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Affiche du film Les Frères Sisters de Jacques Audiard

Critique / “Les Frères Sisters” (2018) de Jacques Audiard

Dernière mise à jour : mars 7th, 2021 at 12:33 am

Les Frères Sisters, film américain du réalisateur Jacques Audiard avec notamment Joaquin Phoenix, John C. Reilly et Jake Gyllenhaal, a reçu le Lion d’Argent à la Mostra de Venise. Le long métrage est sorti en salles le 19 septembre 2018. L’avis et la critique film de Bulles de Culture.

Synopsis :

Charlie (Joaquin Phoenix) et Elie Sisters (John C. Reilly) évoluent dans un monde sauvage et hostile, ils ont du sang sur les mains : celui de criminels, celui d’innocents… Ils n’éprouvent aucun état d’âme à tuer. C’est leur métier. Charlie, le cadet, est né pour ça. Elie, lui, ne rêve que d’une vie normale.
Ils sont engagés par le Commodore pour rechercher et tuer un homme. De l’Oregon à la Californie, une traque implacable commence, un parcours initiatique qui va éprouver ce lien fou qui les unit. Un chemin vers leur humanité ?

Les Frères Sisters : le néo-western de Jacques Audiard

Les Frères Sisters signe un début d’aventure américaine pour Jacques Audiard. Celui qui détient déjà une palme d’or pour Dheepan (2015) a fait un coup fracassant en remportant le Lion d’Argent à la Mostra de Venise en 2018. Le film est une adaptation du livre éponyme de Patrick DeWitt, produite par John C. Reilly, qui tient également l’un des rôles principaux.

Pour Les Frères Sisters, le réalisateur filme des grands paysages arides simulant l’Amérique car le tournage s’est en fait tenu en Espagne et en Roumanie. Empruntant tous les codes du western, Jacques Audiard avoue cependant ne pas être un grand spécialiste du genre. Il s’inspire pour son film davantage de néo-westerns comme Little Big Man ou Missouri Breaks d’Arthur Penn.

Le film tient son atout principal dans les jeux remarquables du casting. Tandis que Joaquin Phoenix campe avec mystère un être sombre, John C. Reilly temporise, servant de caution morale à l’oeuvre. Il est celui qui dénonce la violence à travers l’attachement qu’il porte aux humains, en particulier à sa mère.

En face de cette fratrie dichotomique, Jake Gyllenhaal n’a de cesse de titiller les deux protagonistes en les poussant dans leurs paradoxes. Il arbore un accent particulier, accentuant la préciosité d’un personnage intelligent et ayant une certaine aptitude à la manipulation.

Une continuité logique dans la carrière du réalisateur qui manque de surprise

Pourtant, à côté de cette reconstitution historique réussie, Jacques Audiard ne se renouvelle pas.

Depuis Un Prophète, le cinéaste reste cantonné à cette étude de la violence, qu’il matérialise à travers un réalisme extrême. L’engrenage de la barbarie se traduit par des scènes crues. La question de la rédemption semble encore une fois gouvernée les choix artistiques du réalisateur, qui est comme attiré par une continuité dans ses réflexions d’artiste.

Les Frères Sisters manque donc de surprise malgré l’ambition de la mise en scène.

En savoir plus :

Antoine Corte

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