Dernière mise à jour : avril 10th, 2020 at 08:26 pm
Adapté du livre On ne naît pas grosse de Gabrielle Deydier, publié le 15 juin 2017 aux Éditions Goutte d’Or, le téléfilm Moi, grosse de Murielle Magellan aborde le thème de la “grossophobie”. L’avis et critique de Bulles de Culture sur cette fiction unitaire diffusée sur France 2 le mercredi 15 mai 2019.
Synopsis :
Raphaëlle (Juliette Katz) n’en revient pas, elle a été virée de son poste d’animatrice des écoles parce que son obésité ferait peur aux enfants ! À Pôle Emploi, Raphaëlle est confiante : elle a un diplôme, une expérience professionnelle, tout va bien. Et pourtant, même discours frontal : aucune chance de retrouver un boulot si elle ne maigrit pas… “Pas question !”, s’indigne Raphaëlle. Mais la réalité la rattrape, sa situation se dégrade, et c’est un véritable combat que va devoir mener Raphaëlle : un combat pour sa survie et le droit d’être qui elle est.
Moi, grosse : “Si tu crois que c’est facile d’avoir une fille comme toi !”
Avec un tournage dans le Grand Paris, un scénario de Murielle Magellan et Sandrine Roudeix — basé donc sur le premier ouvrage de Gabrielle Deydier, qui joue également dans le téléfilm —, une image de Myriam Vinocour, une musique originale de Bertrand Belin et une réalisation de Murielle Magellan, Moi, grosse nous fait partager le quotidien d’une jeune femme, prénommée Raphaëlle et interprétée par Maëva Denis (petite) et la youtubeuse Juliette Katz (adulte), victime de son adolescence à sa vie d’adulte et professionnelle à des moqueries et à de la discrimination à cause de son surpoids — elle pèse 145 kg. La confrontant d’abord à une succession d’échecs (perte de son emploi, de son logement…), le téléfilm, initialement intitulé Biggie, la faim de vivre, raconte ensuite son combat, via la plateforme de vidéos en ligne YouTube, pour dénoncer ces regards plein de préjugés portés sur elle et qui obligent les personnes comme elle à devenir invisibles pour pouvoir vivre normalement.
Un téléfilm qui donne de jolis motifs d’espoir à ceux qui souffrent de la grossophobie ambiante
Portée par une Juliette Katz, qui “envoie du lourd”, la fiction Moi, grosse recèle néanmoins quelques défauts. Tout d’abord, dans son malheur, l’héroïne a tout de même beaucoup de chance de pouvoir s’appuyer sur de nombreux soutiens compréhensifs et solidaires, notamment…
Enfin, dernière remarque, ce film pourrait laisser penser que seules les personnes de plus de 100kg sont concernées par le problème soulevé…
Néanmoins, malgré ces quelques réserves, la fiction unitaire Moi, grosse est intéressante car elle traite d’une problématique méconnue qui voient des personnes, victimes d’obésité, être régulièrement montrées du doigt et discriminées, même par des personnes pas forcément mal intentionnées (les parents notamment). Le discours rare, car non culpabilisant, de la toubib interprétée par Saadia Bentaieb et la fin du téléfilm, sous forme d’un flash-mob chorégraphié sur la chanson Human de Rag’n’Bone Man, donnent enfin de jolis motifs d’espoir à ceux qui souffrent de la grossophobie ambiante.
Bref, Moi, grosse n’est pas un téléfilm parfait mais il est nécessaire.
Oui, Raphaëlle est grosse. Et elle en a marre du poids de la discrimination…
Ce soir : #MoiGrosse avec @JulietteKatz. pic.twitter.com/tVyPEylgy7
— France tv (@FranceTV) May 15, 2019
En savoir plus :
- Moi, grosse est diffusé sur France 2 le mercredi 15 mai 2019 à 21h. Le téléfilm est également diffusé en streaming et disponible en replay sur France.tv
- La fiction unitaire Moi, grosse est suivie d’un débat, Souffrir d’être gros…, animé par le journaliste Julian Bugier le mercredi 15 mai 2019 à 22h40 sur France 2