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© Pierre Meunié

♥ [CRITIQUE] “Un break à Mozart 1.1” de Kader Attou : Une ode à la beauté

Dernière mise à jour : septembre 1st, 2019 at 02:55 pm

Un break à Mozart 1.1 de Kader Attou, c’est un spectacle de danse hip-hop dont le fond musical n’est autre que… Mozart. Un mélange aussi surprenant que réussi. Ce coup de cœur de Bulles de Culture est une vraie pépite.

Synopsis :

Une compagnie de danseurs de hip-hop, un orchestre des Champs-Élysées, ce sont les deux composantes du spectacle Un break à Mozart 1.1. Sous la direction artistique de Kader Attou, la Cie Accrorap nous offre une rencontre inédite entre culture urbaine et musique classique. Nul doute que c’est là un bijou que Bulles de Culture n’oubliera pas de si tôt.

Un break à Mozart 1.1 : Un jeu étrange de dissonance

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© Pierre Meunié

Ce qui est saisissant dans les premiers instants d’Un break à Mozart 1.1, c’est le contraste surprenant et détonnant entre l’univers musical de Wolfgang Amadeus Mozart, sublimement interprété par les cordes de l’Orchestre des Champs-Élysées, et les pas de hip-hop qui surgissent sur scène, presque subrepticement, presque par effraction. La rencontre qui se produit sous nos yeux a un tel goût d’inédit qu’elle n’en finit pas de produire un effet de surprise qui se nourrit au fil des minutes. La superposition des musiciens installés en fond de scène et des danseurs de breakdance au premier plan est d’une telle étrangeté qu’elle heurterait presque de prime abord.

Un Break à Mozart 1.1 : Une osmose pourtant parfaite

Mais dès que l’œil et l’oreille arrivent à accorder leurs violons face à ce spectacle sans précédent, c’est un sentiment d’émerveillement qui prend le dessus. Dès lors, il devient impossible de déterminer si la musique sublime la danse ou si le hip-hop rehausse la musique. L’ensemble fait unité et sens. La pureté de la musique de Wolfgang Amadeus Mozart, dépouillée de paroles, allie Don Giovanni et le Requiem à une chorégraphie originale, audacieuse et composite. La symbiose opère magnifiquement. Une musique retravaillée avec force et une chorégraphie empreinte de génie et d’habileté travaillent de concert à la création de cet ovni incroyable.

Il faut dire que cette rencontre d’Un break à Mozart 1.1 est aussi travaillée visuellement par Kader Attou. Sobriété des musiciens en noir, sobriété des danseurs en pantalons noirs et chemises blanches. C’est un drôle de ballet qui se joue sous nos yeux et à nos oreilles et il est captivant de talent. Car aux notes élevées et aux rythmes enlevés du compositeur de musique classique s’accordent des figures chorégraphiques qui empruntent à la danse contemporaine voire aux danses de salon malgré une dominante hip-hop indéniable.

Une grâce infinie

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© Xavier Léoty

Ce qui transparaît avec évidence dans Un break à Mozart 1.1, c’est aussi la singulière beauté du spectacle qui s’offre à nous, toute en élégance et en majesté. Car à l’expressivité émouvante de la musique s’ajoute le brio du groupe de danseurs. C’est pourtant un groupe hétéroclite qui se présente à nos yeux avec des hommes de corpulences et d’âges différents. Cependant, l’unité qu’il dégage est parfaite d’harmonie et de finesse.

La chorégraphie n’exclut pas non plus les prouesses techniques qui laissent le spectateur sans voix, mais Kader Attou privilégie avec raison et avec art la fluidité et la grâce des mouvements. Pas de fausses notes dans les enchaînements, dans les solos, dans les duos, dans les figures de groupe. Tout s’enchaîne avec une simplicité déconcertante qui laisse penser à une extraordinaire facilité, dont on sait pourtant qu’elle n’est qu’un leurre visuel.  Le défi est en tout cas une belle réussite, rendant à Wolfgang Amadeus Mozart sa modernité et au hip-hop ses lettres de noblesse. Musiciens et danseurs ne font bien qu’un, et c’est ce qui emporte le spectateur quel qu’il soit.

Un break à Mozart 1.1 fait en somme partie de ces spectacles dont on sort heureux, bien, tout empli d’une beauté qui ravit tant les yeux, les oreilles et le cœur qu’on voudrait qu’il dure encore. Voilà pourquoi c’est un coup de cœur de Bulles de Culture.

En savoir plus :

  • Durée du spectacle : 1h
  • Un break à Mozart 1.1 s’est joué sur Les Scènes du Jura, à La Commanderie de Dole le mardi 17 octobre 2017
  • Un break à Mozart 1.1 sera en tournée en France : les 9, 10, 11 novembre 2017 à l’Opéra National de Bordeaux ; le 17 novembre 2017 au Théâtre Paul Éluard de Bezons
  • Site de la Cie Accrorap
Morgane P.

2 Commentaires

  1. Je m’y suis beaucoup ennuyée et j’ai quitté le spectacle avant la fin, au moment du Kyrie. C’était massacre à la tronçonneuse. Partie musique indigeste. La danse, ouais, c’était sportif et très enlevé mais sans aucune poésie, sans âme alors qu’on aurait pu espérer plus sur le Requiem de Mozart. Mais, bon, je crois que ce n’est pas correct de dire qu’on n’a pas aimé. Mais je le dis

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