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My Beautiful Boy critique film avis affiche

[Critique] “My Beautiful Boy” (2018) de Felix Van Groeningen

Dernière mise à jour : mars 25th, 2019 at 12:59 pm

My Beautiful Boy de Felix Van Groeningen avec Steve Carell et Timothée Chalamet est sorti dans les salles le 6 février 2019. La critique et l’avis film de Bulles de Culture. 

Synopsis :

Pour David Sheff, la vie de son fils, Nicolas (Timothée Chalamet), un jeune homme billant, sportif, à l’esprit vif et cultivé, était déjà toute tracée : à ses 18 ans, Nic était promis à une prestigieuse carrière universitaire. 
Mais le monde de David (Steve Carell) s’effondre lorsqu’il réalise que Nic a commencé à toucher à la drogue en secret dès ses 12 ans. De consommateur occasionnel, Nic est devenu accro à l’héroïne et plus rien ne semble possible pour le sortir de sa dépendance.
Réalisant que son fils et devenu avec le temps un parfait étranger, David décide de tout faire pour le sauver. Se confrontant à ses propres limites mais aussi celles de sa famille.

My Beautiful Boy : une histoire vraie évoquant un fléau actuel chez les jeunes

My Beautiful Boy - Photo Steve Carell critique film avis.jpg
© AMAZON CONTENT SERVICES LLC. François Duhamel

Adapté de l’histoire vraie de David et Nicolas Sheff, My Beautiful Boy traite du problème de la drogue chez les jeunes. Véritable fléau aux Etats-Unis, le sujet est de plus en plus d’actualité à cause notamment du scandale des opiacés. En ce début d’année 2019, le cinéma américain s’empare de la problématique à travers déjà deux films forts. Juste après la sortie de Ben is Back (2018) avec Julia Roberts, My Beautiful Boy est un récit beaucoup plus abouti que son prédécesseur. L’atout “histoire vraie” n’est peut-être pas innocent à cette distinction, dans une veine résolument réaliste. 

La construction du scénario par Felix Van Groeningen n’est pourtant pas évidente. Les scènes de début se succèdent avec des sauts dans le temps qui perdent une accroche pour rentrer tout de suite dans l’oeuvre. Mais tout se met en place au fur et à mesure lorsque l’intention du réalisateur devient plus claire. On oublie ces ellipses temporelles désordonnées pour adopter un récit davantage chronologique. Cependant, le cinéaste ne remettra jamais en cause son intention de départ : celle d’effectuer des projections entre “Nic adulte” et le “Nic enfant”. Ces flashbacks sensitifs sont la traduction émotionnelle d’un père qui doit apprendre à faire le deuil d’un fils à la jeunesse dorée. 

L’anti feel-good-movie à forts émotions

My Beautiful Boy - Photo Steve Carell, Timothée Chalamet critique film avis
© AMAZON CONTENT SERVICES LLC. François Duhamel

Dans ce drame touchant, Steve Carell a un jeu exceptionnel. Il n’est jamais apparu aussi bouleversant, même si Foxcatcher (2014, Bennett Miller), démontrait déjà son fort potentiel dramatique. A côté de lui, Timothée Chalamet, grande révélation hollywoodienne depuis Call Me By Your Name (2018, Luca Guadagnina) – pour lequel il a déjà reçu un nomination aux Oscars, est plus inégal. Le petit frenchie incarne efficacement la descente aux enfers d’un héros perdu par la drogue. Ces yeux vitreux et son air désarroi le rendent crédible dans les moments de détresse absolue. Plus compliqué à jouer pour le comédien, ces périodes de rédemption où le poids des séquelles de la drogue est moins bien perçu. 

La force de My Beautiful Boy est résolument dans cet anti feel-good movie. Le pouvoir désastreux de la drogue est justement de ne jamais se remettre totalement de cet état de dépendance, qui restera toute une vie. Or, c’est précisément avec grande justesse que Felix Van Groeningen aborde cette reconstruction impossible. Le réalisateur n’échappe cependant pas à ses travers mélodramatiques, vestiges d’un savoir faire couronné de succès dans sa filmographie (Alabama Monroe, Belgica). Les larmes sont encore de sorties grâce à des procédés un brin poussifs. Ces derniers n’altèrent cependant pas le message fort du film, véritable pamphlet contre les effets de la drogue chez les jeunes. 

En savoir plus :

  • Date de sortie France : 06/02/2019
  • Distribution France : Metropolitan FilmExport
Antoine Corte

Un commentaire

  1. Film très juste en effet, même si trouve le jeu de Timothée Chalamet meilleur que celui de son aîné, plus profond et juste (puisqu’il est question de justesse !) jusqu’au bout. La sobriété est de mise mais le réalisateur parvient à nous bouleverser durablement, nous sensibilisant à une cause dont la dénonciation a déjà fait l’objet de beaucoup de films mais jamais sous un tel double point de vue (pour en savoir plus : https://pamolico.wordpress.com/2019/02/10/les-demons-dune-gueule-dange-my-beautiful-boy-felix-van-groeningen/)

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