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Meurtres en Lorraine de René Manzor image téléfilm
Stéphane BERN et Lilly-Fleur POINTEAUX dans le téléfilm "Meurtres en Lorraine" © Bernard BARBEREAU / FTV

Critique & Interviews / “Meurtres en Lorraine” (2018) avec Stéphane Bern et Lilly-Fleur Pointeaux

Dernière mise à jour : août 24th, 2022 at 11:53 pm

Meurtres en Lorraine de René Manzor est une nouvelle fiction unitaire de la collection Meurtres à…. Dans son premier grand rôle à la télévision, l’animateur Stéphane Bern y partage l’affiche avec la comédienne Lilly-Fleur Pointeaux. L’avis et la critique fim de Bulles de Culture sur ce téléfilm policier diffusé sur France 3 le samedi 16 mars, ainsi que notre interview de l’équipe.

Synopsis :

Lorsqu’un cadavre de femme est découvert dans la citadelle de Bitche, en Lorraine, porteur d’une pièce d’échecs en cristal, le lieutenant Nicolas Muller (Stéphane Bern) est dépêché sur place. Il est accompagné d’une jeune stagiaire (Lilly-Fleur Pointeaux), dont il va découvrir au terme d’une enquête complexe qu’elle ne lui est pas totalement étrangère.

Si Nicolas Muller enquête dans sa région natale, en terrain connu, ses investigations sont rendues difficiles, car tous les indices mènent à une cristallerie dirigée par son père (Féodor Atkine) et sa propre sœur (Catherine Demaiffe). Un héritage familial douloureux dont il a préféré s’éloigner en devenant gendarme…

Meurtres en Lorraine : polar, région et Histoire au programme

Meurtres en Lorraine de René Manzor image téléfilm
© Bernard BARBEREAU / FTV

Avec un tournage dans l’ancienne région de la Lorraine (Bitche, Meisenthal, Nancy…), voulu par Stéphane Bern qui y a vécu une partie de son enfance, un scénario de Killian Arthur et Nicolas Jones-Gorlin, une réalisation de René Manzor et une musique originale de Christophe La Pinta, la fiction unitaire Meurtres en Lorraine reprend les codes habituels de la série des Meurtres à…, soit un polar régional ancré dans une région.

Au programme donc : une enquête criminelle, des meurtres mystérieux liés au passé, des secrets de famille, des conflits parents/enfants, un peu d’Histoire (notamment autour d’une pièce d’échecs, une Reine, en cristal) et bien sûr de très belles vues aériennes du coin, à l’aide de drones, plus de magnifiques plans sur le travail de souffleurs de verre.

Le premier grand rôle de Stéphane Bern dans une fiction

Meurtres en Lorraine de René Manzor image téléfilm
© Bernard BARBEREAU / FTV

La surprise du casting de Meurtres en Lorraine est bien entendu la présence dans le premier rôle de l’animateur passionné d’Histoire et de patrimoine, Stéphane Bern. Il y interprète un lieutenant de gendarmerie célibataire, expérimenté et (évidemment) passionné d’Histoire qui va être amené à retourner dans la cristallerie de sa famille pour une enquête et se confronter à nouveau à son père (Féodor Atkine) qu’il a quitté en froid.

Cette première expérience en tant qu’acteur de composition — c’est la première fois qu’il ne joue pas son propre rôle dans une fiction — l’a en tout cas ravi : “On rêve tous d’être acteur, d’être un autre, d’être le lieutenant Nicolas Muller. C’est formidable d’être un gendarme, d’avoir un revolver…”

Et il faut reconnaître qu’il s’en sort plutôt bien pour une première fois. D’ailleurs pour faire accepter cette nouvelle facette de l’animateur, le réalisateur René Manzor a beaucoup réfléchi en amont avec son équipe : “La première scène où il apparaît, qui est loin d’être la moins bonne, on savait que ce serait un choc. L’idée était donc d’essayer de faire accepter progressivement le fait que Stéphane Bern soit un lieutenant de gendarmerie. Donc je n’allais pas le mettre en képi. On l’a donc mis dans une tenue de type paramilitaire, dans les tons kaki. Et cela l’a d’ailleurs aidé à ne pas être Stéphane Bern.

Ensuite, dans le scénario, on a fait quelques modifications pour inclure l’image publique de Stéphane dans le téléfilm. Les gens accepteraient très bien qu’il joue un directeur de cristallerie mais pas un gendarme. Il fallait donc faire en sorte que l’image publique du personnage soit en fait le véritable destin du personnage : il aurait dû reprendre la cristallerie du personnage de Féodor Atkine — et que Stéphane Bern reprenne la suite, c’est totalement crédible !

Donc, pourquoi ne l’a-t-il pas fait ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Il y a un gros problème avec son père. Le choix d’être un lieutenant de gendarmerie est donc de la provocation de sa part parce que son père aurait pu tout accepter, sauf ça.

D’ailleurs, pour ajouter à ce rapport conflictuel, on a ajouté la scène où le fils convoque son père à la gendarmerie pour un interrogatoire. D’un coup, il récupère l’autorité qu’il n’a plus depuis longtemps avec lui. On a donc joué autour de ça dans le scénario pour que les gens acceptent plus facilement Stéphane acteur. En plus, un problème avec un père rend le personnage plus touchant et un attachement se crée chez le téléspectateur”.

Ensuite, au côté de Stéphane Bern, on retrouve la comédienne Lilly-Fleur Pointeaux, qui forme avec lui le duo d’enquêteurs de Meurtres en Lorraine et campe une élève-stagiaire de la gendarmerie enthousiaste, impatiente et cash. “J’ai participé à une journée d’immersion dans une brigade de gendarmerie de Bitche et de Lemberg avec Joffrey Platel [NDLR : qui joue un collègue gendarme] et on a pu poser plein de questions, nous a ainsi confié la comédienne. Et ils nous ont aussi aidé pour que ce soit a minima crédible, comme par exemple pour mon écusson”.

A son personnage de Lola en quête d’identité — sa mère (Marie Matheron) est la médecin-légiste mais Lola ignore qui est son père — et face au jeu plus sobre de Stéphane Bern, Lilly-Fleur Pointeaux apporte sa fraîcheur et sa spontanéité.

Enfin, pour conclure sur le casting, mentionnons également la présence du comédien Féodor Atkine, déjà cité, toujours aussi parfait dans les rôles de personnages antipathiques ainsi que Catherine DemaiffeFrancis Renaud et Yannig Samot.

Notre avis ?

Porté par un duo Stéphane Bern/Lilly-Fleur Pointeaux qui fonctionne bien, le téléfilm Meurtres en Lorraine est une bonne surprise et propose une intrigue bien rythmée. On regrette juste le choix du réalisateur d’opérer une surprenante cassure juste avant la fin avec une séquence, accompagnée de la chanson Eye in the Sky du groupe de rock britannique The Alan Parsons Project, qui ralentit subitement le récit alors que les pièces du puzzle se sont presque toutes assemblées et que le dénouement est proche.

Propos recueillis à Paris le jeudi 28 février 2019.

En savoir plus :

  • Meurtres en Lorraine a été diffusé sur France 3 le samedi 16 mars 2019 à 21h
Jean-Christophe Nurbel

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