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Everybody Knows d'Asghar Farhadi affiche film cinéma

Critique Cannes 2018 / “Everybody Knows” : un mélodrame classique et sans étincelle

Dernière mise à jour : juillet 12th, 2021 at 01:50 pm

Everybody Knows (Todos Lo Saben, 2018) du réalisateur Asghar Farhadi a lancé le 71e Festival de Cannes avec un tapis rouge composé des deux acteurs principaux Penélope Cruz et Javier Bardem. Ce long métrage sort également dans les salles de cinéma le 9 mai. L’avis et la critique film de Bulles de Culture.

Synopsis :

A l’occasion du mariage de sa sœur, Laura (Penélope Cruz) revient avec ses enfants dans son village natal au cœur d’un vignoble espagnol. Mais des évènements inattendus viennent bouleverser son séjour et font ressurgir un passé depuis trop longtemps enfoui.

Everybody Knows : un mélodrame qui reprend les thématiques originelles du réalisateur mais sans les sublimer

Everybody Knows a la triste résonance du fait d’actualité lié à l’affaire Maëlys. Écrit pourtant bien avant cet évènement tragique, le film a une similitude troublante avec ce fait divers dans son traitement de l’enlèvement d’un enfant au cours d’un mariage.

De cette situation initiale, Asghar Farhadi arrive à poser une ambiance. Sa mise en scène et son ouverture festive permettent ainsi d’introduire des personnages rayonnants. Les actrices sont particulièrement sublimées, comme Penélope Cruz ou Inma Cuesta dans le rôle de la mariée.

Puis le drame de l’enlèvement arrive. C’est là que la magie initiale d’Everybody Knows s’évapore.

Le style d’Asghar Farhadi est pourtant bien présent. Le cinéaste développe un scénario qui repose sur les confrontations et les points de vue.

Mais la subtilité est beaucoup moins forte que dans son film précédent Le Client (2016) où l’intégrité d’une femme était remise en cause suite à l’intrusion d’un individu dans l’appartement d’un couple.

Le drame d’Everybody Knows devient beaucoup trop facile et les scènes sont légèrement caricaturales. L’étincelle entre Javier Bardem et Penélope Cruz n’a pas eu lieu.

En cause, les non-dits, forces de la filmographie du réalisateur iranien, qui sont inexistants. En effet, le film fournit beaucoup trop d’explications. Le spectateur n’a plus lieu de douter, là où certains éléments auraient pu rester sujet à interprétation.

Notre avis ?

Si l’ouverture de Cannes 2018 a eu son lot de glamour et sa belle montée des marches, la maitrise narrative d’Asghar Farhadi a perdu de sa superbe dans Everybody Knows avec un mélodrame très classique et qui reprend les thématiques originelles du réalisateur mais sans les sublimer.

En savoir plus :

Antoine Corte

Un commentaire

  1. J’ai vu le film, et j’ai beaucoup pensé à Maëlys.
    Paix à son âme.

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