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La Mécanique du cœur photo théâtre avignon Off 2018 photo avis critique
©La compagnie Le Moineau

[Critique] “La mécanique du cœur” par la Compagnie Le Moineau

Dernière mise à jour : juin 7th, 2021 at 12:25 am

Tout d’abord roman de Mathias Malzieu, puis film d’animation musical en 2014, La mécanique du cœur est adapté au théâtre par Coralie Jayne et la Compagnie Le Moineau au festival OFF d’Avignon 2018. L’avis et la critique théâtre de Bulles de Culture sur ce spectacle primé à Les P’tits Molières 2017 (Prix de la meilleure mise en scène).

Synopsis :

1874, à Édimbourg. Le jour le plus froid du monde, Jack (Pierre-Antoine Lenfant ou Nicolas Avinée) naît avec le cœur gelé. Il est sauvé par Madeleine (Mylène Crouzilles), une sage-femme sorcière qui remplace le cœur de Jack par une horloge à coucou. Attention, pour survivre, il devra éviter la colère et surtout ne pas tomber amoureux. Mais un jour, il croise le regard de Miss Acacia (Clara Cirera), une petite chanteuse myope. Aidé de ses comparses Arthur (Laurent Vigreux), Joe (Gabriel Clenet)  et même Georges Méliès  (Grégory Baud), il parviendra à retrouver l’amour de sa vie.

La mécanique du cœur au festival OFF d’Avignon 2018 : un conte merveilleux

Tout est réussi sur scène pour sublimer la poésie du récit de la pièce La mécanique du cœur. Les personnages sortent tout droit d’un monde merveilleux : visages blanchis, regards soulignés. Tels des poupées irréelles, ils s’animent. Les décors de Maxime Norin sont féériques et efficaces. Le moindre détail est souligné. Les lumières de Jérome Chaffardon sont magiques. Son utilisation des leds est ingénieuse. Ainsi chaque personnage arrive en Espagne avec une « valise de syllabes lumineuses » qui, posées à l’avant-scène, vont créer l’enseigne du Cabaret Andalou. De même, le parapluie à leds est une idée lumineuse (!) pour créer un monde intime et secret. Le langage lui aussi est beau et touchant. On retrouve dans la bouche de Nicolas Avinée (ou en alternance Pierre-Antoine Lenfant) toute la poésie du roman de Mathias Malzieu. Ainsi, Madeleine collectionne ses propres larmes et lorsqu’elle meurt, Jack a « du popcorn dans le cœur ».

Un monde cruel

Mais tout cet univers féérique trouve sa profondeur dans une tragédie latente. Les tic-tacs de La mécanique du cœur sont rythmés par des coups d’aiguilles violents. Serait-ce pour cela qu’Acacia refuse de mettre ses lunettes : pour ne pas voir les horreurs du monde qui l’entoure ? Jack, lui, est lucide et offre à sa dulcinée un bouquet de lunettes ! Il sait, lui, que le monde est violent. Joe l’a maltraité pendant 3 ans à l’école et maintenant Madeleine est morte. Il souffre de sa différence. Dans son texte, Mathias Malzieu (Dionysos) le souligne : « Il a mal à ses engrenages ». Pour rythmer ce monde cruel, la Compagnie Le Moineau a fait le choix de pauses musicales. Les mélodies de Laurent Vigreux habillent cet univers fantastique. L’emblème du décor de Maxime Norin reste ce lit à barreaux qui trône sur scène. Serait-il le symbole de la prison de nos émotions ? Faut-il avoir peur d’aimer, quitte à en perdre la vie ? C’est une certitude : « Rien ne vaut le bonheur d’apprivoiser une étincelle ».

En savoir plus :

  • La mécanique du cœur au festival Avignon Le Off 2018, du 6 au 28 juillet 2018 au Pandora Théâtre à 10h20. Relâches les 16 et 23 juillet
  • Durée du spectacle :1h20.
  • Spectacle à partir de 7 ans
Frédérique C.

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