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Affiche Black Panther film cinéma
Affiche du film "Black Panther"

Critique / “Black Panther” (2017) : la guerre du trône

Dernière mise à jour : novembre 7th, 2022 at 11:08 pm

Il s’agit d’années fastes pour la compagnie Disney qui enchaîne les superproductions entre la saga Star Wars et les héros des comics (Thor : Ragnarok, 2017, Wonder Woman, 2017). Les studios Marvel reviennent avec les épopées d’un nouveau personnage mais le réalisateur Ryan Coogler a-t-il été à la hauteur de l’exigence des fans de Black Panther ? L’avis et la critique film de Bulles de Culture sur l’un des longs métrages les plus attendus de l’année 2018.

Synopsis :

Après les événements qui se sont déroulés dans Captain America: Civil War, T’Challa (Chadwick Boseman) revient chez lui prendre sa place sur le trône du Wakanda, une nation africaine technologiquement très avancée. Mais lorsqu’un vieil ennemi resurgit, le courage de T’Challa est mis à rude épreuve, aussi bien en tant que souverain qu’en tant que Black Panther. Il se retrouve entraîné dans un conflit qui menace non seulement le destin du Wakanda, mais celui du monde entier…

Le réalisateur Ryan Coogler (Creed : L’Héritage de Rocky Balboa, 2015) semble avoir relevé le défi, et cela pour plusieurs raisons. D’une part, parce qu’il tranche avec les autres productions Marvel par l’aboutissement de son scénario — les réalisateurs ne se contentent plus de faire une pâle copie de la bande dessinée. D’autre part, parce que Black Panther est un film mosaïque qui semble avoir puisé son inspiration dans de multiples œuvres cinématographiques, allant de la saga James Bond à Out Of Africa (1986). Et enfin, parce que cette fiction traite en toile de fond un thème contemporain qui s’ancre dans notre réalité.

Black Panther, un pied de nez au manichéisme américain ?

Black Panther photo film cinéma
Chadwick Boseman, Letitia Wright, Lupita Nyong’o dans le film “Black Panther” © Marvel Studios 2018

Le réalisateur Ryan Coogler a voulu rompre avec le traditionnel manichéisme inhérent au cinéma américain, et surtout à la franchise Marvel depuis ses balbutiements. En effet, des Avengers (2012) en passant par Captain America: First Avenger (2011), nous avons l’éternel et épique affrontement entre les forces du Mal et celles du Bien, dicté par un scénario bas de gamme.

Cette fois-ci, le long métrage Black Panther nous offre des héros de comics avec de la profondeur. C’est notamment l’installation du nouveau personnage, T’Challa, interprété par Chadwick Boseman, et de son univers, le Wakanda, qui permet cet élan de fraîcheur. On y découvre les traditions, les mœurs et l’organisation de cette royauté qui s’apprête à couronner son nouveau roi qui héritera du pouvoir du Black Panther.

Ce prologue à d’autres aventures du Black Panther, nous offre donc des plans somptueux sur les paysages africains, rappelant Out Of Africa donc et le tout défilant aux rythmes de mélodies africaines. C’est l’évasion assurée. Le Wakanda est un royaume bordé par des écosystèmes riches qui semblent immaculés des méfaits de l’activité humaine. Pourtant, le peuple qui y règne profite d’une technologie des plus avancées.

Un conflit contemporain

Black Panther photo film cinéma
dans le film “Black Panther” © Marvel Studios 2018

La technologie avancée du Wakanda, issue de l’exploitation du vibranium, sera à la base d’un conflit qui rythmera le film Black Panther. Ces ressources en vibranium suscitent des convoitises, notamment du redoutable Ulysses Klaue, empruntant les traits d’Andy Serkis (La Planète de Singes – Suprématie, 2017 ; Star Wars : Les Derniers Jedi, 2017), mais également des interrogations quant au rôle de la royauté.

La prospérité et l’avancement du Wakanda doit-elle profiter aux seuls natifs ? Ou bien la caste au pouvoir doit-elle partager sa technologie avec les nations démunies et œuvrer pour le bien commun ? Cette problématique, peinte en toile de fond, fait étrangement écho à notre réalité. En effet les nations, dites industrialisées, peinent à faire preuve d’altruisme envers des peuples en exil subissant les méfaits de conflits. Une trame qui inclut davantage le spectateur dans l’œuvre par cette touche de réalisme dans un univers fantaisiste.

Ce foisonnement de high-tech n’est pas sans rappeler non plus l’univers de Q, l’ingénieux technicien des services secrets britanniques de la franchise des James Bond. Cette fois, les prouesses techniques sortent de l’imaginaire de la sœur du Black Panther, Shuri, interprétée par Letitia Wrigth (The Passenger, 2018 ; Black Mirror saison 4, 2017). Le laboratoire et les gadgets séduiront les admirateurs de l’agent 007.

Black Panther est donc un film qui a su innover en comparaison de ses prédécesseurs. Il a su tirer les bonnes ficelles. Et l’une des clés de voûte de l’œuvre est son casting.

Une sacrée panoplie d’acteurs

Black Panther photo film
Chadwick Boseman, Lupita Nyong’o, Danai Gurira dans le film “Black Panther” © Marvel Studios 2018

La crédibilité de ce Marvel est accentuée par le jeu des acteurs du film Black Panther. Le réalisateur Ryan Coogler a su distiller avec soin humour, gravité, légèreté, modestie et ironie pour chacun des rôles. On peut en citer quelques uns, comme Chadwick Boseman bien sûr mais aussi Michael B. Jordan (Creed – L’Héritage de Rocky Balboa, 2015 ; Les 4 Fantastiques, 2015), Martin Freeman (Le Hobbit : La Bataille des Cinq Armées, 2014 ; Captain America: Civil War, 2016 ; Sherlok saison 4, 2017), interprétant Everett K. Ross, Daniel Kaluuya (Get Out, 2017), Andy Serkis (La Planète de Singes – Suprématie, 2017 ; Star Wars : Les Derniers Jedi, 2017) et enfin Forest Whitaker (Premier contact, 2016 ; Rogue One: A Star Wars Story, 2016).

Mais la palme de l’interprétation revient sans aucune hésitation à Danai Gurira (The Walking Dead saison 8, 2017) qui est tout bonnement exceptionnelle dans son rôle de Okoye, chef de la garde rapprochée du roi.

Notre avis ?

Vous l’aurez compris, Black Panther est un film convaincant qui aura su s’affranchir du manichéisme traditionnel et des erreurs des précédents Marvel. Comme le bon vin, la franchise semble se bonifier avec l’âge. Il était temps…

En savoir plus :

Pierre L.

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