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Space Force affiche série Netflix

Critique / “Space Force” saison 1 de Steve Carell et Greg Daniels

Créée par Steve Carell et Greg Daniels, qui avaient exploré le monde du travail dans The Office, la série comique Space Force nous propose une conquête spatiale à la sauce Trump. La critique et l’avis série de Bulles de Culture sur Space Force saison 1 disponible en streaming sur Netflix depuis le vendredi 29 mai 2020.

Synopsis :

Pilote émérite rêvant de diriger l’Air Force, le général Mark R. Naird (Steve Carell) n’en revient pas quand on lui propose de prendre la tête de la nouvelle Space Force, la sixième branche des forces armées américaines. Sceptique mais dévoué, Mark emmène sa famille vivre sur une base militaire reculée du Colorado. Entouré d’une équipe haute en couleur composée de scientifiques et « d’hommes de l’espace », il est chargé par la Maison-Blanche d’envoyer de toute urgence des Américains sur la Lune (une fois n’est pas coutume) pour assurer la suprématie du pays dans l’espace.

L’armée en ligne de mire

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© Netflix 2020

Le lancement de la série Space Force n’aurait pas pu être plus actuel : la société d’Elon Musk a fait partir cette semaine la fusée Space X, avec à son bord des astronautes américains habillés en super-héros hollywoodiens, vers la Station Spatiale Internationale. Crééedonc  par les cerveaux de The Office (l’adaptation américaine de la série anglaise de Ricky Gervais), Space Force nous emmène dans les affres de la conquête spatiale américaine à travers le parcours du général Mark Naird (Steve Carell) qui vient de prendre ses fonctions comme directeur de cette Space Force, dont le but est très simplement énoncé par le président américain : “Objectif Lune 2024”. Frustré de ne pas avoir pu accéder à la plus prestigieuse branche de l’armée américaine, l’Air Force, le général Naird va devoir prouver qu’il est capable de remettre les Américains sur les rails de la conquête spatiale, tout en naviguant entre les desiderata souvent absurdes de son président — que l’on ne voit jamais à l’écran mais qui est connu pour ses tweets intempestifs et abscons, cela ne vous rappelle pas quelqu’un ? Le général va devoir composer avec son directeur scientifique, le Dr. Adrian Mallory (John Malkovich) et son responsable de la communication façon millenial accro à Instagram, Tony Scarapiducci (Ben Schwartz). Ce qui donne lieu à des situations cocasses où la gâchette facile du général s’oppose aux ambitions purement scientifiques du Dr. Mallory. 

Space Force est hilarante dans son traitement des obsessions de l’Amérique, en particulier de ses armées, de sa diplomatie à coup de bombes et de missiles, de la formation de ses généraux bourrins qui ne comprennent rien à la technologie que requiert le lancement d’une fusée sur la Lune… La satire de l’armée est évidente et le parcours du général qui apprend aux côtés du Dr. Mallory à user un peu plus de son cerveau et un peu moins de ses biceps est convaincant. C’est la force de Steve Carell de parvenir à nous faire croire en ce personnage, qui de caricature prend petit à petit forme humaine.

La série réussit aussi à évoquer certains sujets de géopolitique actuelle (les relations entre les Etats-Unis et la Chine, sa politique de défense, l’espionnage) avec beaucoup d’humour. Steve Carell et John Malkovich nous proposent des dialogues savoureux et très drôles, appuyés par une panoplie de personnages : la femme du général Naird, Maggie, qui nous permet de retrouver Lisa Kudrow (Phoebe dans Friends) ou sa fille Erin (Diana Silvers) qui peine à s’intégrer dans cette nouvelle ville du Colorado. 

Space Force : une série “plaisir coupable”

Space Force photo série Netflix affiche
© Netflix 2020

Si la satire est savoureuse, il ne faut pas attendre de Space Force une critique subtile de l’Amérique actuelle. L’humour est parfois à gros traits, ce qui en fait une série “plaisir coupable” — qui prend en grippe le Président Trump et ses absurdités, sans pour autant creuser les conséquences profondes qu’elles peuvent avoir. Ce manque de subtilité participe au plaisir que l’on a à suivre les complications de la conquête spatiale, mais celui-ci est moindre quand la série s’approche des relations intimes entre personnages. Certaines intrigues secondaires — en particulier, celle concernant Maggie Naird — restent trop en surface pour faire émerger de l’humour ou de l’émotion. 

La construction de la narration — chaque épisode met le général Naird face à un obstacle qu’il doit tant bien que mal franchir pour emmener les Etats-Unis sur la Lune — permet de picorer la série à notre rythme. La fin de Space Force saison 1 est totalement ouverte et laisse penser à un Space Force saison 2, à défaut de nous satisfaire complètement.

En savoir plus  :

  • Space Force saison 1 est disponible en streaming et en intégralité sur Netflix depuis le vendredi 29 mai 2020
Cécile G.

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