane au moment où les héros s’abreuvent dans une auberge animée. On n’est alors pas très loin d’une ambiance à la Emir Kusturica.

… pour un message tragique sur la persécution des Roms

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© Eurozoom

Pourtant, derrière cette plaisante satire, le film cache une critique acerbe de la situation actuelle en Roumanie où le peuple Roms continue d’être persécuté par les autochtones. On ne semble guère avoir évoluer dans la société moderne où ces « parias » sont toujours ridiculisés et mis à mal sur la place publique, à la manière de la scène de castration dans le film.

Le réalisateur n’est pourtant pas moralisateur dans son oeuvre. Il essaye d’être un témoin des évènements passés pour en faire une comparaison avec le présent. Pour ce faire, il appuie son récit sur des ouvrages historiques de l’époque décrivant le système politique en Roumanie.

Une image superbe

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© Eurozoom

Devant la portée sociologique du film, la technique n’a pas à pâlir. Les images en noir et blanc, inspirées par des photographies du 19ème siècle, montrent une campagne sublimée. Il manque juste à cette œuvre une narration un peu moins de longueurs.

Aferim!, signifiant « bravo » en roumain, porte donc bien son titre.

C’est la curiosité de l’été…

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Antoine Corte

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