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[Critique] “Arctic” (2019) de Joe Penna

Dernière mise à jour : juillet 4th, 2019 at 04:57 pm

Pour son premier long métrage, Arctic, le réalisateur Joe Penna narre l’odyssée d’un homme pris aux pièges d’une mer de glace. Sous les traits de Mads Mikkelsen, son héros lutte pour sa survie en rêvant d’un éventuel retour. L’avis et la critique film Bulles de Culture.

Synopsis :

En Arctique, la température peut descendre jusqu’à moins -70°C. Dans ce désert hostile, glacial et loin de tout, un homme lutte pour sa survie. Autour de lui, l’immensité blanche, et une carcasse d’avion dans laquelle il s’est réfugié, signe d’un accident déjà lointain. Avec le temps, l’homme a appris à combattre le froid et les tempêtes, à se méfier des ours polaires, à chasser pour se nourrir… Un événement inattendu va l’obliger à partir pour une longue et périlleuse expédition pour sa survie. Mais sur ces terres gelées, aucune erreur n’est permise…

Il est parfois salvateur d’être témoin d’une puissance qui rend dérisoire notre arrogance. Le spectacle de la nature qui s’imprime sur notre rétine, renvoie une image insignifiante de notre personne. Arctic nous invite à l’introspection, à s’interroger : qu’aurions nous fait dans la situation d’Overgård, le personnage interprété par Mads Mikkelsen ?

L’humain face à lui-même

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© The Jokers

Arctic, nous immerge dans le quotidien d’une personne en survie, pris au piège d’un monde qui lui est étranger. La plupart des sociétés contemporaines vivent dans un univers artificiel. L’Homme s’est affranchi du monde vivant et de la pression exercée par un environnement naturel. il s’est bâti un cocon où la nourriture y est opulente, la chaleur douillette. L’absence de prédateur lui rend la vie simple et lui permet de s’afférer à des activités futiles.

Ici, Overgård le personnage joué par Mads Mikkelsen (Doctor Strange, 2016; Le Fantôme, 2016; Rogue One: A Star Wars Story, 2016; Hannibal – saisons 1, 2 et 3) se retrouve livré à lui-même dans un milieu inadapté pour notre organisme. Il doit réapprendre ce que notre condition nous a fait oublier : créer une source de chaleur, trouver des ressources alimentaires et faire en sorte de ne pas devenir une proie.

En véritable Robinson, il planifie sa journée, se crée des rituels. Les tâches quotidiennes exécutées comme un métronome, sont le seul rempart contre la folie. Les labeurs qu’il s’impose, un moyen de tromper son esprit et lui faire oublier une éventuelle introspection. Immergé dans cette hostilité, il survit et tout est prétexte pour écarter ce qui est la vie. Il traverse les jours, avec un lourd fardeau sur les épaules, celui de s’imposer d’exister, mais sans vivre.

 

Arctic : un film en noir et blanc, enfin… surtout du blanc

Arctic critique film avis Photo Mads Mikkelsen
© The Jokers

Le rôle interprété par Mads Mikkelsen (Doctor Strange, 2016; Le Fantôme, 2016; Rogue One: A Star Wars Story, 2016; Hannibal – saisons 1, 2 et 3) invite le spectateur à s’imaginer à sa place et se demander : qu’aurions-nous fait ? Que serions-nous devenus ? Quelle sorte d’humain aurai-je été ?

Ce qui est intéressant dans l’œuvre de Joe Penna est qu’elle nous incite davantage à nous questionner qu’à juger Overgård. Le réalisateur a fait le choix de filmer uniquement l’instant présent. Aucun flashback n’est proposé : nous ne connaissons rien de l’existence du protagoniste. Cette épreuve ne peut donc pas être interprétée comme une rédemption. Nous découvrons donc progressivement la personnalité d’Overgård à travers ses actes.

Pour se faire, la caméra se penche régulièrement sur les traits de Mads Mikkelsen (Doctor Strange, 2016; Le Fantôme, 2016; Rogue One: A Star Wars Story, 2016; Hannibal – saisons 1, 2 et 3). Le scénario s’est quasiment débarrasser de toutes paroles. Arctic se regarde comme un muet en noir et blanc, où les intentions sont portées par les gestes, les regards ou les expressions du visage.

Alors que l’on pourrait s’attendre à un film lent et ennuyant, de part le sujet qu’il aborde, Arctic est une œuvre réussit, tant par le visuel que les questionnements qu’elle parvient à faire émerger dans l’esprit du spectateur.

En savoir plus (cf. FAQ) :

  • Date de sortie France : 06/02/2019
  • Distribution France : Les Bookmakers/The Jokers
Pierre L.

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