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Critique / “Les Bonnes Intentions” (2018) : Agnès Jaoui et sa propre caricature

Dernière mise à jour : janvier 14th, 2022 at 10:41 am

Après Place Publique (2018), Agnès Jaoui revient pour la seconde fois devant la caméra en 2018 avec Les Bonnes Intentions de Gilles Legrand. Le réalisateur de Malabar Princess (2003) s’embourbe dans une comédie sociale qui est la caricature de ce qu’elle dénonce. L’avis et la critique film de Bulles de Culture. 

Synopsis :

Une quinquagénaire surinvestie (Agnès Jaoui) dans l’humanitaire est mise en concurrence dans le centre social où elle travaille. Elle va alors embarquer ses élèves en cours d’alphabétisation, avec l’aide d’un moniteur passablement foireux, sur le hasardeux chemin du code de la route.

Les Bonnes Intentions, les causes perdues : un rôle récurrent pour Agnès Jaoui

Quand on évoque Agnès Jaoui, on pense bien entendu à son duo incontournable avec Jean-Pierre Bacri. La comédienne est également un symbole de l’engagement social, prenant résolument la parole pour les opprimés et contre les injustices. On se souvient notamment de son discours cinglant contre Jacques Chirac au nom des intermittents du spectacle durant la cérémonie des César en 2003. Pas étonnant donc que Gilles Legrand ait fait appel à elle pour incarner dans son film le rôle d’une femme investie dans l’humanitaire, qui fait passer sa mission avant sa famille. Mais alors que Les Bonnes Intentions aurait pu être une satire sociale incisive et drôle à laquelle est habituée l’actrice, le film s’embarque très vite dans une caricature gênante et sans aboutissement.

Une succession d’erreurs et de clichés

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© 20th Century Fox

Il faut dire que ce personnage dévoué aux causes perdues a déjà été campé par l’actrice dans Place Publique en ce début d’année. Son rôle dans ce film-là mettait en avant son combat pour éviter l’expulsion d’une jeune afghane. Avec cette nouvelle proposition, on sent donc beaucoup de redondance dans les choix de la comédienne. Sauf que l’histoire de ce second long métrage est brouillon. On enchaîne caractérisation ratée d’une héroïne, dont son investissement pour la cause humanitaire parait peu crédible, et scènes poussives, où, par exemple, une jeune vendeuse désinvolte et sans cervelle se demande où se trouve le Bangladesh. Même le bon Tim Seyfi (Géronimo, Toril) est complètement effacé dans le film, à l’instar de son personnage qui souffre des affres castratrices de son épouse.

Au final, on ne sait pas bien quoi retenir de ce long métrage Les Bonnes Intentions. Comme si un choix devait être fait entre la famille, composée notamment d’une mère immonde (Michèle Moretti), et la vocation. Le personnage de Gilles Legrand se trompe de conflit. Le film est ainsi une longue succession d’erreurs et de clichés.

En savoir plus :

Antoine Corte

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