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Réparer les vivants critique pièce Aglaé Bory
© Aglaé Bory

♥ [Critique] “Réparer les vivants” par Emmanuel Noblet : Un coup au cœur

Dernière mise à jour : avril 9th, 2019 at 09:46 am

La pièce de théâtre Réparer les vivants par Emmanuel Noblet n’en est pas à son coup d’essai. Le spectacle, adapté du livre de Maylis De Kerangal, en est à plus de sa 190e représentation. Et pourtant, Bulles de Culture ne voulait pas la rater au Théâtre du Petit Saint-Martin avant sa tournée internationale. Notre critique de cette pièce coup de cœur. 

Synopsis :

Simon, 19 ans, est plein de vie. Pourtant, un accident de voiture va le laisser en état de mort cérébral. Au bout de la chaîne, il y a Claire, 50 ans, qui attend désespérément une greffe. Réparer les vivants suit sur 24 heures le cheminement d’une transplantation cardiaque.

Réparer les vivants, un seul en scène brillant

Réparer les vivants a déjà été couronnée de plusieurs prix. Avec le Molière du meilleur seul en scène 2017 et un Beaumarchais, l’adaptation d’Emmanuel Noblet est déjà un beau succès. Après des études juridiques, le comédien fait un virage à 180 degrés en allant étudier au conservatoire de Rouen. A plus de 41 ans, l’acteur se lance un défi en adaptant le roman de Maylis De Kerangal. En solo, il va réussir à interpréter avec brio une multitude de personnages. S’il incarne sans problème aussi bien le jeune adulte, Simon, que le chirurgien italien narcissique, la démarche individuelle Emmanuel Noblet met superbement en avant la démarche commune des différents protagonistes qui participent tous au sauvetage d’une vie.

La pièce explique pas à pas, et avec réalisme, les multiples démarches permettant la transplantation cardiaque. On assiste en effet au décès du patient donneur jusqu’à l’acte chirurgical greffant le coeur dans son nouvel hôte. Le spectacle tire à son profit la partie extrêmement documenté du livre, tout en s’extirpant du vocabulaire trop médical de celui-ci. On est dans une explication ludique. Si bien que Réparer les vivants est une pièce parfaite pour sensibiliser le public au don d’organes.

Transporté dans un imaginaire collectif

On est très souvent submergé d’émotions devant cette adaptation. Parfois, on est pris à repenser à certaines scènes du film de Katell Quillévéré sorti en 2016. D’un côté, on imagine très bien Emmanuel Noblet porter les traits d’Anne Dorval lorsqu’il joue la patiente malade. De l’autre, c’est la mise en scène à elle-seule du comédien qui nous épate. Celui-ci instaure en effet une ambiance avec seulement un bout de tissus, une voix off et un écran. Par exemple, on est beaucoup plus captivé que dans le film lors du final dans le bloc opératoire. On est alors comme transporté dans un imaginaire collectif où la table d’opération est représentée par deux chaises et un drap.

Réparer les vivants a donc une sorte d’énergie créatrice folle. Elle nous renvoie à des émotions passées tout en jouant d’ingéniosité. Emmanuel Noblet doit passer par bien des émotions chaque soir où il interprète la pièce. On en devient très curieux de voir qu’elle pourrait être son parcours après cette grande prestation.

En savoir plus  :

Antoine Corte

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