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3 Billboards, Les Panneaux de la Vengeance Martin McDonagh affiche

♥ Critique / “3 Billboards, Les Panneaux de la Vengeance” (2017) : le film aux 4 Golden Globes

Dernière mise à jour : octobre 18th, 2021 at 11:23 pm

Prix du Meilleur scénario à la Mostra de Venise 2017, pluie de Golden Globes en 2018, 3 Billboards, Les Panneaux de la Vengeance (Three Billboards Outside Ebbing, Missouri) a de quoi piquer la curiosité. En réunissant Frances McDormand, Woody Harrelson et Sam Rockwell, l’auteur-réalisateur Martin McDonagh nous sert une chronique sociale âpre et pleine de retournements. En route pour les Oscars ? Carrément ! On y croit et c’est un film coup de cœur de Bulles de Culture. Notre avis et critique film.

Synopsis :

Neuf mois après la mort de sa fille, Mildred Hayes (Frances McDormand) décide d’agir. Elle inscrit sur trois panneaux un message dirigé contre le chef de la police, le très respecté William Willoughby (Woody Harrelson). La lutte entre Mildred et les forces de police va vite prendre un virage dangereux.

3 Billboards, Les Panneaux de la Vengeance : 3 panneaux et 3 personnages complexes

3 peut être aussi comme le nombre de secondes qu’il aura fallu à Mildred Hayes pour remarquer les panneaux délabrés à l’entrée de sa ville. 3 secondes pour un éclair de génie ou de folie et 3 panneaux pour crier son désespoir.

En effet, dans le long métrage 3 Billboards, Les Panneaux de la Vengeance,  le personnage joué par Frances McDormand a perdu sa fille et la police ne lui donne pas de coupable, ne fait rien. On rencontre donc au début du film une Mildred en colère. Une colère noire mais aussi une colère froide. Une femme dont la détermination n’a d’égal que son changement radical de coiffure et le côté strict de sa salopette. Elle a mis son costume de guerre et va se battre contre l’Uniforme.

Et puis, tout au long du film, on va découvrir d’autres Mildred. 3 Billboards, Les Panneaux de la Vengeance est ainsi le récit de 3 histoires singulières, celle de Mildred évidemment, mais aussi celle de l’officier Jason Dixon (Sam Rockwell) et du shérif Bill Willoughby (Woody Harrelson).

Et c’est en retirant tout doucement les voiles que le réalisateur Martin McDonagh nous fait découvrir la complexité de chaque personnage. La colère, qui cache la douleur et la culpabilité d’une mère, le bon cœur de l’un et l’origine du mal pour l’autre.

Un autre regard, une once d’espoir

C’est celui que porte le réalisateur de Bons Baisers de Bruges (2008) sur chaque entité. Martin McDonagh réussit le tour de main dans le film 3 Billboards, Les Panneaux de la Vengeance de parler de racisme, du droit de choisir sa mort et des conséquences que nos actions et décisions ont sur les autres, et ce sans céder à la facilité de les illustrer frontalement.

Tout le monde dit que le personnage de Jason Dixon s’est défoulé sur un Noir mais on ne le verra jamais dans cette position-là. Par contre, comme une poupée russe qui en cache une autre et encore une autre, on se retrouve face à un Dixon qui est juste le produit de son environnement. Peut-on alors vraiment le blâmer ?

Et puis à chaque fois, chaque personnage aura droit à une main tendue. Et c’est là que réside la force et l’intelligence du scénario de 3 Billboards, Les Panneaux de la Vengeance et surtout de Martin McDonagh. Car cette main tendue surprend. Tout comme les changements et les improbables rapprochements qui en découlent.

3 Billboards, Les Panneaux de la Vengeance, c’est comme la vie. On peut recevoir une certaine éducation et au hasard d’un événement ou d’une rencontre, on change sa perception. Et tout cela sans pour autant se larmoyer parce qu’on est plus chez Clint Eastwood ou les frères Coen que chez Disney !

Un ton âpre, des dialogues décapants

Si on se choque facilement, c’est simple, il ne faut pas aller voir le long métrage 3 Billboards, Les Panneaux de la Vengeance !

Sans tomber dans la violence gratuite, Martin McDonagh ne nous épargne rien. Le langage fleuri, les blagues potaches, l’irrévérence mais bizarrement aussi parfois au milieu, une douceur, une poésie infinie… Et surtout qu’est-ce qu’on rigole !

Outre ce ton décapant qui a lui seul tient le rythme du film, ce scénario complètement barré de 3 Billboards, Les Panneaux de la Vengeance doit également tout à sa plus que solide distribution. De Woody Harrelson à Sam Rockwell, toujours d’excellents seconds couteaux, en passant par Lucas Hedges qui incarne le frère de la disparue entraîné malgré lui dans la folie de sa mère.

Quant à Frances McDormand, on lui souhaite le même chemin que pour Fargo (1996) pour lequel elle a eu un Oscar. Ce qui serait d’ailleurs assez ironique, sachant que si dans 3 Billboards, Les Panneaux de la Vengeance, elle lutte contre l’uniforme, dans Fargo, elle était l’uniforme…

Ce film coup de cœur de Bulles de Culture est à découvrir sans tarder !

En savoir plus :

  • 3 Billboards, Les Panneaux de la Vengeance a reçu les prix du Meilleur film dramatique, Meilleure actrice dramatique (Frances McDormand), Meilleur acteur dans un second rôle (Sam Rockwell) et Meilleur scénario (Martin McDonagh) aux Golden Globes en 2018
  • Date de sortie France : 17/01/2018
  • Distribution France : Twentieth Century Fox France
Fanny N.

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