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Le Cas Richard Jewell (2019) de Clint Eastwood affiche film cinéma

Critique / “Le Cas Richard Jewell” (2019) de Clint Eastwood

Dernière mise à jour : février 1st, 2021 at 06:19 pm

Le Cas Richard Jewell (Richard Jewell en V.O.) est le nouveau film du réalisateur Clint Eastwood dans les salles de cinéma depuis le 19 février 2020. Il raconte l’histoire vraie de Richard Jewell, qui a déjoué l’attentat des Jeux Olympiques d’Atlanta avant d’être accusé par le FBI d’avoir posé lui-même la bombe. L’avis et la critique film de Bulles de Culture.

Synopsis :

En 1996, Richard Jewell (Paul Walter Hauser) fait partie de l’équipe chargée de la sécurité des Jeux d’Atlanta. Il est l’un des premiers à alerter de la présence d’une bombe et à sauver des vies. Mais il se retrouve bientôt suspecté… de terrorisme, passant du statut de héros à celui d’homme le plus détesté des Etats-Unis. Il fut innocenté trois mois plus tard par le FBI mais sa réputation ne fut jamais complètement rétablie, sa santé étant endommagée par l’expérience.

Le Cas Richard Jewell : nouveau portrait d’un héros

Avec Le Cas Richard Jewell, Clint Eastwood continue son cycle “héros” du quotidien mis en chantier en 2015 avec son film American Sniper. Après avoir raconté les exploits de jeunes militaires américains ayant déjoué l’attentat du Thalys dans Le 15h17 pour Paris (2018) — et une petite escapade du côté du cartel de la drogue en 2019 avec La Mule —, l’ancien cowboy s’appuie sur un évènement marquant de l’histoire des Etats-Unis, l’attentat aux Jeux Olympiques d’Atlanta, pour réhabiliter le nom de Richard Jewell, d’abord sauveur du peuple américain puis ennemi public n°1 du FBI, qui le soupçonna, sans preuve, d’avoir lui même posé une bombe. 

Les drapeaux sont toujours de sortis avec Le Cas Richard Jewell. Le réalisateur, connu pour son militantisme pro-républicain, livre encore une oeuvre centrée sur son pays avec le manichéisme qu’on lui connait. D’un côté, il y a le très gentil Richard Jewell et de l’autre, les méchants flics et les terribles médias. Toujours un peu dans l’excès, le long métrage livre portant une vision pas si caricaturale d’un monde moderne, toujours plus écrasé par le pouvoir de cette presse motrice de scandales, alors que les faits se sont passés en 1996, au moment où ni Facebook, ni Twitter ne pouvait encore véhiculer les ignominies fake news du président américain. 

La réhabilitation de Richard Jewell

Côté narration, on retrouve cette lenteur dramaturgique que Clint Eastwood avait mis en place déjà dans Le 15h17 pour Paris. Comme pour étirer en longueur un sujet sur lequel il manque de consistance, le réalisateur évoque ce drame de l’attentat d’Atlanta dans une version très diluée et descriptive. La scène de l’explosion est d’une durée interminable, faisant monter puis malheureusement redescendre la mise en tension, comme un gâteau qu’on aurait trop laissé reposer avant de le manger. 

Il en est de même pour le suivi de l’enquête du FBI, rythmé par l’acharnement d’un enquêteur dont on sait qu’il va dans le mur. Le Cas Richard Jewell est cependant ponctué par un hommage réussi à des tempéraments hors du commun.

Tout d’abord, Clint Eastwood as’ppuie sur la personnalité extraordinaire de la mère de Richard Jewell, Bobi Jewell, qui dans un combat acharné contre l’Amérique essaie de soutenir son fils à bout de bras. La scène de la conférence de presse dans laquelle cette merveilleuse femme en appel à Bill Clinton pour sauver son garçon est bouleversante, grâce notamment à la performance scotchante de l’actrice Kathy Bates

Ensuite, il y a également la prestation tout aussi spectaculaire de Paul Water Hauser qui, à seulement 33 ans, a tout de la technique Actors Studio en prenant l’habit de son personnage. Celui, qui a été expressément choisi par Clint Eastwood, réussit à faire de ce Richard Jewell un personnage attachant, dont la réhabilitation publique ne fait plus aucun doute suite à ce film. 

En savoir plus :

Antoine Corte

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